Quand la mort passait

Quand la mort passait en Nouvelle-France

«En Nouvelle-France, quand la mort entrait dans une maison, on se hâtait d’en avertir le curé, les parents et les voisins. On s’occupait en même temps de faire la toilette du défunt, puis après lui avoir mis ses meilleurs vêtements, on le déposait sur un lit dans la pièce la plus convenable de la maison. Dans certaines paroisses, on enveloppait le défunt dans un drap fixé avec des épingles.

Puis, commençaient les visites. Toute la paroisse défilait dans la chambre mortuaire. Tout à côté du lit, on déposait un vase d’eau bénite et, avec une petite branche de sapin, chaque visiteur en aspergeait le défunt. À intervalle rapproché, on récitait le chapelet. La nuit suivante, le défunt était veillé par les parents et les amis.

Les funérailles avaient lieu dès le lendemain. Le cercueil fait de planches était confectionné par un voisin. On le peinturait de noir de fumée et on y ajoutait quatre poignées communes. Le défunt était déposé dans le cercueil juste avant le départ de la maison.

Mais jamais au grand jamais, on ne clouait le couvercle du cercueil à l’intérieur de la maison. Cette opération se faisait sur le perron ou, le plus souvent, un ou deux arpents plus loin.

Quand le défunt ne résidait pas à plus d’une lieue de l’église, six ou huit voisins ou amis de la famille portaient le cercueil sur leurs épaules de la maison à l’église. Si la distance était trop longue, on déposait le cercueil dans une calèche dont on avait enlevé le siège.

En hiver, on se servait à cette fin d’une traîne à billots. Sur le passage du cortège funèbre, tout le monde s’agenouillait pour faire une prière. En été, l’inhumation avait lieu au cimetière paroissial, tout de suite après le service. En hiver, on déposait la tombe dans une grande fosse creusée d’avance où elle restait jusqu’au printemps pour l’inhumation.»

(D’après P.-G. Roy, Les Cahiers des Dix).

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Chapelle de Bon Secours de Montréal. Photo : Histoire-du-Quebec.ca

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