Guerre entre les Indiens
En 1535, au cours de son deuxième voyage au Canada, Jacques Cartier prend contact avec les amérindiens qui résident à Stadocona. Lorsque Cartier manifeste son intention de remonter le fleuve, le chef des Indiens s’y oppose vivement et tente de dissuader les Français.
Cartier se rend compte alors que la nation des Hurons est en mauvais termes avec les Iroquois qui habitent plus au sud.
Aujourd’hui, à défaut de documents écrits, les historiens peuvent s’appuyer sur les découvertes archéologiques pour tirer des conclusions sur les tensions qui existaient entre les Amérindiens. Ils se basent, par exemple, sur des découvertes qui montrent le déplacement des populations dans la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent.
La majorité des historiens pensent que les guerres sanglantes entre les différentes nations autochtones remontent au début du millénaire.
Les Hurons et les Iroquois sont pourtant issus d’une même famille. Leurs langues se ressemblent. On peut affirmer que, vers les années 1200, eut lieu une grande invasion menée par les nations algonquiennes. Les tribus des Iroquoiens (Hurons et Iroquois) sont mises en déroute par les Algonquins et se dispersent en trois groupes:
- Un premier groupe remonte le Saint-Laurent pour s’établir sur les rives du lac Ontario. Ce sont les Iroquois des Cinq-Nations.
- Un deuxième groupe s’installe vers la Géorgie actuelle. Ce peuple devient la nation huronne.
- Le troisième groupe, mixte, demeure sur place: les Iroquois s’établissent sur l’île de Montréal et les Hurons se retirent vers le nord, se fixant dans la région de Québec.
L’historien Beaugrand-Champagne estime que le dernier groupe avait accepté de se soumettre aux Algonquins et aurait donc obtenu la permission de rester sur place.
Au fil des années, les Iroquois de la région du lac Ontario préparent leur retour. Les Hurons, au contraire, concluent des alliances avec les Algonquins. Ainsi, les Hurons deviennent eux aussi les ennemis jurés des Iroquois.
La rupture entre les Iroquois et les alliés Hurons – Algonquins est décisive.
Il est possible que ce soit la cause de l’abandon du village d’Hochelaga par les Iroquois, entre la première visite de Jacques Cartier et le voyage de Samuel de Champlain, 75 ans plus tard.
Les Iroquois d’Hochelaga auraient pris le chemin de l’exil et auraient rejoint leurs frères dans la région des Grands Lacs.
Cinq nations autochtones forment donc la confédération des Cinq Nations et commencent une longue guerre. Au début du XVII siècle, quand les Français fondent leurs premiers postes permanents au Canada, la nation huronne est pratiquement anéantie, les Algonquins sont chassés un peu partout et les Iroquois sont les grands vainqueurs. Le destin a voulu que les Français aient connus d’abord les Hurons et soient devenus leurs alliés en 1600.
Les suivantes cinq nations ont mené la guerre finale contre les Hurons :
- les Mohawks (Agniers),
- les Oneidas (Onenyouts),
- les Onondagas (Onontagués),
- les Cayugas (Goigouens),
- les Sénécas (Tsonnontouans).