Guérilla au Bas-Canada (rébellion des Patriotes)
Vers la fin de 1838, après la défaite, la majorité des Patriotes réfugiés aux États-Unis, déçus et démoralisés, ont déclaré être prêts à la soumission en échange de la permission de revenir au Canada. Cependant, certains ne s’avouent pas vaincus et décident d’entamer une lutte de guérilla. Aujourd’hui, il est difficile de comprendre si ils continuaient de garder espoir dans la cause de l’indépendance, ou si ils agissaient seulement en réponse aux représailles et aux exécutions autorisées par Colborne.
Après la pendaison de Cardinal et de Duquette, le 21 décembre 1838, les insurgés préparent un raid au Canada. Le 30 décembre, un groupe se rend à Caldwell’s Manor, sur la propriété de John Gibson, un activiste loyaliste, et attaquent le propriétaire, lui causant de multiples blessures. Puis ils incendient tous les bâtiments de la ferme, soit quatre maisons et cinq granges.
Suite à la pendaison du 18 janvier 1839, des groupes de Patriotes attaquent les propriétés des Loyalistes le long de la frontières. L’attentat le plus connu est celui du 3 février 1939, jour où un groupe d’une douzaine de Patriotes, armés de fusils, se rendent à la maison d’Abraham Vosburgh, à Noyan. La maison est incendiée et la grange est complètement détruite. Abraham Vosburgh est blessé à la tête. Son fils s’était porté volontaire pour combattre les Patriotes. M. Vosgurgh admet qu’on l’avait prévenu des représailles possibles, et qu’il savait que des groupes de patriotes se préparaient à Alburg, Champlain et Swanton, pour organiser un raid.
Le groupe qui se présente à la maison de Vosburgh se comporte avec violence, mais ils ne touchent pas aux femmes ni aux enfants. Par contre, leur chef qui parlait très bien l’anglais et qui, selon son langage et ses manières, paraissait provenir d’une bonne famille, déclare que les Patriotes prendraient la vie d’autant de «God Damned Tories» (maudits Loyalistes) qu’il y aurait de pendaisons de Patriotes.
Les autorités britanniques procèdent à de nouvelles pendaisons le 15 février 1839. Le 13 mars, la grange d’un autre Loyaliste, M. Garret Lansing, est brûlée. Plusieurs attaques suivent, mais ce mouvement ne reçoit pas l’appui de la population.