La destinée de la Corriveau
Sur la Grande Allée de la ville de Québec, les abords de l’actuel hôtel le Concorde étaient jadis connus sous le nom de « Bout-à-Nepveu ». C’est à cet endroit qu’est pendue en 1763 celle que la tradition a appelée « La Corriveau ».
Marie-Josephte Corriveau, de la paroisse Saint-Valier, sur la Côte-du-Sud, a été accusée d’avoir tué son premier mari en lui versant du plomb fondu dans l’oreille pendant son sommeil. Elle aurait brisé la crâne de son second époux en le frappant avec un broc et l’aurait trainé à l’écurie afin de faire croire que les ruades d’un cheval avaient tué l’homme. Tels sont les faits. Mais la légende veut que la Corriveau ait trois ou quatre maris.
Son procès a lieu devant une cour martiale et, le 10 avril 1763, la Corriveau est condamnée pendaison. Son cadavre est placé dans une sinistre cage de fer accroché à un poteau à Saint-Joseph-de-Lévis. La cage sera plus tard acquise par le cirque Barnum qui l’exposera à New York plusieurs années, et elle disparaitra dans un incendie.
La table autour de laquelle les membres de la cour martiale siégeaient est conservée au couvent des Ursulines.
L’ethnologue Luc Lacoursière soulignait que les faits impliquant la Corriveau « se transformèrent en légendes tenaces qui se racontent encore dans tradition orale, et inspirèrent plusieurs contes fantastiques habilement exploités par quelques écrivains ». Mais la cage de la Corriveau a vraiment existé et a été retrouvée vers 1850 dans le cimetière de Lauzon.
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