Gisements de Chibougamau

Gisements prometteurs dans la région de Chibougamau

Chibougamau – Au cours de l’année 1964, les foreuses au diamant ont ramené plus de 400,000 pieds d’échantillons de minerais qui furent analysés dans les laboratoires des sociétés minières de Chibougamau et Chapais, d’entreprises privées et du ministère des Richesses naturelles. Les trois quarts de ces forages furent entrepris à l’intérieur même des galeries d’abattage et dans les puits d’exploration.

Ces chiffres approximatifs démontrent l’importance de l’industrie minière dans ces territoires qui s’étendent de Chibougamau et de Chapais jusqu’aux lacs Albanel, Mistassini et Frotet. Plus de trente foreuses ont fouillé les entrailles de la terre au cours de l’hiver, saison par excellence pour genre de travaux, à cause de la possibilité d’inventorier le lit des lacs et des rivières.

« Nous sommes encore loin du sommet de 1955-56 », a déclaré le gérant d’une importante entreprise spécialisée dans le forage au diamant, la compagnie Boyles Brothers. « Mais, ajoute M. Sylvio Boutin, on peut dire que l’activité se maintient à un haut niveau dans ce domaine ». Cette société est l’une des cinq entreprises qui s’occupent d’arracher à la terre des secrets que des relevés électro-magnétiques font soupçonner. Boyles a foré, au cours de la dernière saison pour différentes sociétés dont Cambell Opémiska, Patno, Coniagas, Bruneau, McAdam, Iron Syndicate et Dauphin.

Gisements prometteurs

Au cours de la dernière assemblée de ses actionnaires, la compagnie Dauphin a manifesté l’intention de percer un puits d’exploration sur sa propriété du lac Gwillim, à Chibougamau. Les relevés et analyses des géologues Terry Flanagan et Renaud Hinse permettent de croire à un gisement d’or éventuellement exploitable ; seule l’exploration en profondeur peut le déterminer. Et comme l’annoncé le président Raymond L’Ecuyer, Dauphin tentera de financer les $350,000 à investir dans semblable projet.

La région du lac Albanel est également très prometteuse, affirme le géologue John McAdam. Plusieurs entreprises y détiennent des droits notamment Musocho, Cleveland Clift (capital américain), et Standard Iron Ore (capitaux de New York). Cleveland Clift aurait prouvé un gisement de 750 millions de tonnes de fer. La zone minéralisée du lac Albanel s’étend sur 36 milles de longueur, la largeur étant de cinq mille en moyenne.

Dans la région immédiate de Chibougamau, en plus de Dauphin qui fonde ses espoirs sur l’or, Bruneau Mines a fait une entente avec Rosario Explorations et poursuit l’exploration d’un deuxième tunnel sur un gisement de cuivre, assez substantiel, dit-on, pour atteindre le stade de la production. On compte également la McAdam Mining, une société qui aurait prouvé la présence sur sa propriété de plus de 100 millions de tonnes d’amiante. L’exploitation du gisement nécessiterait un investissement de $60,000,000 : des pourparlers sont engagés à ce sujet avec de puissants syndicats financiers.

Les découvertes n’ont rien de surprenant, selon le géologue John McAdam. Une vaste zone minéralisée part de Noranda, s’étend jusqu’à Chibougamau, au lac Albane, couvrant une distance de quelque 300 milles. Et l’on continue l’exploration de différents gisements, comme le fer du lac Frotet, le nickel, le cuivre et l’amiante de la rivière Rupert (International Nickel).

(Texte paru dans le journal Le Soleil, 24 juillet 1965, samedi).

Canton O’Sullivan

Implanté à environ 40 km au nord-est de la ville de Chibougamau, ce canton est arrosé, dans sa partie nord, par le lac Mistassini. Le toponyme évoque Henry O’Sullivan (1846-1912), arpenteur-géomètre, géologue et explorateur pour le compte du gouvernement du Québec dont il fut inspecteur des Arpentages. Né à Sainte-Catherine de Portneuf, il a fait ses études à l’Université Laval de Québec et est devenu ingénieur civil et arpenteur. Le territoire qu’il a exploré est celui du Moyen-Nord principalement : Abitibi, Pontiac, Outaouais supérieur, etc., sa carrière s’étant déroulée avant la cession d’Ungava au Québec. Henry O’Sullivan a publié plusieurs rapports sur l’exploration de l’étendue du pays compris entre le lac Saint-Jean et la baie James notamment en 1897, 1898 et 1901. Dans le deuxième rapport paru en 1901, il ajoute, en plus de l’exploration de ces régions, des commentaires sur celle du lac Mistassini en particulier et des remarques sur les diverses voies proposées du chemin de fer Québec-Baie-James. Ce deuxième rapport devait connaître une seconde édition en 1926. Membre de la Société de géographie de Québec, il prononça des conférences écoutées. Il est décédé à la Jeune-Lorette – aujourd’hui Loretteville – en banlieue de Québec. La rivière O’Sullivan, en Abitibi, a été nommée par O’Sullivan lui-même. Le canton d’O’Sullivan a été désigné vers 1918 et son nom paraît dans le rapport de la Commission de géographie publié en 1921.

Vue aérienne de Chibougamau. Photo libre de droits.
Vue aérienne de Chibougamau. Photo libre de droits.

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