Les Fêtes ont peu changé mais peut-être pas autant qu’on veut bien le croire. Autrefois, au Québec, Noël, c’était la messe de minuit et le réveillon, sauf qu’on n’échangeait pas encore les cadeaux, on les gardait pour le Nouvel An.
Voici ce qu’un voyageur anglais écrivait au début du XIXe siècle : « Le Nouvel An est une des fêtes les plus observées: elle, est spéciale ment consacrée à visiter, à se fêter mutuellement. Tout maître de la maison, soit à la ville, soit à la campagne, a, ce jour-là, une table chargée de mets délicieux, d’excellentes confitures ou de gâteaux de toutes espèces. Les hommes doivent aller de maison en maison pour porter réciproquement les vœux et compliments de leur famille et prendre leur part de friandises qui se trouvent partout prépa rées.
À leur entrée dans l’appartement, tout le monde s’embrasse. Les Fêtes durent trois ou quatre jours. » On se préparait à cette période de festivités longtemps à l’avance. Dès le début de l’Avent, on se demandait réciproque ment ce qu’on allait faire cette année pour les Fêtes. Comme la plupart étaient colons, l’hiver les réduisait à une certaine inactivité si ce n’était celle de bûcher ou d’aller aux chantiers, et on pouvait facilement fêter pendant plusieurs jours. On se préparait en faisant le grand ménage des Fêtes, on cuisait en abondance tartes, biscuits, gâteaux, tourtières, beignes, etc… à l’avance.
À Noël, on allait à la messe de minuit en carriole ou en raquettes à travers champs et on espérait toujours qu’il y ait beaucoup de neige tout en faisant beau et froid afin de pouvoir admirer les étoile au retour de la messe.
Dans la veillée de Noël, on allait « à confesse » en ligne avec tout le monde, et si les dévotions étaient déjà faites, on attendait au magasin général tout en causant ou en pipant ou chiquant pour les hommes.
La première messe était dite en latin avec force cérémonies, et c’était l’occasion pour les choralistes qui s’étaient préparés depuis deux mois de faire entendre leurs plus beaux chants. L’Adeste Fideles ne manquait pas d’émou voir, ni le Minuit Chrétien.
Plus qu’une cérémonie grandiose, la messe de minuit était presque un spectacle et les chants Dans cette étable, Ca bergers assemblons-nous. Il est né le divin enfant, Nouvelle agréable, etc… etc… plongeaient toute l’assistance dans le ravissement, ce qui faisait écouler rapidement les deuxième et troisième messes basses récitées en sourdine au coin de l’au tel. La communion était interminable et une occasion d’entendre d’autres chants.
Au retour, on réveillon nait Ce n ’ était toutefois que le 31 déc. que les enfants suspendaient leurs bas de Noël au pied de leur lit, près de l’escalier ou derrière le poêle à bois, pour y trouver le lendemain les bonbons, jouets et autres étrennes apportés par le petit Jésus…
Il y a une légende qui dit que la neige qui tombe durant la nuit de Noël, au Québec, est tout à fait spéciale. D ’ abord, vous l ‘avez-vous-mêmes constaté , elle est plus blanche et plus légère. Puis, sa façon de tomber est surprenante: tantôt, elle semble calme et sereine, puis tout à coup, elle devient en jouée comme un lutin. La légende dit aussi que lors qu’on examine un flocon de cette neige de Noël au microscope, elle présente la forme d ’ une goutte de sève congelée.
Une belle soirée… Un blanc manteau, la glace miroitante, des arbres majestueux, un ciel décoré d’étoiles, voilà un décor de rêve pour célébrer un très joyeux Noël.
Sur une note joyeuse, Un air de fête Chante dans votre tête. Que ces célébrations heureuses Calment les tempêtes Et de tous, fassent la conquête.
Les noëls, si on les compare aux autres chansons populaires du Canada français, sont peu nombreux dans notre tradition. La plupart nous viennent de différents recueils des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
Faites bombance, mettez-vous-en plein la panse… En ce temps d’opulence, de la prudence on vous dispense!
La guignolée a perdu son folklore… Photo de Grandquebec.com.