Histoire du Québec

Guy Carleton, Gouverneur général

Guy Carleton, Gouverneur général

Guy Carleton

En 1766, le nouveau gouverneur général du Canada fut nommé en la personne de Guy Carleton qui remplaça le général James Murray.

Les Canadiens ne perdirent pas au change, car le nouveau gouverneur général se montra des plus clairvoyants. On peut en juger par cette lettre à son roi :

« Pour comprendre la situation du peuple de cette province en ce qui concerne les lois et l’administration de la justice, de même que les sentiments qui doivent l’animer dans sa situation présente, il ne faut pas perdre de vue que le peuple canadien ne se compose pas de Britanniques émigrés et qui ont apporté les lois d’Angleterre avec eux, mais d’habitants occupant une colonie établie depuis longtemps, que les armes de Sa Majesté ont forcé à se soumettre à sa puissance, à certaines conditions.

Il faut tenir compte aussi que leurs lois et leurs coutumes étaient radicalement différentes des lois et des coutumes d’Angleterre, mais qu’elles étaient, comme ces dernières, basées sur le droit naturel et l’équité…

Ce système de lois maintenait dans la colonie la subordination entre les diverses classes sociales, à partir du rang le plus élevé jusqu’au plus humble ; cet esprit de subordination a maintenu au milieu d’eux l’harmonie dont ils ont joui jusqu’à notre arrivée et conservé au gouvernement souverain l’obéissance d’une province très éloignée.

Toute cette organisation, en une heure, nous l’avons renversée par l’ordonnance du 17 septembre 1764, et des lois inconnues qui n’ont pas été publiées, et qui étaient contraires au tempérament des Canadiens, à la situation de la colonie et aux intérêts de la Grande-Bretagne, furent introduites à la place…

Jusqu’à quel point ce changement de lois, qui prive un si grand nombre de leurs honneurs, de leurs privilèges, de leurs revenus et de leurs propriétés, est conforme à la capitulation de Montréal et au traité de Paris ; jusqu’à quel point cette ordonnance affectant la vie la sûreté corporelle, la liberté et la propriété du sujet est compatible avec le pouvoir qu’’il a plu à Sa Majesté d’accorder au gouverneur et au Conseil ; jusqu’à quel point cette ordonnance qui déclare d’une façon sommaire que la Cour suprême de judicature décidera dans toutes les causes civiles et criminelles en vertu de lois qui n’ont pas été publiées, et qui sont inconnues au peuple, est conforme aux droits naturels?

Je soumets humblement la question à Votre Majesté, mais il est certain que ces lois ne peuvent être longtemps maintenues en vigueur sans causer une confusion et un profond mécontentement chez tous. » (D’après Histoire du Canada par les Textes.)

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Portes Kent de Québec. Illustration: GrandQuebec.com

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