La musique et la danse au XIXe siècle
Après la Conquête et tout au long du XIXe siècle la musique connaît un passage à vide, -contrairement à la littérature, la peinture et le théâtre. En effet, en dehors des productions de remarquables exécutants, aucun artiste canadien ne propose de compositions nouvelles et originales en matière de musique classique.
La danse et la musique ont toujours accompagné la vie des pionniers de la Nouvelle-France. Les colons organisaient des soirées musicales, des danses de la société, des réunions familiales, des spectacles de musique, mais jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, les danses et spectacles de musique étaient surtout le fait d’amateurs. Pourtant, jusqu’au milieu du XXe siècle, les Canadiens devront généralement s’expatrier pour recevoir une formation professionnelle dans ces domaines, ou encore pour y faire carrière.
De 1787 à 1792, Louis Dulongpré, d’origine française, tient une école de danse et de musique (où des cours de dessin sont également offerts), mais l’école de Dulongpré est peu rentable.
En effet, l’influence de l’Église dans le domaine musical est si importante dans le Canada que seule la musique sacrée y a droit de cité. Partout, mais surtout dans la campagne, les ultramontains mènent une répression contre la chanson et la musique de danse qu’ils considèrent indécents.
Plus tard, le compositeur Calixta Lavallée a fortement marqué son époque, mais il fera carrière aux États-Unis où les conditions sociales favorisent la promotion de la musique dite classique.
Certes, quelques traditions musicales ont pu être conservées, mais peu à peu, au contact des immigrants, en particulier des Irlandais, les Canadiens adoptent la gigue et le reel, négligeant les gavottes, les branles et quadrilles.
Mieux que la danse, la chanson canadienne a su résister aux entraves. La chanson est de tous les événements et ponctue la vie quotidienne, d’où elle tire ses sujets. Parfois ironique et satirique, la chanson adopte à d’autres moments un ton politique, voire révolutionnaire, ce qui la rend suspecte comme un outil de propagande dont on se méfie. Pourtant, plusieurs pièces ont un grand succès de leur première interprétation et circulent rapidement parmi la population, dont Un Canadien errant et C’est la faute à Papineau.
Publiée sous forme de recueil, la chanson canadienne passe à la forme écrite. À maintes reprises, la chanson emprunte son timbre au répertoire français, sur les airs duquel de nouvelles paroles sont écrites.