Épidémie : Nombreux décès chez les militaires des Forces armées canadiennes
Le capitaine Grant-Campbell dit que la mort a frappé 10 pour cent des soldats (une centaine) dans son district.
Le docteur Evans dit qu’à Boston, ce sont les soldats qui ont répandu la maladie parmi la population civile. Le docteur saint-Jacques dit que s’il est nécessaire de fermer les institutions publiques il faut le faire immédiatement. Le révérend docteur Dickie, de la commission scolaire protestante, suggère lui aussi la fermeture des écoles, théâtres et autres endroits publics. Le docteur Dubé est de la même opinion.
La mobilisation
Comme nous l’annoncions, hier, ordre a été donné de suspendre la mobilisation. On allait plus loin. Il était question de donner trois semaines de congé aux recrues pour désinfecter, assainir les casernes, or, hier soir, dans tout l’est de Montréal, la police de la prévôté a fait la chasse aux conscrits et en a ramassé une trentaine (dont les papiers étaient parfaitement en ordre d’ailleurs) et les a logés aux casernes.
Ce matin quatre de ces jeunes gens, entrés là en bonne santé, étaient gravement malades.
Interrogé au sujet de ce fait le général Wilson a déclaré qu’il n’en savait rien parce qu’on ne lui avait pas fait de rapport.
Statistiques militaires
Le tableau statistique suivant indique la situation, en ce qui concerne les militaires, jusqu’à minuit, hier (7 octobre 1918) :
- Total de militaires malades jusqu’à hier : Montréal – 361, Saint-Jean – 642.
- Nouveaux cas : Montréal – 45, Saint-Jean – 2.
- Les décès : Montréal – 7, Saint-Jean – 1.
- Cas sous traitement : Montréal – 399, Saint-Jean – 657.
Grand total : 1056.
Noms des morts
Voici les noms des soldats morts : Adélard Ethier, Bataillon du Dépôt, numéro 2 ; H. Couturier, Bataillon du Dépôt numéro 2 ; A. Deslauriers, Dépôt numéro 2 ; J. Foucher,Dépôt numéro 2 ; E. Dazé, Dépôt numéro 2 ; le caporal Flimme, de Saint-Jean et le soldat J. Newton.
Chez les militaires
Jusqu’à une heure, hier, on avait rapporté aux autorités militaires douze nouveaux décès, parmi les soldats souffrant de l’influenza. On s’attend aussi à d’autres morts, car plusieurs patients sont dans une conditions très grave. Dix-neuf soldats ont été admis dans les divers hôpitaux militaires de la ville, hier. Cependant, les cas nouveaux décroissent, et il y a lieu d’espérer que la situation s’améliorera prochainement.
Aux casernes de Saint-Jean, il y a eu, hier (7 octobre 1918), deux cas nouveaux et cinq décès. Il y a, en tout, 495 soldats malades, à Saint-Jean, et 361, à Montréal. On a ouvert un nouvel hôpital militaire à Montréal, dans l’arsenal des Grenadier Guards.
Le général Wilson a déclaré, hier, qu’on ne pouvait garder les soldats tout le temps dans les casernes et qu’on ne pouvait non plus leur donner ordre de ne pas fréquenter les endroits publics. La décision de la ville de fermer ces endroits lui agréera dons sans doutes.
Le fonds patriotique
Le fonds patriotique a fermé ses bureaux, pour quelques jours. Dans les cas d’urgence, on peut téléphoner aux numéros Uptown 4405, 1481, 1828.
Aux États-Unis
Washington. Toutes les forces de la croix-rouge américaine seront mobilisées pour combattre l’épidémie de grippe espagnole, qui se propage rapidement par tout le pays.
Le nombre des morts grandit sans cesse. Cependant, la situation s’améliore dans les camps militaires. Il y a eu, parmi les militaires, jusqu’à présent : 167, 000 cas de grippe espagnole dont 17,102 sont dégénérés en pneumonie et 4,910 décès.
Boston. Les autorités sanitaires de Massachusetts annoncent qu’elles ont réussi à tenir en échec la grippe espagnole. Le nombre des décès est demeuré stationnaires, aujourd’hui, pour l’état, et il a diminué, dans la ville.
L’Ohio est envahi
Columbus, Ohio. – L’épidémie de grippe espagnole se propage rapidement dans l’état d’Ohio, où 25, 000 cas ont déjà été signalés au département d’hygiène. Cinq cents nouveaux cas ont été signalés ce matin.
Au camp Sherman, en l’espace de vingt-quatre heures, la grippe a causé la mort de cent quatre personnes.
