Le Palais de l’intendant
L’intendant Jean Talon élit domicile dans la côte de la Montagne, entre la haute ville et le cimetière paroissial. Son successeur loue la même maison, mais on envisage de doter la capitale de la Nouvelle-France d’une résidence officielle pour le titulaire du poste de l’intendant en y intégrant des locaux pour le Conseil souverain, qui tient ses séances au château Saint Louis (aujourd’hui, disparu) dans l’antichambre du gouverneur. On opte finalement pour l’achat en 1686 de l’ancienne brasserie de Talon le long de la rivière Saint-Charles.
Ensuite, des travaux échelonnés sur plusieurs années transforment peu à peu le bâtiment en un édifice imposant. Outre les quartiers de l’intendant, il abrite les prisons, les archives, le tribunal de la prévôté, une salle pour les réunions du Conseil souverain. Les magasins du roi séparent la résidence des locaux administratifs. C’est précisément parce que les conseillers s’y assemblent qu’on l’appellera le Palais.
Le Palais de l’intendant devient le second pôle de la vie politique de la capitale de la colonie après le Château Saint-Louis. Mais il s’y déploie une activité beaucoup plus intense.
Le premier palais est rasé par un incendie dans la nuit du 5 janvier 1713. Après l’incendie, l’intendant doit loger temporairement au Palais épiscopal. On reconstruit sur les ruines les magasins du roi et les prisons, alors que la résidence de l’Intendant, le siège du Conseil et de la prévôté, la chapelle et les archives sont regroupés dans un nouvel édifice aux allures d’un château avec son immense jardin à la française.
Le second Palais de l’intendant subit d’importants dommages lors d’un autre incendie le 28 décembre 1725. Toutefois, les ouvrages de maçonnerie sont réutilisés dans la construction du nouvel édifice qui sera l’un des seules épargnés par les bombardements au cours de la Conquête anglaise, l’été 1759.
Après la prise de Québec, les autorités britanniques transforment alors le palais en caserne pour les soldats et en magasin pour les provisions. Jadis haut lieu de l’administration coloniale, le Palais ne survivra pas dans cette fonction importante au rapatriement du dernier intendant de la Nouvelle-France.
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Premier palais de l’intendant. Ce bâtiment a été aménagé dans l’ancienne brasserie mise sur pied par Jean Talon. Il ne subsiste aujourd’hui que des vestiges archéologiques du premier Palais de l’intendant. À la suite des fouilles effectuées de 1982 à 1990 sous la direction de Marcel Moussette, le site historique de l’îlot des Palais fait l’objet d’une mise en valeur sous les auspices de la Ville de Québec. Photo : © GrandQuébec.com.