L’émeute du 1er mars 1900
Le matin du 1er mars 1900, un groupe d’étudiants de l’Université McGill commencent à fêter l’entrée des troupes anglaises de lord Dundonald dans Ladysmith, forteresse des Boers en Afrique du Sud. Cette victoire anglaise, survenue après de longs mois de siège, allait mettre fin à la guerre des Boers.
Au cours des festivités, les étudiants improvisent des drapeaux avec des bâtons et des mouchoirs et défilent sur l’avenue du collège McGill. Ensuite, ils se rendent sur la rue Saint-Jacques en chantant le «Rule Britannia». Ils arrachent au passage quelques bulletins de journaux français et brisent plusieurs fenêtres.
Puis ils se rendent à à l’Hôtel de Ville de Montréal et exigent que l’on hisse le drapeau britannique sur l’Hôtel de Ville. Comme le maire est absent, l’échevin Sadler refuse d’accéder à cette demande sans la permission de son supérieur.
Les étudiants, sans écouter l’échevin, se précipitent vers la tour de l’édifice, et bientôt le drapeau flotte sur le Palais municipal.
Les étudiants se dirigent ensuite vers le Palais de justice, où a lieu une démonstration semblable, et passent devant l’Université Laval, sur la rue Saint-Denis. Les étudiants de McGill sont alors accueillis par des étudiants francophones brandissant des tuyaux d’arrosage. Les forces de l’ordre interviennent, plusieurs policiers et étudiants sont blessés et un certain nombre d’étudiants sont arrêtés. Ce fut l’une des manifestations les plus violentes illustrant la controverse entre les jeunes anglophones et francophones de l’époque.