Recensement des hommes qui pourraient être appelés au service actif dans les forces armées canadiennes en août 1940
L’inscription nationale terminée, le ministère des services de guerre nationaux entreprirent immédiatement de faire, d’après les renseignements recueillis, un recensement des hommes qui seront appelés, dans quelques semaines, a faire leur entraînement militaire. Le sous-ministre adjoint de ce ministère. M. Davis, a fait connaître les grandes lignes de ces préparatifs, qui visent a donner un entraînement militaire de trente jours a environ 300.000 Canadiens d’ici un an. Mardi prochain, le ministère publiera les règlements définitifs qui mettront en marche cette mobilisation générale des ressources humaines de notre pays pour la défense du territoire canadien.
D’après les renseignements communiqués par M. Davis, on sait déjà, cependant, que le gouvernement entend procéder de façon à déranger le moins possible la vie économique du Canada. Sans faire de passe-droits — car l’entraînement militaire sera une obligation pour tous 1rs hommes valides — les règlements tiendront compte, cependant, de certains facteurs qui dominent l’économie nationale. Ainsi, les hommes employés aux travaux agricoles ne seront pas appelés a une époque de l’année où leur absence serait nuisible à l’industrie de base qu’est l’agriculture.
On tiendra compte également de la désorganisation que pourrait provoquer dans certaines industries l’appel général do tous les hommes d’une mémo classe. Si, par exemple, une entreprise dont les travaux sont jugés d’intérêt national dans la poursuite de la guerre, devait être paralysée par le départ simultané de tous ses employés âgés de 21 ans. quand les jeunes gens de cette classe seront appelés, l’enrôlement sera modifié de façon à no s’appliquer qu’a Deux ou trois employés à la fois.
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Il est bien entendu, cependant, que personne ne sera exempté de faire ses trente jours de service militaire. Il n’y aura pas d’exemptions individuelles, sauf dans un cas, dont nous parlerons plus loin. On conçoit en effet que si la population du Canada a accepté sans rechigner cette loi de la mobilisation. c’est d’abord parce que tous les Canadiens en ont compris la nécessité, devant la menace qui pèse sur nous, et aussi parce que chacun sait que la loi sera la même pour tous et s’appliquera sans favoritisme. Et c est l’un des points qu’a tenu à préciser hier M. Davis.
Tous les hommes âgés de 21 à 45 ans seront d’abord appelés, les plus jeunes et les célibataires les premiers, mais M. Davis ne croit pas que les hommes de 30 ans et plus soient appelés cette année. L’entraînement commencera le 1er octobre prochain, c’est-à-dire dans quelques semaines et se poursuivra ensuite de mois en mois, dans toutes les parties du territoire canadien. Dans chacun des treize districts militaires le gouvernement établira un bureau fie coordination qui sera appelé à juger en dernier ressort des modifications à apporter aux règlements.
L’inscription nationale
C’est ce bureau, composé de trois hommes et présidé par un juge. Celui-ci étudiera les cas particuliers de certaines entreprises. En fait, auxquelles la mobilisation pourrait porter préjudice grave en dégarnissant leur personnel. Il ne s’agira pas d’accorder fies exemptions à fies individus, à cause du caractère indispensable de leurs services. Mais de coordonner les exigences de la loi de mobilisation. Aussi celles des industries de guerre en espaçant le départ des employés.
Les seules cas individuels d’exemption que on appellera les bureaux à juger seront ceux des objecteurs de conscience. Les règlements que l’on publiera la semaine prochaine nous éclaireront sans doute sur ce dernier point.
La police commence à rechercher ceux qui ne sont pas inscrits
Ottawa. 26 août 1940. Le gouvernement vient de prier le procureur général de chaque province de donner des instructions à la police provinciale, dans chaque province, d’entreprendre immédiatement une campagne intensive. En vue de dépister les personnel qui ne s’enregistrent pas.
Le ministère des services nationaux de guerre a également prié les procureurs généraux d’émettre de semblables instructions à toutes les forces constabulaires municipales.
On a demandé, en particulier, que les policiers de la circulation exigent la production des certificats d’enregistrement.
De son côté, la gendarmerie royale du Canada entreprend une campagne dans le même but.
Les militaires licenciés devront s’enregistrer
Ils pourront accomplir ce devoir patriotique au bureau de poste local
Selon un ordre venu des quartiers généraux d’Ottawa et transmis aux unités du district. On tient de s’enregistrer tous les membres, officiers et soldats, de l’armée active canadienne qu’on licenciera ou renverra de l’armée.
Ils pourront le faire au bureau le poste local. Les personnes concernés seront averties directement.
Soldats de l’active recrutés dans la non permanente
Les majors Robert Roy et Walter Scott, officiers – recruteurs du district pour l’armée active canadienne ont établi des bureaux de recrutement dans les camps d’entraînement de la milice active non permanente, a St-Bruno, à Sherbrooke et a Farham.
Nombreux sont les membres de 1a milice non permanente qui se sont enrôlés dans l’armée active canadienne.
Le major Roy dit que les résultats ainsi obtenus dépassent les prévisions les plus optimistes.
Ces bureaux n’étaient pas à proprement parler des bureaux de recrutement, mais plutôt des bureaux d’information où l’on donnait aux soldats de la milice non permanente, tous les renseignements qu’ils désiraient savoir concernant l’armée active canadienne.
L’enrôlement est encore très intense dans l’armée active.
‘a garde nationale commandée par le Lt-col Machum peut encore absorber 150 vétérans âges de pas plus de 50 ans.
Le major Roy a ajouté que les officiers qui désirent offrir leurs services à l’armée active sont les bienvenus et qu’il les recevra amicalement.
Nominations et promotions
Le major M. – R. Monette, du régiment de Maisonneuve confirmé dans son grade. Le sous-lieutenant G. W. R. Dillon, des Fusilliers Mont-Royal, promu au grade de lieutenant.
Le sous-lieutenant G. V. Archambault, de C. E. O. de l’Université de Montréal, versé à la réserve du régiment de Maisonneuve.
Le lieutenant R. – G. Marion, M.C., nommé au centre d’entraînement #5, de Québec.
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