Gardes de colonie
Dans les années trente, quand le Québec, comme d’ailleurs l’ensemble du monde occidental, vit une crise économique sans précédent, le gouvernement du Québec met en place quelques plans de colonisation des nouvelles terres avec la participation des chômeurs. Un nouveau chapitre de la colonisation de l’Abitibi est donc ouvert.
Il faut assurer les services médicaux aux nouveaux colons, et le gouvernement crée le service des infirmières de colonie. Ces infirmières sont à la fois soignantes, dentistes, chirurgiennes, pharmaciennes, sages-femmes, et même vétérinaires à l’occasion.
Une infirmière de colonie devait être disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept, dans des conditions rudes et parfois insupportables. C’est pourquoi les médecins refusaient de s’y installer.
Le Cri de l’oie blanche d’Arlette Cousture raconte l’histoire de Blanche, une infirmière de colonie qui s’est découvert un attrait irrésistible pour le monde médical, mais qui ne peut étudier en médecine, une science alors interdite aux femmes. Elle se rend en Abitibi où elle vit en pionnière, enfouie dans le bois, pratiquant une médecine de brousse sur ses cent milles carrés de territoire à couvrir, voyageant tantôt en sulky, tantôt en traîneau tiré par des chiens.
Au Québec, 175 dispensaires ont été créés, dont 61 en Abitibi-Témiscamingue.
Aujourd’hui, le Centre d’interprétation du Dispensaire de la Garde de La Corne témoigne de la vie et des conditions de ces femmes héroïques, qui étaient aimées de la population qui leur accordait une confiance sans limite. Il faut admettre toutefois que l’histoire des gardes de colonie au Québec est encore un chapitre méconnu.
(Par Elba).
Voir aussi :