Motion Francœur sur l’indépendance du Québec
Le 21 décembre 1917, le député libéral de Lotbinière, Joseph-Napoléon Francœur, annonce qu’il présentera une motion controversée à l’Assemblée législative de Québec. Voici le texte de la motion à déposer :
Que cette Chambre est d’avis que la Province de Québec serait disposée à accepter la rupture du pacte fédératif. Cela si dans les autres provinces, on croit qu’elle est un obstacle à l’union, au progrès et au développement du Canada.
Bref, la motion propose de retirer le Québec du Canada. En fait, si l’on croit que cette province est un obstacle à l’union, au progrès et au développement du Canada.
Le contexte de cette première motion souverainiste est clair. L’annonce de l’enrôlement obligatoire ou la conscription par le gouvernement fédéral en 1917 provoque la colère des Canadiens français. C’est donc dans ce contexte que la population de la province réagit à la proposition.
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Plusieurs journaux, tels que «Le Canada», «Le Soleil», «L’Étoile du nord», «Le Franc Parleur», «Le Progrès du Saguenay» et plusieurs autres appuient la motion Francœur.
Le 17 janvier 1918, les débats entourant la motion Francœur provoquent des discussions enflammées au sein de l’Assemblée législative. Finalement, le 23 janvier 1918, sous les conseils du Premier Ministre Libéral du Québec, Lomer Gouin, chef du parti du député Francœur, celui-ci retire sa motion, en disant qu’il avait atteint son but, soit établir que le Québec détient des droits que les autres Provinces doivent respecter.
En tout cas, le député Joseph-Napoléon Francœur souligne qu’il n’avait pas l’intention de atteindre l’étape du vote et que son but était celui d’«affirmer l’attachement du Québec au Canada tout en faisant prendre conscience au Canada anglais de son attitude injuste envers le Québec».
Motion Francœur
Joseph-Napoléon Francœur, naît le 13 décembre 1880 à Cap-Saint-Ignace. Il a été député libéral de Lotbinière à l’Assemblée législative du Québec de 1908 à 1936. L’orateur de l’Assemblée législative de 1919 à 1928. Plus tard, dans le gouvernement de Louis-Alexandre Taschereau, il a été ministre du Travail, ministre des Travaux publics, de la Chasse et des Pêcheries et des Mines de 1930 à 1936. Il accepte le poste de juge à la Cour du banc ru roi, en 1940. Poste qu’il occupe jusqu’à sa démission à l’âge de 65 ans, en 1945. Décédé à Québec, le 25 juillet 1965, il a été inhumé à Leclercville, dans le cimetière de la paroisse Sainte Émilie.
