Jugement sur le Labrador

Jugement sur le Labrador : Les droits de Terre-Neuve sur le Labrador sont reconnus en substance

Jugement sur le Labrador : Les arguments du Canada ne sont pas acceptés par le conseil privé

Londres – Le droit de propriété de Terre-Neuve sur le territoire de la péninsule de Labrador se maintient, en substance. Avec deux réserves. Telle est la décision des membres du comité judiciaire du Conseil privé. On demanda à ce Conseil de déterminer la frontière entre le Canada et Terre-Neuve. Notamment sur la péninsule de Labrador. Les deux parties intéressées ont soumis au Conseil privé le différend par consentement commun des les deux Dominions.

Terre-Neuve réclamait non seulement la propriété de la ligne costale atlantique du Labrador. En fait, le Canada reconnaît cette ligne comme appartenant à Terre-Neuve. Toutefois le Canada réclame aussi le territoire jusqu’à la hauteur de la péninsule. Ce territoire comprend de précieuses forêts d’épinettes. Le Canada prétendait que le territoire de la Terre-Neuve se limitait par la simple lisière de terre, le long de la ligne costale de Labrador. On a accordé cette lisière de terre à Terre-Neuve en 1763, pour faciliter l’industrie de la pêche. La Couronne a remis cette lisière de terre à Québec en 1774. Pourtant en 1809, la Couronne l’avait de nouveau accordée à Terre-Neuve.

Document historique – Jugement sur le Labrador

« Dans l’affaire du Labrador, leurs Seigneuries (du Conseil privé) ayant à étudier les faits et les arguments nécessaires dans une affaire d’une si grave importance, en sont venues à la conclusion que la réclamation de Terre-Neuve était en substance établie, mais qu’il y avait deux points de détail à mentionner ». C’est de cette façon que le vicomte Cave, lord-chancelier du comité judiciaire, a annoncé le jugement de 10 000 mots dans une séance spéciales du comité.

Le vicomte Cave a indiqué les deux points de détails : Il a dit : « Sur plusieurs  cartes publiées après 1882 et particulièrement sur les cartes officielles, la frontière méridionale du Labrador est indiquée comme partant non du point où une ligne nord et sud, à partir de Blanc Sablon rencontre le 52ième parallèle, et en droite ligne le long de cette parallèle, mais d’un point où cette ligne mord et sud atteindrait la hauteur des terres au nord du 52ième parallèle et le long de cette hauteur, jusqu’à la tête de la rivière Romaine.

« Une frontière ainsi fixée le long de la hauteur des terres serait sans doute plus commode que celle qui suit la ligne arbitraire de la 52ième parallèle et aurait l’avantage de mettre le Canada dans tout le cours des rivières qui tombent dans le golfe Saint-Laurent.

*

Mais leurs Seigneuries ne seraient pas justifiées d’adopter une frontière qui, bien que commode, n’est pas désignée par le statut de 1825. Elles croient que la ligne doit être tirée le long de la parallèle, aussi loin que la supposée rivière de Saint-Jean, spécialement la rivière Romaine.

« D’après le point de vue de la colonie (Terre-Neuve), la ligne serait continuée vers l’ouest, à travers la rivière, jusqu’à ce qu’elle atteigne la hauteur des terres, mais il n’y a pas de stipulation dans le statut de 1825 pour une telle continuation de la ligne, dont l’effet serait de donner à Terre-Neuve, une partie de la province originelle de Québec, telle que constituée en vertu de la proclamation de 1763.

« La ligne devrait suivre la parallèle jusqu’à ce qu’elle rencontre la rivière Romaine, puis devrait alors tourner vers le nord jusqu’à la hauteur des terres ».

Le deuxième point – Jugement sur le Labrador

Quant au second point, voici comment la décision l’explique: « deuxièmement, une petite île, appelée Woody Island, située en face de la baie de Blanc Sablon. Le Canada et la Terre-Neuve la réclament tous les deux. Selon l’opinion de leurs Seigneuries, le transfert au Canada, par l’acte de 1825, de la côte à l’ouest d’une ligne tirée au nord et au sud de la baie du port de Blanc Sablon, avec les îles adjacentes à cette partie de la côte, comprend Woody Island qui, par conséquent, appartient au Canada.

Pour les raisons ci-dessus, leurs seigneuries pensent qui, d’après la vraie construction des statuts, ordres en conseil et proclamations, la frontière entre le Canada et Terre-Neuve, dans la péninsule du Labrador, est une ligne au nord de la frontière est de la baie du port de Blanc Sablon. Cela jusqu’au 52ième degré de latitude nord, et de là vers l’est, le long de cette parallèle, jusqu’à ce qu’elle atteigne la rivière Romaine. Puis vers le nord le long de la rive gauche ou orientale de cette rivière et de ses eux supérieures, jusqu’à leur source, et de là, vers l’ouest et le nord, le long de la crête de la hauteur des terres, sur les rivières se jetant dans l’Atlantique, jusqu’à ce qu’elles atteignent le cap Chidley. »

(Cette nouvelle paraît le 1er mars 1927).

Société historique du Labrador

La Société historique du Labrador (Labrador Heritage Society) naît en 1976 en tant qu’organisme sans but lucratif. Son but est de préserver et mettre en lumière l’héritage historique de la péninsule du Labrador. La société rassemble et diffuse l’histoire locale. Ainsi la culture traditionnelle des pionniers qui ont façonné cette vaste région canadienne.

Aujourd’hui, la Société historique du Labrador administre trois sites d’interprétation dans la région de North West River. Soit le Musée d’Histoire du Labrador (Labrador Heritage Museum). Aussi le Parc mémorial Lester Burry (Lester Burry Memorial Park). Aussi le parc Sunday Hill (Sunday Hill Park).

Au total, la société conserve plus de mille objets et documents d’archives qui témoignent de la vie des colons du Labrador. Elle possède, entre autres, des collections de photographies, des enregistrements sonores, des documents textuels, de la vaisselle ancienne et des armes. La Société historique du Labrador publie et vend des cartes postales qui représentent les lieux, les paysages et les habitants du Labrador photographiés depuis cent ans.

balade en kayak labrador Jugement sur le Labrador
Les joies du kayak sur les côtes de Terre-Neuve-et-Labrador. Photo : © VoyageCanada.

Voir aussi :

Laisser un commentaire