Le décès de Lemoyne D’Iberville
En 1706, après son glorieux exploit de l’île de Nevis (Nièves) où il prit une trentaine de navires et fit prisonnier le gouverneur et presque tous les habitants de l’île, Lemoyne D’Iberville se prépare à attaquer les flottes marchandes de la Virginie et de Terre-Neuve, ainsi que les côtes des colonies anglaises, depuis la Caroline jusqu’au Massachusetts. Il se dirige vers la Havane pour affronter la flotte de la Virginie alors qu’elle s’assemble pour retourner en Europe.
« Mais, dit M. Guérin, dans son Histoire maritime de France, cette entreprise importante devait être interrompue par la mort prématurée de son chef. D’Iberville, dont la carrière avait été signalée par vingt ans de combats, de découverte et d’utiles fondations, fut victime d’une seconde attaque d’épidémie.
Il expira le 9 juillet 1706. Nous savons qu’il mourut sur son navire le Juste, dans le port de la Havane.
Le grand marin fut inhumé dans la cathédrale de la ville. L’acte de sépulture de M. D’Iberville rédigé en espagnol, a été conservé.
Nous en donnons une traduction française: « D. Gabriel Alvarez Builla y Campa, curé en propriété de la paroisse de la Très Pure Conception du Sanctuaire de la Sainte Église cathédrale de cette ville, province et diocèse de la Havane, certifie que dans le registre quatre des sépultures de personnes blanches de cette dite paroisse du Sanctuaire, au folio 78 et portant le numéro 26 se trouve le décès suivant: En la ville de la Havane, le neuf juillet de l’année sept cent six a été enterré en cette Sainte Église Paroissiale majeure de Santoval le général Dom Pierre Bervila, natif du royaume de France… a reçu les Saints Sacrements et j’ai signé – Dionesio Rozino ».
On constate qu’il ne fut pas enterré sous son vrai nom. On traduisit D’Iberville par Berville.
D’après La Potherie, Histoire de l’Amérique septentrionale.
