Incendie criminel du café Blue Bird : deux suspects détenus
42 morts, 40 blessés
Tragédie du café Blue Bird : Au moins 42 personnes sont mortes et une quarantaine d’autres ont été blessées, peu après 11 heures, hier soir, le 1er septembre 1972, dans un incendie provoqué par des cocktails molotov lancés à l’intérieur du cabaret-restaurant Blue Bird, au 1172, rue Union, au nord du boulevard Dorchester (boulevard René-Lévesque).
Les flammes se sont propagées avec la vitesse de l’éclair. Elles ont donc surpris les quelque 200 clients et employés à l’intérieur de cet établissement.
Des témoins ont vu des personnes sauter par les fenêtres de l’immeuble d’un étage, dont le restaurant est situé au rez-de-chaussée et la salle de danse et le cocktail lounge à l’étage.
Les individus qui ont lancé les bombes incendiaires, sont montés dans une automobile dans laquelle se trouvait un complice.
Le véhicule a démarré en trombe en direction ouest de Montréal. Des témoins oculaires ont donné à la police le numéro d’immatriculation de l’auto, une Corvair de couleur pâle.
Deux arrestations
Quelques minutes plus tard, la police connaissait l’identité du propriétaire du véhicule. Vers 3h45 ce matin, la Section des enquêtes criminelles appréhendait deux jeunes hommes dans une maison de l’avenue Grand Boulevard, dans Notre-Dame-de-Grâce.
Pendant qu’on tentait de porter secours aux personnes emprisonnées dans les flammes, des pompiers montés dans des échelles aériennes arrosaient copieusement l’élément destructeur.
Durant plusieurs heures, le tout Montréal se tient en haleine par le bruit des sirènes de voitures d’ambulance, de pompiers et de police. Toutes ces voitures se rendaient vers la scène du pire sinistre à survenir dans la métropole depuis plusieurs années.
Des jeunes filles, horrifiées par le spectacle se déroulant elles, tombent inconscientes. Alors une femme, apparemment la mère de l’une des victimes, a fait une crise d’hystérie.
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Les pompiers, quelques-uns munis de masques à oxygène, ont pénétré à l’intérieur du cabaret-restaurant. Par la suite durant plusieurs minutes, même plusieurs heures, on pouvait voire à quelques secondes d’intervalle, des pompiers. Ils tenaient sur leurs dos des hommes et des femmes morts ou inconscients sortir de l’immeuble.
Plusieurs des victimes ont succombé à l’asphyxie. Quelques autres, emprisonnés près de la porte arrière du deuxième étage, mortes calcinées.
Aux petites heures ce matin, des équipes de pompiers et de policiers fouillaient toujours les deux étages du Blue Bird. Ils le faisaient à la recherche d’indices.
Les enquêteurs de la Section des enquêtes criminelles de la Sûreté de Montréal, sous la direction des lieutenants Normand Trudeau et Jacques Boisclair, émettaient deux hypothèses qui entourent ce sinistre. En fait, le racket de la protection ou l’œuvre de clients expulsés du Blue Bird.
(1er septembre 1972).

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