
Article éditorial paru dans le journal hebdomadaire Le Petit Journal le 18 octobre 1953.
Ce sont les sujets qui intéressaient les lecteurs québécois à l’époque, alors, le journal « éditorialise » :
Washington est bien pusillanime!
Le gouvernement américain se propose d’appliquer une taxe de 5 pour cent sur toutes les ventes de marchandises, sauf sur la nourriture et les médicaments. Un impôt semblable rapporterait à Washington plus de cinq milliards de dollars par année, mais on le croit dangereux, politiquement parlant. Le New York Times éditorialise, à ce sujet: « la raison de ce péril, c’est que le poids d’une taxe de vente retombe sur les épaules des petits salariés; et, parce que le taux de cette taxe est uniforme, il prend proportionnellement plus d’argent chez les pauvres que chez les riches. Et les pauvres, d’autre part, disposent de beaucoup plus de votes que les riches. »
Allons! Washington n’a pas besoin de s’alarmer pour si peu. Les Canadiens payent une taxe de vente de 10 pour cent (sans compter les taxes de vente dons différentes provinces ou villes) sans en ressentir le moindre malaise. Il est véritable, comme l’affirme le grand journal américain, qu’un impôt de cette nature accable surtout les petits contribuables; mais aucun politicien ne semble remporter de succès en dévoilant ce fait.
L’expérience prouve que notre population ne se préoccupe pas le moins du monde de payer des taxes, quelles qu’elles soient et quel que soit leur poids.
Notons, du reste, que plus le paternalisme d’État se développera, au Canada comme aux États-Unis, plus les taxes deviendront lourdes. La preuve de ceci nous o été franchement donnée en juillet dernier, par le ministre fédéral de la Justice, M. Garson.
Plus des deux tiers de l’impôt sur le revenu, à fait remarquer M. Garson, provient de personnes gagnant moins de quatre mille dollars par année; si l’on calcule jusqu’à la proportion des quatre cinquièmes de tout l’impôt dont Ottawa garnit son trésor, il est obtenu de gens qui gagnent moins de six mille dollars par année. Le conclusion de M. Garson: « Il n’y a pas un seul pays sur la terre, s’il a entrepris de grosses dépenses de bien-être social, qui ne doive imposer de très lourdes taxes à ses citoyens de petit ou de moyen revenu ».
Soupe de canards
Qui ose se plaindre de la tristesse des temps présents ? Jamais tant de fantaisie n’a circulé de par le monde. Nous n’en donnerons, pour preuve, que trois dépêches qui nous sont parvenues dans la seule journée d’hier.
Le première, de Tucson (État d’Arizona), est ainsi rédigée : « À Tucson, les automobilistes qui font preuve de prudence en conduisant leur voiture reçoivent en récompense des places de cinéma gratuites. La Police assure que, depuis, tous les automobilistes de Tucson conduisent avec une prudence parfois exagérée. »
Et voilà la paix entre ces ennemis inconciliables: l’automobiliste et le piéton. C’était simple, mais il fallait y penser.
La seconde dépêche, envoyée de Sydney (Australie), n’est pos moins gaie. Jugez-en : « la propriétaire d’un hôtel – restaurant de la ville, désireuse d’engager deux nouveaux chefs cuisiniers, à fait appel à un spécialiste pour l’aider dans son choix. Les postulants éventuels avaient été avertis qu’ils devraient avoir une entrevue avec un phrénologue, lequel les examinerait pour voir s’ils avaient ou non la « bosse de la cuisine ». Le spécialiste choisit les deux chefs entre cinquante candidats dont il étudia le crâne. La propriétaire est fort satisfaite de ses deux cuisiniers. »
Mais on serait curieux de savoir si les clients mangent mieux, depuis que les maitres queux penchent leur bosse crânienne au-dessus des recettes ? Enfin, du Cap (Afrique du Sud), nous parvient cette troisième et ahurissante nouvelle: « Tous les chats du Cap devront désormais porter une clochette au cou. Ainsi en a décidé le conseil municipal, car leurs méfaits, paraît-il, ne se comptent plus. Les constables de la ville toucheront un shilling (14 cents) par chat capturé sons clochette, et l’animal sera mis à mort. »
Voilà de belles informations, au moins. Quand on pense que nous en sommes réduits, ou Canada, à ne parler que de crise possible, de la tyrannie des taxes et des grèves qui se multiplient !
Le chômage chez nous
Nous recevons souvent des lettres de gens qui prétendent que le chômage augmente. On est anxieux, on accuse les immigrés de « prendre les emplois au détriment des Canadiens », etc. Cependant, les chiffres peuvent rassurer les inquiets. Les derniers que nous ayons sont pour la semaine se terminant le 22 août. Il y avait alors 5,507,000 ouvriers eu Canada, dont 180,000 en chômage, mais ceux-ci n’étaient pas tous sans emplois on comptait 33,000 malades et et 12,000 grévistes. Seulement les autres, 92,000 réguliers et 23,000 ouvriers à temps partiel, étaient vraiment des chômeurs. Ceci représente un chômeur par 49 ouvriers.
Tuberculose au Québec
Ne cédons pas à une fausse impression de sécurité! Le taux de mortalité par tuberculose n considérablement baissé au cours des récentes années mais il y a eu, chez nous, encore 3,400 décès dus à dette maladie, l’an dernier. Encourageons la Ligue antituberculeuse de Montréal dans sa lutte contre ce fléau. Souscrivons à la campagne de souscriptions actuellement en cours, L’adresse: La Ligue antituberculeuse de Montréal, Inc., Montréal 18.
La Ligue antituberculeuse de Montréal invite toutes les personnes au-dessus de 15 ans qui désirent une radiographie de leurs poumons à se présenter à l’endroit suivant, aux heures et dates indiquées:
À Caughnawaga (école catholique): 19 octobre, de 2 h. à 5 h. et de 7 h. à 9 h.; 20 octobre, de 9 h. 30 à midi et de 2 h. à 5 h. Comme il n’est pas nécessaire de se dévêtir, l’examen ne dure qu’une minute. Chaque personne examinée recevra un rapport personnel. On peut aussi obtenir une radiographie à la clinique de la Ligue, 3446, avenue de l’Hôtel-de-Ville, qui est ouverte tous les jours, de 9 h. du matin à 9 h. du m soir (le samedi. de 9 h. à midi).

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