Français et Indiens

Les Français et les Indiens, les relations entre eux

Voici une vision intéressante des relations entre les Autochtones et les Français :

Le père Louis Nicola, qui a vécu au XVIIe siècle de longues années parmi les Hurons, parle des Français et des Indiens comme d’«inséparables compagnons».

En effet, leurs rapports sont marqués, entre autres, par le commerce et par des relations d’amitié.

Selon Page du Pratz, «La colonisation française ne peut fonctionner qu’en liaison étroite avec les Naturels de qui nous tirions beaucoup de connaissances sur la nature des productions de la terre et sur les animaux… ainsi que des pelleteries et des vivres.»

De nombreux témoins britanniques concèdent aussi que ces relations forment le fondement du développement de la Nouvelle-France. Selon le gouverneur du Vermont, «les Français et les sauvages vivent dans la plus solide amitié et il serait louable que les nôtres imitent la façon dont les Français traitent les Indiens».

En Nouvelle-France, le mariage avec les indiens est encouragé, ainsi que la connaissance des traditions et des us et coutumes des «sauvages». Cela s’explique par deux principales raisons: le nombre des Français qui est insignifiant et la traite des fourrures. Voici la raison de cette coexistence, contrairement aux colonies anglaises où les immigrants arrivent en très grand nombre.

Il y eut pourtant des tensions, des batailles et des massacres, mais à l’échelle de la Nouvelle-France, les relations se fondent sur une forme de partenariat. Sans cette alliance et sans le concours des Amérindiens, la Nouvelle-France n’aurait jamais survécu.

Claude-Thomas Dupuy, intendant du Canada, écrit au ministre de la Marine en 1727:

«…l’on est comme nous l’avons été de tout temps en partage de tout avec les naturels d’un consentement unanime.»

Les Indiens fournissent aux Français des huiles d’ours dont on fait une grande consommation, de la viande de bœuf sauvage et de chevreuil, des dindes et du gibier de toute espèce.

Cependant, en 1713, des Hurons se plaignent au gouverneur de la Nouvelle-France:

«Nous vous demandons de vouloir bien nous accorder une garnison à Detroit pour mettre notre terre en sûreté. À quoi nous sert d’avoir des gens dans notre pays qui n’y viennent que pour la traite et qui ensuite s’en retournent comme des oiseaux. Si nous avions une garnison avec un bon officier qui nous entendît nous serions toujours en état de lui découvrir nos pensées comme lui de nous faire savoir les vôtres.»

Edmond Atkin, surintendant des Affaires indiennes de l’Empire britannique, note au milieu des années 1750: «On suppose que c’est grâce à leurs forts que les Français ont acquis leurs influences sur les nations indiennes et qu’ils ont maintenu leur puissance parmi elles… il est pourtant absurde d’imaginer que les Français pouvaient maintenir un intérêt et une influence chez les Indiens sans posséder leur affection!»

Sources:

  • Louis Nicola, Histoire naturelle des Indes (vers 1677) Bibliothèque Nationale.
  • Le Page du Pratz, Histoire de la Louisiane, Paris, De Bure, 1758.
  • J. Adjair, The History of the American Indians, Londres, 1775.
  • Le Jeune, Un Français au pays des sauvages, Comeau et Nadeau, Agone, 1999.
  • Gilles Havard, Cécile Vidal. Histoire de l’Amérique Française, Flammarion, 2003.
totem sur les berges st laurent
Sculpture du genre amérindienne sur les berges du Saint-Laurent. Photo : © GrandQuebec.com.
Sainte-Marie-au-Pays-des-Hurons
Sainte-Marie-au-Pays-des-Hurons. Projet de classe réalisé par Marie Maligyna, Toronto. Photo : GrandQuebec.com.

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