Le mal aura terminé d’ici à sept jours

On donne encore une semaine à l’épidémie

On croit généralement que le mal aura terminé ses ravages d’ici à sept ou huit jours – 907 cas, et 133 décès, hier – Total : 12, 171 cas ; 1,994 décès – 1,050 malades aux hôpitaux (2

Le maire prévoit une épidémie de cholérine

On est maintenant généralement d’opinion que l’épidémie est sur son déclin, et qu’elle aura même pris fin d’ici à une semaine.

Les chiffres d’hier sont relativement satisfaisants, en ce qu’ils dénotent, sur les jours précédents, une notable diminution, tant au chapitre des décès qu’à celui des nouveaux cas rapportés.

Il y a eu, hier, 907 nouveaux cas d’influenza et 133 décès, dont 106 dus à l’influenza même, et 27 à la pneumonie.

Le docteur Boucher trouve que c’est là une diminution sensible, et il dit avoir raison d’espérer que l’épidémie ira dorénavant en diminuant graduellement. Cette opinion, d’ailleurs, dit-il, est conforme aux rapports qui lui font les médecins ayant une grande clientèle. Selon ces derniers, il y a beaucoup moins de cas.

Le total des cas et des décès jusqu’à date est respectivement de 12,171 et de 1,994.

L’opinion du maire

Le maire Martin dit que l’épidémie aura été enrayée d’ici à 7 ou 8 jours. Dès le commencement de novembre, il n’y aura plus, selon lui, de danger. M. Martin base son opinion sur le fait que toute le monde pratiquement porte de désinfectants, et prend ses précautions, et sur le fait, aussi, que la belle température dont nous jouissons présentement constitue un facteur important dans la disparition du mal.

Une épidémie de cholérine

Si, toutefois, l’épidémie actuelle va disparaître prochainement, il se peut bien, dit le maire, que ce soit pour laisser la place à une autre, plus terrible encore. L’épidémie à redouter, dit-il, est celle de la cholérine, qui sévit actuellement dans certaines parties des États-Unis. Cette maladie, ajoute M. Martin, ressemble au choléra, mais elle est plus funeste, encore.

Précautions à prendre

Il importe donc, dans l’opinion du maire, que les autorités se mettent immédiatement à l’œuvre pour empêcher ce nouveau fléau de faire son incursion dans notre ville. « Il vaut mieux prévenir que guérir, » dit-il, et c’est pourquoi il ne faut pas attendre.

On a trop attendu

On a déjà trop attendu dans le cas actuel, dit le maire. On a pensé à s’organiser pour combattre le mal, quand les hôpitaux étaient remplis de malades. Ce n’est pas cela qu’on aurait du faire.

Le Bureau de Santé aurait dû, dès le commencement, recommander au public un seul traitement spécifique contre la maladie, pour prévenir ou guérir. De cette façon, nombre de gens n’auraient pas perdu leur temps et leur argent à s’acheter un lot de remèdes, plus ou moins inoffensifs. Des membres du conseil central d’hygiène et ceux du Bureau de Santé municipal aurait dû s’entendre sur un préventif ou un remède quelconque.

Il faut prévenir, voilà le mot d’ordre. Qu’on agisse, et qu’on ne vienne donc pas nous traiter de « charlatans ».

50,000 cas à Montréal

Revenant à l’épidémie actuelle, le maire dit qu’il y a 50,000 cas d’influenza à Montréal, et non 12,000, comme il appert d’après les rapports officiels.

À propos de cholérine

Interrogé à propos de la maladie dite « cholérine », le docteur Boucher dit qu’il n’en a pas entendu parler, et que rien ne laissait croire à une épidémie de cette maladie dans notre ville.

Dans tous les districts

À une question qui lui était posée, le docteur Boucher a répondu que tous les districts de la ville étaient atteints indifféremment. L’épidémie fait ses ravages un peu partout.

Nettoyage des théâtres

Le docteur Boucher recommande fortement le nettoyage des théâtres et des cinémas, pour qu’ils soient hygiénique lors de leur ouverture. Le même appel s’adresse, ajoute-t-il aux gérants des édifices publics. Un bon nettoyage, ajoute-t-il, est le meilleur désinfectant.

Le français au Meurling

La question du français au Meurling semble réglée. Il y a lieu de croire que si quelques personnes n’ont pu se faire comprendre en français au téléphone, mardi, cela dépendait des changements qui s’opéraient alors dans l’administration de l’hôpital.

Maintenant, tout est réglé, et le docteur Boucher garantit à quiconque voudra parler en français à l’hôpital Meurling, soit par téléphone ou autrement qu’il pourra le faire à loisir. Il trouvera quelqu’un pour le comprendre et lui répondre dans sa langue.

Le directeur du Service de Santé nous a donné la preuve de ce qu’il disait, hier après-midi, à son bureau. Il a fait demander par téléphone l’hôpital Meurling par deux journalistes, et à chaque appel, on a répondu en français.

Tout le monde sera sans doute heureux de ceci, et il convient d’en féliciter que de droit.

Le docteur Boucher, a ajouté que les garde malades et les médecins au Meurling comprenaient tous les deux langues.

1,050 malades aux hôpitaux

Il y a actuellement 1,050 malades atteints d’influenza aux différents hôpitaux de Montréal. Comme aux hôpitaux présentement ouverts, il y a 1,100 lits destinés aux personnes atteintes de la grippe dite espagnole, il n’y a donc plus que 50 lits disponibles.

Hier, on a reçu, au refuge Meurling, 91 demandes d’admission aux différents hôpitaux, pour des cas d’influenza bien entendu. On a répondu à chacun d’eux.

Cette rapidité dans les réponses aux appels s’explique par le fait qu’en vertu du nouveau service d’hôpitaux, on envoie une ambulance chercher un patient dès que l’appel est fait par un médecin, quoi qu’il soit. Si l’appel est fait par une autre personne qu’un médecin, la ville envoie l’un de ses inspecteurs médicaux sur les lieux pour faire rapport, et si c’est un cas d’influenza, le patient est transporté à l’hôpital dans une ambulance. Auparavant, tous les cas devaient être examinés par les inspecteurs municipaux, ce qui occasionnait nombre de délais.

Station de métro Square Victoria- OACI, l'épidémie du COVID-19 bat son plein. Photo de GrandQuebec.com.
Station de métro Square Victoria- OACI, l’épidémie du COVID-19 bat son plein. Photo de GrandQuebec.com.

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