Inondation du quartier St-Philippe

L’inondation du quartier Saint-Philippe de Trois-Rivières

Le territoire de ce qui allait devenir le quartier puis la paroisse Saint-Philippe, à l’ouest de la rue Saint-Georges, servait autrefois de pâturage. La Commune, comme on l’appelait, fut concédée aux habitants de Trois-Rivières par Sieur de Montmagny, le gouverneur de la Nouvelle-France, en 1648 et les Jésuites en 1650. Des syndics élus géraient ce territoire d’environ 470 arpents où bêtes à cornes, moutons, cochons, chevaux allaient paître de mai à novembre. En 1850, la municipalité obtient du gouvernement le droit d’administrer directement la Commune et d’en lotir une partie à des fins résidentielles.

Les terrains du quartier Saint-Philippe, fréquemment inondés par les crues printanières du fleuve, étaient moins chers qu’ailleurs dans la ville. Peu à peu, débardeurs, charretiers, ouvriers, employés de manufactures et petits salariés s’établirent sur les rues Notre-Dame, Saint-Philippe, Saint-Georges, Royale et Saint-Roch. Artisans et commerçants exploitaient leurs entreprises dans de petits bâtiments attenants à leurs résidences : boulangeries, blanchisseries, tanneries, glacières, boutiques de ferraille, ateliers de forge, de cordonneries. Au début du XXe siècle, le quartier, à la fois résidentiel, industriel et commerçant, avait acquis un caractère plurifonctionnel.

Les deux terribles inondations de 1865 et 1896 sont restées tristement célèbres. En 1896, les eaux du fleuve envahissent le quartier Saint-Philippe jusqu’à la rue Saint-Olivier. Cette inondation, baptisée la Grande Digue, détruit une vingtaine de maisons, en déplace d’autres et déloge des centaines de familles. Durant deux semaines, elle ouvre les rues aux petites embarcations.

Lire aussi :

livraison du pain
Livraison du pain en chaloupe, en 1896. Photo : Archives du Séminaire de Trois-Rivières.

Rue St-Antoine, Trois-Rivières

L’eau envahit la rue Saint-Antoine, au coin de la rue Badeaux.

Rue Notre-Dame, l'inondation
Plusieurs maisons de la rue Notre-Dame sont détruites et de petites embarcations se déplacent le long de la rue Saint-Roch. Photo : Archives du Séminaire de Trois-Rivières.
place marché à foin
La place du marché à foin, 1933. Occupant le côté sud de la rue Saint-Philippe, de la rue Saint-Georges, à la rue Saint-Roch, le marché à foin servait, l’hiver, de marché à bois. En arrière-plan, à gauche, l’hôtel Lamothe (plus tard hôtel Saint-Georges), surnommé l’hôtel des fouets, où se rencontraient les cultivateurs, charretiers et marchands de foin.
En face du marché à foin, trois rivières
En face du marché à foin, vers 1955. Le commerce de grains Émile Hamel, établi en 1920, occupait l’angle des rues Saint-Philippe et Saint-Roch. Il fut démoli, en même temps que les maisons voisines, pour laisser place au nouveau marché aux denrées inauguré en 1963. Enfin, ce marché fut démoli à son tour et ce tronçon de la rue Saint-Philippe – prolongement de la rue Badeaux – fermé en 1990 pour laisser place à un centre de congrès. Photo : Centre interuniversitaire d’études québécoises, Université du Québec à Trois-Rivières).
Atelier mechanique
L’atelier de mécanique Desroberts et Pitt, 1945. Durant les années 1930, Desroberts et Pitt ouvrirent un atelier de mécanique à l’angle des rues Saint-Georges et Champlain, tout près de la balance publique. Le bâtiment connut des activités florissantes grâce aux contrats de guerre. Quelques années plus tard, les associés se séparèrent. Desroberts ouvrit un autre atelier d’usinage sur la rue Royale; Pitt transforma l’intérieur du bâtiment en salle de quilles : Pitt Bowling. Photographie : Histoire de la paroisse Saint-Philippe.
balance publique
La balance publique, 1940. Au cours des années 1920, une balance publique fut installée à l’angle des rues Saint-Roch et Champlain. Elle servait à peser et à déceler les véhicules transportant de trop lourdes charges, afin de prévenir la détérioration des chaussées. Photo : Collection de l’Université de Québec à Trois-Rivières.

Laisser un commentaire