Fort Beauséjour-Fort Cumberland

Lieu historique national du Canada du Fort-Beauséjour-Fort-Cumberland

Au nombre des principaux lieux historiques du Nouveau-Brunswick se trouve l’emplacement du fort Beauséjour, situé sur les étroites collines entre les rivières Aulac et Missahuash qui dominent le bassin de Cumberland, le bras méridional de la baie de Chignectou (ou Chignecto), qui fait partie de la baie de Fundy.

On y remonte à une époque où l’Angleterre et la France se disputaient le contrôle de l’Acadie. Vous apprendrez à connaître les origines et le sort des habitants de cette région.

L’isthme de Chignecto, la chaussée naturelle qui sépare le Nouveau-Brunswick de la Nouvelle-Écosse, a été pendant des siècles la voie de communication privilégiée par les peuples autochtones de la région et par les Européens qui les ont suivis. Vers le milieu du XVIIIe siècle, une petite rivière, la Missaguash, déroulait ses méandres dans la région et servait de frontière entre les possessions de la France et celles de l’Angleterre.

Les Français avaient construit le fort sous l’administration de la Jonquière, gouverneur du Canada, de 1751 à 1755, comme ouvrage de défense contre le fort Lawrence qui se dressait sur une hauteur parallèle, à environ un mille et demi au sud-est.   Le fort Lawrence fut construit en 1750 par les Britanniques sur la rive est de la rivière Missaguash, à l’endroit où se trouvait l’ancien village francophone acadien de Beaubassin.

C’est l’ingénieur militaire français, Sébastien le Prestre de Vauban qui conçut les fortifications en forme d’étoile avec des murs de terre disposés en angles, des bastions et des plateformes à canons. En effet, à cause de leurs murs élevés et droits, les châteaux font d’excellentes cibles pour les boulets de canon. Par contre, un fort en forme d’étoile avec ses nombreux angles et coins est plus difficile à atteindre. Les canons étaient placés au sommet de chaque bastion et pouvaient faire feu dans n’importe quelle direction (feux croisés).

Le fort Beauséjour est l’un des premiers forts de forme pentagonale à cinq bastions connu en Amérique du Nord et c’est Gaspard de Léry, un ingénieur militaire de Québec qui en dressa les plans à partir des principes de construction de fortifications élaborés par Sébastien Vauban, ce fort en forme d’étoile a vue sur la baie de Fundy.

Attaqué avant son achèvement, le fort Beauséjour tomba en juin de 1755, après un court siège, entre les mains des Anglais commandés par le colonel Robert Monckton, qui lui donna le nom de fort Cumberland. Après la prise du fort, les vainqueurs fortifièrent les ouvrages défensifs, par la construction d’un terrassement avancé et d’une poudrière en pierre.

Le fort joua un rôle dans la Déportation des Acadiens.  En fait, la déportation commença au fort Cumberland en août 1755. Le fort servit au départ, de quartier général pour le rassemblement et l’emprisonnement de nombreux Acadiens de la région.

Au cours de la Révolution américaine, le fort Cumberland repoussa une attaque des troupes du colonel Jonathan Eddy, au début de la Révolution américaine. À l’occasion des dizaines d’anglophones mécontents qui habitaient la région de Chignecto et aux alentours, quelques Acadiens, des Maliseet, des Passamaquoddy et des Mi’kmaq se joignirent à un groupe de patriotes américains pour attaquer le fort.

Les soldats britanniques défendirent le fort avec succès, dispersèrent les rebelles et en capturèrent plusieurs. Si le fort Cumberland était tombé aux mains des rebelles, la Nouvelle-Écosse (dont une partie est devenue le Nouveau-Brunswick en 1784) aurait pu devenir la 14e colonie américaine.

Le fort subit des réparations au cours de la guerre de 18I2 – 1814, mais on en retira la garnison par la suite et on le laissa tomber en ruines. Le fort Cumberland fut définitivement abandonné en 1835.

En 1926, l’emplacement, soit une superficie de cinquante-neuf acres, a été constitué en parc historique et national et il relève maintenant du Service des parcs nationaux, division des parcs, terres et forêts du ministère des Mines et des Ressources. On a effectué des travaux considérables de restauration et, par l’érection de monuments commémoratifs appropriés on a commémoré les faits historiques importants qui se rapportent au fort. Le terrassement pentagonal primitif est encore en assez bon état et l’on a partiellement restauré l’un des anciens abris à l’épreuve des bombes.

On a construit un musée près de l’entrée du fort en 1935. Maintenant ouvert au public, le musée contient plusieurs pièces intéressantes relatives à la région historique de l’isthme de Chignectou et des environs, et datant surtout de la période d’hostilités entre les Anglais et les Français, au milieu du XVIIIe siècle, et de la guerre de la Révolution américaine.

Les visiteurs peuvent observer une cloche de bronze. Coulée en 1734, à Rochefort, en France, cette cloche a d’abord été installée dans l’église du village de Beaubassin et, plus tard, dans l’église Saint-Louis, à Beauséjour. Elle a été descendue en 1755 lorsque le missionnaire Jean-Louis LeLoutre, voyant l’avance des Britanniques sur le fort, a décidé de brûler l’église. Après la déportation des Acadiens, des pionniers ont suspendu la cloche dans une église anglicane construite à Mount Whatley vers 1795. Cette église a été rénovée autour de 1821, puis remplacée par l’église St. Mark’s en 1880 où la cloche a été suspendue avant d’être donnée au musée du fort Beauséjour.

À noter qu’l s’agit d’un endroit très venteux, et c’est parce que le fort est construit sur une crête dominant le marais Tantramar. De plus, le fort est situé entre deux plans d’eau, le bassin de Cumberland et le détroit de Northumberland.

Pour en apprendre plus sur le fort Beauséjour-fort Cumberland, visitez la page : Parc Beauséjour.

fort beauséjour
Vue, à l’avant plan, d’une caserne de soldats et de remparts herbeux du fort. À l’arrière plan, vue panoramique sur la baie de Fundy et les marais du Tantramar. Source de l’image : Verne Equinox

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