Gouvernement Gouin

Le Record du Gouvernement Gouin : Après quinze années de pouvoir

Après quinze années de pouvoir, et après avoir en trois occasions déjà (en 1908, en 1912 et en 1916) rallié le suffrage populaire à une immense majorité, le gouvernement Gouin se présente de nouveau devant les électeurs de la province.

Et son record est cette fois plus complet encore, les résultats obtenus plus considérables et la prospérité de la province plus grande et plus solide que dans les occasions précédentes.

Arrivé au pouvoir au moment où, après quelques années de stricte économie et de prudente gestion, auxquelles il avait collaboré, la province commençait à rétablir l’équilibre dans ses finances, Sir Lomer Gouin s’est mis résolument à l’œuvre pour compléter cette réforme de notre situation financière, sachant bien que sans un trésor suffisamment rempli, il lui serait impossible de mettre efficacement en pratique le programme de réformes et d’améliorations qu’il s’était imposé.

Mais cette augmentation des recettes de notre trésor provincial, il ne voulait la devoir qu’à une administration plus intelligente, à une exploitation plus progressive de nos ressources naturelles, à la perception plus suivie de nos revenus et à une plus juste répartition du produit des taxes qui avaient été attribuées au gouvernement fédéral lors de la Confédération.

On se rappelle que c’est grâce à son travail ardu et à sa ténacité, en même temps qu’à la diplomatie dont i fit preuve pour obtenir l’appui des autres provinces, qu’il réussit à faire réviser l’assiette de la subvention fédérale, de manière à la rendre progressive concurremment avec l’augmentation de la population de notre province.

Sous la rigide surveillance de son gouvernement, les recettes du domaine public augmentèrent rapidement ; la province tira profit de privilèges qu’elle donnait auparavant pour rien ou pour une bagatelle.

Et son gouvernement put dès ses débuts solder ses exercices financiers par des surplus de recettes de plus en plus importants et que la même n’a pas interrompus.

Ces surplus de recettes lui permirent, d’abord, de diminuer la dette qu’une longue administration conservatrice avait accumulée. On vit, grâce à lui, une province remboursant des emprunts de ses propres économies, sans avoir recours à de nouveaux emprunts.

Sir Lomer Gouin pouvait faire remarquer l’autre jour,dans son manifeste, que (si l’on en excepte les emprunts spéciaux pour la voirie remboursables par les municipalités), la dette de la prvince est la plus petite d’aucun pays du monde.

Le rétablissement de nos finances a été complet. Il a permis d’augmenter graduellement la dotation des grands services d’utilité générale.

Le service de l’instruction publique est un de ceux auxquels il a consacré la meilleure part de ses excédents de recettes. Le budget de ce service, en 1896, était de $389,000. Celui de l’exercice en cours approche deux millions.

Grâce à un intelligent système de primes, ajouté à une surveillance plus efficace des inspecteurs, il obtint, sans déranger la base fondamentale de notre système d’éducation, des résultats qui, déjà considérables, grandissent l’année en année ; nous mentionnerons brièvement le relèvement du salaire des instituteurs, l’amélioration des locaux et des mobiliers scolaires, la création d’écoles normales régionales, etc.

Dans le domaine de l’enseignement secondaire et supérieur, Sir Lomer Gouin possède à son crédit : la création de l’école des Hautes Études Commerciales et de grandes écoles techniques ; l’augmentation des subventions à d’autres écoles spéciales, à l’école polytechnique, aux universités ; la création d’une école forestière qui déjà fournit des ingénieurs forestiers à d’autres provinces moins progressives, etc.

Et puisque nous avons parlé de choses forestières, nous rappellerons ici que, depuis qu’il est premier ministre, Sir Lomer Gouin a renoncé à ces enchères périodiques de concessions forestières au moyen desquelles ses prédécesseurs grossissaient leur recettes aux dépens du domaine public.

Cette politique prudente et avisée a eu, naturellement, pour effet d’augmenter la valeur des concessions accordées et Sir Lomer Gouin en a profité pour augmenter considérablement les revenus qu’en tire la province, en exigeant de ces concessionnaires une rente foncière plus élevé et un droit de coupe augmenté.

