La Grippe Espagnole à Trois-Rivières et dans les environs
Trois-Rivières, le jeudi 31 octobre 1918 (ce texte a été publié dans le journal Le Bien Public).
L’épidémie dont nous souffrons depuis quatre semaines semble diminuer d’intensité.
Les mortalités sont moins nombreuses et les nouveaux cas plus rares. Avec une température plus clémente et quelques jours de grand soleil, espérons que le fléau sera complètement terrassé. devrait avoir fait assez de vides parmi nous.
Les nouvelles sont du reste plus rassurantes par toute la province, exception faite pour Montréal où l’épidémie semble stationnaire.
À cet endroit les mortalités dépassent 2500.
Tant que la grippe sévira à Montréal le danger de contagion demeurera pour le reste du pays, à moins que chaque localité finisse par prendre les moyens effectifs de se préserver.
Avec une organisation sérieuse faite dans ce but, il devrait être pourtant possible de se prémunir contre un retour de l’épidémie.
À ce sujet les règlements du Conseil Provincial d’Hygiène devraient être sérieusement appliqués cette fois, et avant qu’il ne soit trop tard.
Concernant l’inspection de tout arrivant dans une localité. l’article onze décrète ce qui suit : “Tout conseil local d’hygiène peut exiger de toute personne qui arrive dans sa municipalité un certificat, signé par 1 officier exécutif de l’autorité sanitaire de l’endroit d’où elle vient, établissant que cette personne n’a pas de grippe et qu’elle n’as demeuré depuis au moins six jours dans un logis où it y avait de la grippe.
À défaut de production de tel certificat, la municipalité peut garder toute telle personne en quarantaine absolue ou relative (observation) pendant cinq jours, et ce, aux frais de ladite personne.”
Cette mesure préventive est dictée par le bon sens même. Le malheur est qu’elle n’a pas su être appliquée à temps, alors par exemple que la grippe n’existait qu’à Victoriaville. En mettant tout de suite en pratique un semblable procédé, il eût pu être possible de confiner le terrible mal en un seul endroit, et d’éviter par la suite un nombre incalculable de pertes de vies. Ce manque évident d’organisation prompte pour enrayer une épidémie ne devrait pas pouvoir se répéter par la suite. Il n’y a pas que la grippe à redouter, après la grippe se peut être autre chose. Il serait donc sage de faire en sorte que désormais le Bureau Provincial d’Hygiène soit pour toute la province un préventif certain contre le retour de pareils accidents. Cela coûtera moins cher en vie et en argent.
Sainte-Angèle de Laval
L’épidémie commence à ravager à Sainte-Angèle de Laval. Cette semaine on compte 11 mortalités, qu’on attribué à la grippe espagnole : Ulric St-Jean, Omer Boulanger et son fils Amanza âgé de 16 ans, Thomas Lannerville et son fils Trefflé d’Asbestos, Charles-Édouard Thibodeau charretier aux Trois-Rivières, Mme Vve Adolphe Carignan a perdu un garçon âgé de 9 ans, Donat Lemarier a perdu une fille âgée de 6 ans, Alfred Rousseau a perdu un garçon âgé de 6 ans. On compte plusieurs malades dans la paroisse. Le village paraît exempté de cette terrible maladie. On dit que les officiers d’hygiène sont d’une sévérité admirable afin de combattre cette épidémie. On rapporte que Philippe Rheault, commerçant de foin est gravement malade. Luicien Vigneault (d’Amédée Cyrenne) marié à Mlle Frecynet est mort au Cap de la Madeleine. M. Duchesneau, mort, marié à Mlle Émilie Cyrenne de Trois-Rivières tous deux. Mme Duchesneau et M. Vigneau sont revenus chez leur père Amédée Cyrenne.
Sainte-Ursule
Quoique les cas de grippe que nous avons en cette paroisse ne présentent pas la gravité manifestée ailleurs, les précautions nécessaires sont prises d’une excellente manière, et il y a lieu de croire que cette épidémie sera enrayée bientôt. Cependant, à la messe dimanche (messe basse) plusieurs de nos anciens paroissiens demeurant hors de la paroisse, ont été recommandés aux prières des fidèles comme étant décédés, victimes de cette épidémie. Parmi lesquels le Révérend Père Lessard, Rédemptoriste, décédé à Montréal la semaine dernière. M. Arthur Charette, son épouse (née Oliva Noël) et deux de leurs enfants, décédés à Shawinigan Falls, Madame Arthur Branchaud (née Marie Paquin), M. Victor Plante et Dame Julien née Alice Lambert décédée à Saint-Léon.
Dans plusieurs familles de cette paroisse, St-Roch est invoqué, en ce temps de calamité comme étant le Saint qui s’est rendu célèbre par sa puissante intercession dans les cas de maladies épidémiques. Porter sur soi une image ou une médaille de cet ami de Dieu et les prières faites en l’honneur de ce saint, seraient des bons moyens surnaturels qui, unis aux moyens naturels aideraient sûrement à nous sauvegarder du fléau qui sévit actuellement.
Pour en apprendre plus :

Vous mentionnez 100 million de morts des suite de la grippe espagnole, cependant les chiffres reconnus mondialement parlent plutôt de 30 millions!
Hum… avez-vous lu l’article? : « on a parlé pendant des années de 20 à 50 millions…, mais les études récentes confirment le chiffre de 100 millions ». Mais c’est vrai que la plupart d’articles parlent toujours des chiffres officiels reconnus depuis 1919, sans essayer de faire référence aux études plus récentes, pourtant bien accessibles.
[…] La grippe espagnole selon GrandQuébec.com […]
vous dite nimporte quoi
C’est assez spécial et impressionant… :O
J’estime que votre texte comporte trop de d’irrégularité pour être publié. Par exemple le nom de grippe espagnole provient des récits journalistiques de l’Espagne qui était un pays neutre durant la guerre et par conséquent abordait le sujet de la grippe. Le terme grippe espagnole a été par la suite exploitée par les journaux de l’époque. pour ce qui est des autres faussetés je vous invite a lire The Great Influenza et de nombreuses autres publications sur le sujet. A noter que le premier cas connu de la grippe au Québec est recensé en juin 1918 au port de Québec par des matelots qui ont rapidement décédés. ce n’est qu’en septembre 1918 que le virus a fait sa véritable incursion dans la population au séminaire de Victoriaville. Néanmoins le Conseil supérieur d’hygiène du Québec a rapidement reconnu la situation, mais a sous estimé la virulence du phénomène. Le Virus a ainsi profité du retour des soldats venant du front pour se diffuser rapidement sur tous le territoire. Il est important de mentionner qu’un virus de cette virulence est extrêmement rare et le terreau fertile de la guerre en Europe (famine, stress, froid et de nombreux déplacements) ont contribués a la prolifération du phénomène.