Historique du développement de l’électricité au Québec
Dans les rues de Montréal, les premières lampes à arc côtoient les becs de gaz depuis 1879 et dans les années 1880, la province entreprend la construction des centrales hydroélectriques. Ces centrales sont gérées par des entreprises privées et les débuts de l’industrie sont plutôt chaotiques avec la multiplication des entreprises, mais assez vite un nombre de monopoles régionaux se forment, tels que la Montréal Light Heat & Power (MLH&P), Shawinigan Water and Power Company, la Québec Power Company, etc.
Les premières centrales hydroélectriques au Québec sont les suivantes: Centrale Montmorency, ouverte en 1885. Par la suite, la Sherbrooke Gas and Water Co inaugure en 1888 la centrale Frontenac, première centrale Hydro-électrique de la ville de Sherbrooke et de la région des Cantons-de-l’Est. À noter que cette centrale est toujours en fonction, intégrée au réseau municipal (1908) Hydro-Sherbrooke. Suivent celle de Saint-Narcisse, ouverte en 1896, celle de Lachine (1897), de Chambly (1898) et la centrale de Shawinigan 1, construite en 1901.
Après Montréal, qui a été éclairé à l’électricité en 1886, c’est Trois-Rivières qui, en 1890, s’habille de la même façon. La région du Saint-Laurent allait devenir le centre le plus important de l’industrie hydroélectrique du Québec. Au début, c’est une génératrice à vapeur qui produit le courant. Un peu plus tard, en 1893, la région se dote d’une centrale à Saint-Narcisse, sur la Batiscan. C’est une ligne de transmission, la première à haute tension de l’Empire britannique, qui alimente Trois-Rivières.
Ensuite, on assiste aux premiers efforts d’enfouissement des lignes de distribution à Montréal.
En 1944, avec la création de Hydro-Québec, toute une nouvelle étape commence. En effet, on constate l’amélioration du réseau de distribution de Montréal, la baisse des tarifes et l’amélioration des conditions de travail des employés de Hydro-Québec. Ces changements procèdent d’abord à la construction de la deuxième section. Un peu plus tard entre en activité la troisième section de la centrale de Beauharnois, de la Bersimis 1 et Bersimis 2 (transport à un niveau de tension de 315 kV). Commence la production la centrale de Carillon.
En 1960, l’ère des grands projets énergétiques débute. Comme une prélude à l’expansion, Hydro-Québec obtient le mandat d’aménager les rivières non concédées du Québec. L’organisme procède à l’acquisition, de gré à gré, des distributeurs privés d’électricité, en 1963. Dans tous ces projets, le rôle que joue René Lévesque est, on dirait, énorme.
Au lendemain de l’acquisition des compagnies privées, la puissance installée de Hydro-Québec augmente de 3 675 MW à 6 224. Le nombre d’employés saute de 4 287 à 9 915,et l’actif (en millions $) passe de 1 239 à 2 050.
La société lance de vastes campagnes publicitaires (chauffe-eau, maison Novelec et Tout Électrique : normes d’isolation, «On est propre, propre, propre», «La maison anti-pollution»).
Ensuite, ayant l’appui de l’État et la connivence du public, Hydro-Québec commence l’aménagement des rivières Manicouagan et Aux Outardes. Le projet Churchill (Hamilton) Falls comme une alternative aux centrales nucléaires voit le jour, ainsi que la centrale nucléaire Gentilly 2. D’autres projets importantes inclussent le projet de la Baie James (Phase 1) en 1971. Nait le projet Champigny (rivière Jacques-Cartier), en 1973.
En 1975, après une longue période de conflits entre Hydro-Québec et la communauté crie qui conteste les projets de la Baie James, la Convention de la Baie James est signée. Des études d’impact à la Baie James sont en cours, ainsi que de nouvelle campagnes publicitaires. («Évitons le gaspillage», «Économisons l’énergie d’ici» et autres).
Les Crises énergétiques de 1973 et 1979, la récession économique de 1981-82, ainsi que la chute du taux d’accroissement de la demande d’électricité, mènent aux changements de la Loi sur Hydro-Québec.
Après l’accident de la centrale nucléaire américains de Three Miles Island, survenu en1979, puis celui de Tchernobyl (L’URSS, 1986), Hydro-Québec décide de revoir les projets de la construction des centrales nucléaires. Elle élabore donc de nouveaux programmes d’économie d’énergie. Hydro-Québec crée alors un nouveau centre de recherches: LTEE dans le cadre des préoccupations environnementales.

Dans les années 1980, on adopte le code de l’environnement, la Politique d’environnement et le Système de gestion ISO 14001.
Aujourd’hui, Hydro-Québec possède plus de 80 centrales. D’entre elles, plus d’une cinquantaine de centrales hydroélectriques représentant une puissance de plus de 30 000 MW. D’ailleurs, une trentaine de centrales thermiques représentant une puissance d’environ 2 300 MW. HQ dispose de la quasi-totalité de l’énergie produite par la centrale de Churchill Falls. (Sa puissance nominale est d’environ 5 430 MW).
Voir aussi :
- Création de Hydro-Québec
- Biographie de René Lévesque
- Électricité est québécoise
- Quelle est la raison derrière la diversité des prises électriques ?