Ce souci de la conservation de notre domaine forestier l’a aussi conduit à prohiber l’exportation à l’étranger du bois brut, aussi bien du bois marchand que du bois à pulpe, ce qui a favorisé l’établissement et l’exploitation dans la province d’industries qui augmentent la prospérité de notre population.

L’agriculture doit à Sir Lomer Gouin une expansion considérable et une fructueuse vulgarisation de l’enseignement agricole ; des lois progressives concernant l’industrie laitière et, outre d’autres nombreuses réformes, la grande politique de la voirie rurale, qui est en train de révolutionner la province et d’en faire une des plus progressives du dominion.

L’importance de cette mesure a nécessité la création d’un ministère spécial et, pour y donner effet avec toute l’ampleur voulue, Sir Lomer Guoin a mis des sommes importantes à la disposition des municipalités rurales, lesquelles en on largement profité.

Le gouvernement s’est chargé lui-même de la construction de grandes routes entre les centres et à la frontière. Mais il a laissé aux municipalités, d’après une politique dont nous avons montré les avantages, l’initiative de construire ou réparer leurs routes, en leur avançant les fonds nécessaires.

Les crédits qu’il a mis à la disposition des municipalités pour l’amélioration de leurs chemins ont été graduellement augmentés jusqu’à vingt millions ; dans presque toutes les municipalités de la province, on a pu voir des travaux de voirie subventionnés par le gouvernement.

Outre la création de bonnes routes, d’un avantage si puissant pour la classe agricole, le gouvernement s’est spécialement consacré à la cause de l’agriculture, donnant des subventions augmentées pour les écoles spéciales d’agriculture, pour les industries agricole : industrie laitière, industrie horticole, etc. ; multipliant les moyens de propager l’enseignement agricole, par des cours abrégés d’hiver allant chercher les élèves jusque chez eux; répandant de plus en plus les publications agricoles ; favorisant la création de cercles agricoles ; en un mot triplant les crédits consacrés à l’agriculture, à part des millions versés pour les bonnes routes.

Pour l’encouragement de la colonisation , on doit à Sir Lomer Gouin et à ses collègues l’organisation de centres de colonisation, rendus accessibles par des routes et placés en dehors de toute possibilité de conflit avec les propriétaires de concessions forestières ; on leur doit aussi des réformes dans la tenure des lots de colonisation. La colonie de l’Abitibi, qui compte déjà environ douze cents colons, restera l’un des monuments de son administration.

Pour l’administration de la justice, Sir Lomer Gouin a créé, pour la plus grande commodité des justiciables, de nouveaux districts judiciaires, qu’il a pourvus des palais de justice nécessaires; il a augmenté le nombre des juges du district si chargé à Montréal ; il a simplifié sur plusieurs points la procédure civile et, pour les justiciables peu fortunés, il a diminué le coût de cette procédure.

Au ministère des Travaux Publics de son gouvernement, il a ajouté un département du travail à qui la province doit une législation ouvrière très libérale : loi de compensation pour les accidents du travail ; loi réglementant le travail et le salaire des femmes et des enfants ; loi de conciliation ; loi d’inspection des fabriques ; logements ouvriers ; enfin réformes sociales de la plus haute portée.

Sir Lomer Gouin a encore réussi à doubler l’étendue du territoire de la province en obtenant du gouvernement fédéral la cession de l’Ungava, dont les ressources naturelles de tout genre : forestières, agricoles, minérales, etc. votre être mises en exploitation aussitôt que l’état général des marchés financiers permettra l’exécution des grands projets de chemins de fer, pour lesquels de libérales subventions ont été votées.

C’est encore à Sir Lomer Gouin que les municipalités, dans leurs rapports avec les compagnies exploitant des services publics, doivent la protection de la commission des Utilités Publiques. Et c’est grâce à son initiative que la commission des Eaux courantes travaille à l’aménagement de nos cours d’eau pour prévenir les inondations périodiques et fournir à l’industrie des pouvoir hydrauliques à bon marché.

Dans tous les domaines, grâce au redressement de nos finances et à la mise en œuvre intelligente de nos ressources, le gouvernement Gouin a su donner à notre province une ère de prospérité et de progrès, que la guerre même n’a pu détruire.

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Le soleil se lève. Une bannière à côté de la station de métro Laurier, à Montréal. Photo de GrandQuebec.com.
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