Rêve de Val-Jalbert

Histoire du village de Val-Jalbert

C’est en 1901 que Damase Jalbert, entrepreneur forestier de Lac-Bouchette, décide d’ériger une usine de pâte à papier ( qu’on appelle à l’époque râperie ) au pied de la majestueuse chute de la rivière Ouiatchouan, dans le Royaume du Saguenay. Il commence alors à construire les premières maisons de Val-Jalbert, un village ouvrier modèle d’une nouvelle société prospère et harmonieuse, où les patrons et les employés vivront en harmonie.

Mais M. Jalbert meurt en 1904, et sa compagnie passe ensuite sous contrôle américain. Trois ans plus tard, elle est reprise par la Compagnie de pulpe de Chicoutimi, gérée par son jeune directeur, le banquier Julien–Édouard-Alfred Dubuc. La Compagnie de pulpe de Chicoutimi domine alors le marché mondial de la pâte à papier et le complexe industriel de Val-Jalbert, ainsi que le village, prennent leur véritable essor. La Compagnie de pulpe de Chicoutimi procède à l’agrandissement de la râperie. De nouvelles familles d’employés arrivent et plusieurs maisons sont bâties pour les loger.

Le rêve du fondateur du village semble se réaliser, au moins en ce qui concerne le niveau de vie: un excellent plan d’urbanisme est établi et le village est doté de toutes les commodités, seulement accessibles à cette époque à certains habitants des grandes villes: l’électricité, des canalisations d’eau, le téléphone et même des cabinets d’aisance à l’intérieur des maisons.

En 1920, quelque 900 personnes y résident dans 80 maisons (le loyer va de 4.18 $ à 19 $ mensuels).

Val-Jalbert possède sa propre gare de chemin de fer, son service de police, une caisse populaire, un hôtel, un magasin général, une boucherie et une belle église.

Cependant, en 1924, la Compagnie de pulpe est confrontée à des graves problèmes financiers. Trois années d’incertitude s’ensuivent. En 1926, l’usine devient la propriété de la Quebec Pulp and Paper Miffs Ltd. Mais les affaires ne vont guère mieux et l’usine ferme ses portes définitivement le 13 août 1927.

Histoire du village de Val-Jalbert
Maison à Val-Jalbert, photo d’auteur inconnu. Image libre de droit.

Les deux cents ouvriers se retrouvent sans travail. Ils se voient contraints de quitter Val-Jalbert qui devient un village-fantôme, dont l’accès est interdit par les autorités.

Aujourd’hui, le village de Val-Jalbert raconte sa triste histoire aux visiteurs. Il est devenu un musée en plein air témoignant de l’époque industrielle. Les touristes peuvent se promener dans ses rues à pied ou dans un trolleybus restauré, puis emprunter un téléphérique pour admirer la chute de Ouiatchouan et celle de la rivière Maligne, ainsi que le panorama sur le lac Saint-Jean.

Laisser un commentaire