
Histoire de l’Hôtel-Dieu écrite par la sœur Marie Morin
En 1697, Marie Morin, à la demande des Hospitalières de Saint-Joseph de France qui veulent connaître la vie de la communauté de Montréal, entreprend la rédaction d’un récit intitulé «l’Histoire simple et véritable…»
Son texte ne s’adresse cependant pas seulement aux religieuses et ne se limite pas à consigner par ordre chronologique les faits les plus marquants de la vie de la communauté depuis 1659, année de l’arrivée des Hospitalières de Saint-Joseph à Montréal.
À l’histoire de la communauté de Montréal et de l’Hôtel-Dieu s’ajoute l’histoire de la ville, de sa fondation, de son établissement et de son développement entrecoupé de divers conflits. De plus, Marie Morin parle de sa propre origine.
Les personnages principaux sont les fondateurs de la ville: Le Royer de La Dauversière, M. de Maisonneuve, Jeanne Mance, les sœurs de Brésoles, Macé, etc. Les faits sont exposés dans une perspective logique et c’est une lecture incontournable pour ceux qui veulent comprendre la vie d’antan.
L’Hôtel-Dieu de Montréal
L’histoire du premier hôpital fondé à Montréal, l’Hôtel-Dieu, est intimement liée à l’histoire de la ville.
Quand, pour la première fois, en 1636, en songea à Paris à fonder la Ville-Marie, ainsi qu’on devait appeler la première colonie établie à Montréal en 1642, on prévit en 1639 l’établissement à La Flèche de la succursale d’un hôpital purement religieux dirigé par les Filles hospitalières et fondé en 1636, en vue de son installation future à Montréal.
Ce n’est, cependant, qu’en 1659 que Jeanne Mance amena avec elle les sœurs qui devaient la seconder. Elle avait d’ailleurs déjà accompagné la première expédition de Maisonneuve à Montréal et peut être réellement considérée comme la fondatrice de l’Hôtel-Dieu.
Ayant obtenu quelques fonds de sources privées pour l’organisation d’un hôpital, elle ouvrit son premier dispensaire dans les bâtiments de la mission élevés à l’intérieur du fort du carré d’Youville, près de la Place Royale.
En 1644, elle construisit son premier Hôtel-Dieu là où est maintenant l’angle nord-est de la rue St-Paul et de la rue St-Sulpice (anciennement rue St-Joseph); mais elle était encore trop loin du fort. Elle fut obligée de transférer son hôpital dans l’enceinte fortifiée qui devint pendant quatre ans et demi, sous la direction du Major de Ville Lambert Closse, une forteresse militaire opposée aux attaques des Iroquois.
En 1659, elle se joignit à l’Hôtel-Dieu des Filles hospitalières et en fut la directrice laïque jusqu’à sa mort, en 1673.
La chapelle des sœurs, située rue St-Paul, servit jusqu’en 1660 d’église patrimoniale et de maison de repos.
L’Hôtel-Dieu, malgré de fréquents incendies, s’agrandit d’année en année, occupant presque tout le territoire compris entre la rue St-Paul et la rue St-Sulpice tout près de la rue Notre-Dame et vers l’est jusqu’au Boulevard St-Laurent.
Il fut le seul hôpital de médecine jusqu’à l’ouverture de l’Hôpital Général en 1822. Il fut transféré en 1861 à l’emplacement qu’il occupe maintenant, au Mont Sainte-Famille, sur l’Avenue des Pins et où se groupent ses bâtiments et dépendances à l’extrémité est du Parc Jeanne Mance.
(Tiré de la série Votre Montréal historique, 1927).

Religieuses de l’Hôtel-Dieu de Québec vues par James Duncan en 1854. Image du domaine public.
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