Laura Secord

Biographie de Laura Secord

Si vous lisez ce qui suit, vous vous souviendrez, quand vous offrirez ou dégusterez de délicieux chocolats Laura Secord, de l’héroïne qui leur a donné son nom…

Nous sommes en 1812. Les États-Unis sont en guerre contre les colonies anglaises du Nord. C’est surtout dans le Haut-Canada, dans l’Ontario, que les combats ont lieu. À ce moment-là, plusieurs des Canadiens établis dans cette région sont d’anciens habitants des États-Unis venus s’installer après la Révolution américaine de 1775. Ce sont les loyalistes. Laura Ingersoll est l’une des leurs.

Laura Ingersoll a uni sa vie à James Secord, un colon américain venu s’établir à Queenston. Les Secord ont encore beaucoup de parenté aux États-Unis, mais ont décidé d’émigrer dans la colonie anglaise du Canada parce qu’ils sont très attachés à la Couronne britannique et bien déterminés à défendre leurs possessions.

L’envahisseur chez Laura

Les Américains ont donc envahi la région et investi, un peu partout, les maisons des colons. Le 21 juin 1813, chez les Secord, plusieurs officiers américains sont là, installés comme chez eux. Rustres conquérants, ils ordonnent à Laura de leur apporter à dîner. Rapidement, la jeune femme effrayée exécute les ordres de ses geôliers et leur prépare un festin à s’en lécher les babines. Volailles, boudin, ragoûts arrosés de vin s’étalent sur la table. Les militaires s’empiffrent. Le vin aidant, les conversations deviennent plus libres et el ton plus élevé. Les officiers relâchent leur vigilance. Ils discutent des plans envisagés pour venir à bout de la résistance des armées britanniques installées près de la région de Beaver Dams.

S’appliquant à laver la vaisselle dans la pièce à côté, Laura entend : « Nous attaquerons Fitzgibbon par surprise à Beaver Dams. Nous détruirons le quartier général et capturerons tout le détachement. » N’en croyant pas ses oreilles, Laura échappe le bol qu’elle tenait dans ses mains. Son mari, assis près d’elle, se tait. Six mois plus tôt, il a été blessé lors d’une embuscade et ne peut plus marcher. Leurs regards se croisent. Que faire? Ne pas agir, si Fitzgibbon ne se méfie pas déjà, pourrait équivaloir à livrer toute la région du Niagara aux conquérants. Alors Laura prend sa décision.

L’exploit de Laura

Le lendemain matin, au lever du jour, elle sort de la maison par-derrière. Vêtue comme d’habitude, elle laisse croire qu’elle vaque à ses occupations quotidiennes. Seau en main, elle quitte le terrain de sa concession et s’engage en pleine forêt. Des soldats cachés un peu partout surveillent les alentours. (N’oublions pas qu’à cette époque est fusillé sur-le-champ). Enjambant les troncs d’arbres, traversant les ruisseaux, évitant les pièges, Laura se rend à la maison de son beau-frère. Seule sa nièce Elizabeth est présente; mise au courant, elle décide d’accompagner sa tante dans son périlleux voyage. Mais 30 kilomètres les séparent du quartier général du lieutenant Fitzgibbon. Après trois heures de marche, Elizabeth, exténiuée, perd conscience. Réanimée, le petite retourne chez elle, et Laura continue seule sa folle randonnée.

La chaleur l’accable. Elle arrive au marias Black. Humidité, ronces, lacération… rien ne vient à bout de sa détermination. Elle doit joindre à tout prix le quartier général. El franchit le marais. La peur des loups, nombreux dans les environs, l’arrête un instant. Il fait nuit. Elle se sent poursuivie. Elle escalade la falaise, traverse un sous-bois et débouche dans une clairière. Et se retrouve encerclée par des Iroquois! Elle s’évanouit de peur. À son réveil, elle croit percevoir de la compassion dans le regard que les Amérindiens portent sur elle. Laura Secord leur explique l’importance de sa mission. Les Iroquois délibèrent, puis, peut-être impressionnés par le courage de cette femme, l’accompagnent jusque chez Fitzgibbon. Une fois son message livré, Laura tombe, épuisée. Le lieutenant évitera la catastrophe.

En 1860, le Prince de Galles, lors d’une visite au Canada, remet à la courageuse Laura, alors âgée de 85 ans, une somme de 100 livres en guise de remerciement,

(Tiré de Marcel Tessier raconte, chroniques d’histoire, tome I, Éditions de l’Homme, 2000).

Laura Secord
Timbre des postes Canada dédié à Laura Secord.

Laura Secord vue par le site Web GrandQuebec.com

Le nom de Laura Secord est bien connu des Canadiens en raison des excellents chocolats et bonbons vendus partout au Canada. Mais peu de ces fins gourmets connaissent l’histoire de Laura Secord, héroïne de la guerre de 1812.

Laura Ingersoll est née à Great Barrington, dans l’État américain du Massachusetts. Sa famille part s’installer dans le Haut-Canada en 1795. En 1797, Laura épouse James Secord. Le couple habite à Queenston, qui se trouve aujourd’hui en Ontario.

L’époux de Laura, sergent de milice, est blessé grièvement lors d’un combat le 13 octobre 1812. Il rentre chez lui pour se soigner, mais le village où habite sa famille est conquis par les Américains en juin 1813.

Le 21 juin 1813, un groupe d’officiers américains se rend chez les Secord et demandent si on peut leur donner à manger. Au cours du repas, ils commencent à discuter des plans d’une attaque surprise sur un avant-poste britannique situé à proximité.

Ce petit fort, connu comme la Maison DeCew, à Beaver Dams, est commandé par le lieutenant britannique James Fitzgibbon. Si le fort est pris, la péninsule du Niagara sera contrôlée par les Américains. Le mari de Laura étant blessé, c’est elle qui se rend au fort pour avertir du danger. Elle doit parcourir plus de 30 kilomètres à pied, en évitant les patrouilles ennemies, en traversant des forêts, des collines et des rivières, ce qu’elle fait en 18 heures.

Elle est accompagnée pendant une partie du voyage par sa nièce, Elizabeth, qui habite à mi-chemin du fort. Mais Elisabeth, qui n’a pas l’endurance de sa tante, doit s’arrêter. Laura continue donc sa course seule.

Épuisée, elle rejoint un village Mohawk et convainc le chef de l’accompagner jusqu’au poste.

Grâce aux précieux renseignements apportés par Laura, les Britanniques et les Amérindiens forcent les troupes américaines qui avancent vers le fort à se rendre le 24 juin 1813. L’épisode est connu comme la bataille de Beaver Dams.

Laura Secord meurt le 17 octobre 1868, à Niagara Falls, en Ontario.

L’histoire de Laura Secord a été enrichie de multiples détails plus ou moins véridiques au cours des siècles suivants. On raconte par exemple qu’elle était pieds nus et qu’elle s’est déguisée en Indienne pour ne pas se faire remarquer. Quoiqu’il en soit, parcourir plus de 30 kilomètres seule, en traversant des territoires occupés par l’ennemi, représente un exploit remarquable.

Mais la seule reconnaissance que Laura ait reçue de son vivant est une somme de £100, remise en 1860 alors qu’elle avait 85 ans. En 1913, un groupe d’hommes d’affaires lance un projet de chocolaterie et choisit le nom de Laura Secord pour leur entreprise, qui devient fameuse en peu de temps.

Un monument à Laura Secord a été érigé à Queenston et un autre à Niagara Falls.

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