Inondations au Québec en avril 2014

Inondations au Québec en avril 2014 – changements climatiques ?

Inondations au Québec en avril 2014. 15 avril 2014 : La fonte des neiges et les fortes pluies ont fait grimper le niveau des cours d’eau de la province ces derniers jours. Les autorités ont notamment procédé à plusieurs évacuations à Lévis et à Sherbrooke en raison du débordement des rivières Beaurivage et Saint-François.

Dans le secteur de Saint-Étienne, à Lévis, une quinzaine de citoyens ont dû quitter leur domicile dans la nuit de lundi à mardi. L’eau encerclait leurs maisons. Par ailleurs, un embâcle se forme à environ 500 mètres du pont Saint-Étienne. En conséquence, on a dû fermer à la circulation une partie de la route 116.

Après une nouvelle crue de la rivière Chaudière qui a envahi une partie de la route 173, laissant d’immenses blocs de glace sur la chaussée, l’embâcle principal a cédé durant la nuit. Le niveau de la rivière a alors baissé de près de 2 mètres. La route 173 reste cependant toujours fermée à la circulation au centre-ville de Beauceville.

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À Sherbrooke, les autorités étaient aussi sur un pied d’alerte mardi matin parce que la rivière Saint-François menaçait d’atteindre la barre critique des 21 pieds (6,4 m) au centre-ville. Les autorités ont évacué le garage municipal des Grandes-Fourches et le centre administratif Jean-Charles Côté. Les services aux sinistrés demeurent prêts. On a ciblé les sites d’accueil et on les a préparé à ouvrir s’il y a des évacuations. Ainsi a indiqué Gaétan Drouin, coordonnateur des mesures d’urgence. En fait, il s’attendait à ce que le niveau de l’eau monte de nouveau, en prévision des pluies.

La bonne nouvelle, c’est que les barrages du lac Aylmer et du Grand lac Saint-François restent pratiquement fermés, a-t-il ajouté. Il y a donc une bonne capacité de rétention et ce que l’on reçoit actuellement au centre-ville de Sherbrooke, c’est uniquement la fonte des neiges. À Dudswell, le chemin Duplin est difficilement praticable en raison de la crue des eaux. Plusieurs résidents ont refusé d’obtempérer à l’ordre d’évacuation donné par les autorités civiles. Le niveau de la rivière Saint-François a considérablement monté en raison d’un embâcle au barrage de Westbury.

L’eau entoure plusieurs maisons. C’est du jamais vu en plus de 12 ans, selon des propriétaires. À Weedon, la débâcle pourrait entraîner un apport en eau pouvant atteindre un débit de 375 m3/s dans la rivière Saint-François. Au moment où la glace va céder en amont, la Sécurité civile nous dit qu’on a entre une et deux heures pour agir et prendre des mesures. C’est pour cela qu’on a demandé aux résidents du chemin Duplin, mais aussi à ceux du chemin Pomerleau, d’évacuer les lieux de façon préventive, a expliqué le maire de la municipalité de Dudswell, Jean-Pierre Briand.

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Dans le Centre-du-Québec, Drummondville est en état d’alerte. Le chemin Longue-Pointe, dans le secteur du Bec-du-Canard, a été fermé à la circulation. «Le niveau de l’eau est très haut et on demeure en alerte», a fait savoir le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, lors d’un point de presse. Du côté de Saint-Charles-de-Drummond, la rue Desrochers est de nouveau inondée. L’ensemble des cours d’eau sont à un niveau très élevé, c’est notamment le cas des rivières Saint-Germain et Papineau. Le côté positif c’est que le couvert de glace est disparu. Si la pluie cessait, ce serait une excellente nouvelle.

Inondations au Québec en avril 2014

En Montérégie, la rivière Châteauguay était toujours sous haute surveillance mardi, les pluies annoncées laissant craindre une aggravation de la situation. La Ville de Saint-Adolphe-d’Howard, dans les Laurentides, a décrété les mesures d’urgence après des inondations et d’importants dommages au réseau routier. On estime que 25 à 30 % du réseau routier a été affecté par ces pluies. Certaines routes, comme le chemin des Pentes, étaient complètement fermées à la circulation. Le chemin du Village pourrait être passablement affecté si le lac Saint-Joseph, situé à quelques mètres, venait à déborder.

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Plusieurs municipalités sont aux prises avec d’importants problèmes liés aux routes inondées ou affaissées. À Val-des-Lacs, on voit la route complètement affaissée du kilomètre 8 jusqu’au chemin du Nordet. À Val-Morin, quatre pouces d’eau inondaient le chemin de la Rivière en fin de matinée, selon la SQ. L’organisme a aussi rapporté d’importants problèmes à Arundel, Amherst et Labelle. À Bois-des-Filion, Rosemère et Boisbriand, le niveau de la rivière des Milles Îles était très haut. Il continuait en fait d’augmenter mardi. Pourtant, le débit restait sous le seuil d’inondation. Le débit de la rivière a pratiquement doublé entre le 9 et le 12 avril, passant de moins de 420 m3/s à presque 770 m3/s. Le seuil d’inondation mineure (SIM) se situe à un débit de 780 m3/s.

À Bois-des-Filion, la rivière est haute, mais le risque d’inondation est faible, car il n’y a pas d’embâcle, selon le porte-parole de la Ville, Jean Goulet. À Rosemère, Michel Girouard, relationniste, a expliqué que les services de la Ville sont aux aguets et que la rivière est sous haute surveillance. Le Centre d’expertise hydrique Québec (CEHD) ne s’attendait pas à ce que le débit de la rivière des Milles Îles dépasse le seuil d’inondation dans les prochaines heures. Dans la région de Lanaudière, la rivière L’Assomption est sortie de son lit dans le secteur de Saint-Félix-de-Valois. Un embâcle important aurait cédé. Les pompiers ont effectué plusieurs visites chez les citoyens demeurant dans des secteurs à haut risque d’inondation.

Inondations au Québec en avril 2014

La ville de Laval se prépare également à être inondée. La maire invite les riverains à aller chercher des sacs dans les casernes de pompier. Ainsi ils pourront les remplir de sable et ériger des barricades. « C’est exceptionnel de voir les rivières aussi glacées à cette période-ci. C’est d’après le responsable des mesures d’urgence de la Ville de Laval, Marc-André Dugal. L’hiver a été rigoureux et la glace était très épaisse. C’est ce qui peut expliquer la situation. »

La semaine dernière, une bonne partie des rivières des Mille-Îles et des Prairies restait encore recouverte de glace. La fonte graduelle de la glace ne laissait présager aucun problème. Mais la situation a changé drastiquement pendant la fin de semaine. Comme la crue printanière n’est pas encore commencée, M. Dugal met d’une à deux heures par jour pour faire la tournée des différents points d’observation. «En période critique, ça peut nous prendre une journée complète pour faire le tour de l’île», a-t-il précisé.

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