Des moines avant Cartier ?

Communautés religieuses au Canada avant Jacques Cartier ?

C’est en 725 après J.C. qu’un grand nombre de moines chrétiens irlandais, en désaccord avec l’imposition de la liturgie latine en remplacement des rites basés sur les traditions celtes, quittent leurs monastères. La plupart de ces exilés forment des communautés dans diverses îles de l’Atlantique, notamment au sud de l’Islande et dans les îles de l’archipel Féroé.

Vers 780, les Vikings (dont le nom vient du terme vik qui signifie baie) envahissent les îles Féroé à bord de leurs fameux drakkars et imposent leur domination. L’archipel Féroé n’est pas le seul à tomber devant l’avance des Vikings qui occupent aussi les Hébrides, les Shetlands et plusieurs autres territoires du nord du continent européen.

Les religieux irlando-celtes décident alors d’aller voir ailleurs et, suite à un long périple à travers les eaux turbulentes du Nord, leurs frêles embarcations dérivent jusqu’à un nouveau continent qui deviendra beaucoup plus tard l’Amérique.

Aussi, contrairement à la théorie selon laquelle les Vikings seraient les premiers européens de l’ouest à découvrir le nouveau continent, ce serait en fait des moines fuyant ces mêmes Vikings, qui seraient les premiers visages pâles à se rendre au pays des indiens.

Quant à la grande saga d’Eirikr Thorvaldsson (Erik le Rouge), elle débute dans les années 980, soit deux cents ans plus tard, quand suite à des intrigues politiques au sein de la cour, il doit quitter sa patrie et naviguer vers le Groenland. Il fonde alors des villages au Groenland et poursuivant sa route, il débarque finalement sur les côtes du Canada actuel. Son fils Leifr Eiriksson, ainsi qu’un guerrier du nom de Bjarni Herjolfsson, fondent ensuite la colonie de l’Helluland (l’île de Baffin), celle de Markland (le Labrador), et le Vinland (probablement l’actuelle Anse-au-Meadows, à Terre-Neuve).

Cependant, le grand Viking ne trouve aucun signe des moines.

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Festival islandais du Manitoba ou autrement nommé Islendingadagurinn, se déroule chaque année pendant le mois d’août à Gimli au Manitoba. C’est un des festivals ethniques les plus anciens de l’Amérique du Nord. Il célèbre sa riche histoire et l’héritage de la communauté des immigrants islandais au Canada. Photo: © Voyagecanada

Il est en effet possible que les dernières traces des moines irlandais aient disparu tout naturellement (n’oublions pas qu’il s’agissait de communautés de moines, donc d’hommes sans femmes…).

Néanmoins, on trouve des témoignages d’Esquimaux, rapportés en 1015 par le viking Thornfinnr, ami ou membre de la famille d’Eirikr Thorvaldsson. Ces Esquimaux lui auraient parlé d’hommes vêtus de blanc qui faisaient des processions en portant des perches auxquelles étaient attachés des morceaux d’étoffe et qui chantaient très fort. Ces hommes en soutanes blanches habitaient dans le Vinland (Terre-Neuve) et dans les îles et sur les côtes du golfe du Saint-Laurent.

Les Vikings envisagent alors de rendre une petite visite «de politesse» à leurs voisins supposés. Mais ils ont apparemment d’autres priorités et la «visite de courtoisie» est oubliée. En tous cas, on ne trouve aucune autre mention de ces énigmatiques moines en blanc.

Y a-t-il quelque chose de vrai dans cette légende ? Comment ces communautés de moines auraient-elles pu survivre pendant près de 3 siècles sans se reproduire ? Et que sont devenues ces communautés ? C’est un point que personne n’a encore pu éclaircir.

Contrairement aux Vikings, dont la présence en Amérique du Nord est confirmée par les archéologues et les historiens, le fait d’établissements de moines dans le golfe du Saint-Laurent demeure donc un mystère.

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