Invasions des Fenians

Invasions des Fenians en 1866 et en 1870

Les Fenians étaient les membres d’une société secrète, fondée en 1857 par des Irlandais républicains résidents aux États-Unis afin de lutter pour l’indépendance de l’Irlande. Vers la fin de 1865, les Fenians disposent en Amérique de dix milles anciens soldats et officiers de la guerre de sécession américaine. Une partie de ces «révolutionnaires», dirigés par William Roberts, nourrit le dessein d’envahir le Canada, de séparer le pays de la couronne britannique et de créer ainsi un nouveau front contre la Grande-Bretagne.

En 1866, les Fenians lancent des attaques contre le Nouveau-Brunswick et l’Ontario, où une bataille à Ridgeway leur apporta une victoire dont ils ne surent tirer avantage.

Le 7 juin 1866, un autre groupe attaque le Québec. Les forces d’invasion, commandées par M. Samuel Spears, traversent la frontière tout près d’Eccles Hill.

Les rebelles occupent pendant deux jours le village de Pigeon Hill et quelques chemins et collines des environs. Un groupe se présente aussi à Frelighsburg et à Saint-Armand. Selon la version officielle, les fenians intimident les habitants, menaçant de saccager leurs propriétés si les campagnards ne les aident pas. Il est impossible d’établir aujourd’hui si les résidents ont essayé de justifier ainsi leur passivité après l’échec de l’expédition.

Le 9 juin 1866, la milice canadienne fait son apparition et les Fenians, en apprenant qu’une force considérable approche, se retirent. Une fois la frontière traversée, ils sont arrêtés par les autorités américaines.

On a appris plus tard que les Fenians envisageaient d’occuper Pigeon Hill pendant environ une semaine afin de faire connaître leurs revendications aux habitants et de montrer qu’une invasion du Canada était possible. En effet, on a largement débattu sur l’apparente incapacité du gouvernement canadien de l’époque à réagir avec efficacité face à une invasion. (Il semblerait pourtant que les Canadiens aient fait ce qu’il fallait pour que les «Irlandais» se retirent sans même essayer de combattre…).

Quatre ans se sont écoulés et le 25 mai 1870, les Fenians se sont présentés une nouvelle fois dans le Comté de Missisquoi, dans les Cantons de l’Est. Cette fois, ils étaient dirigés par le général John O’Neill.

Mais les volontaires canadiens étaient prêts. Le capitaine Asa Westover a pris le commandement des forces locales à Eccles Hill. Au même moment, la garnison de Montréal a envoyé le 52e et le 60e bataillon de la milice sur les lieux.

Un combat s’ensuit et treize Fenians sont tués, les autres, au nombre de 400, sont dispersés. Aucun volontaire canadien n’est tué. Le général O’Neill se rend.

Le 60e bataillon de la milice et le régiment du Victoria Rifles arrivent après la bataille, mais ils s’emparent de plusieurs canons des Fenians.

L’invasion a commencé le matin 25 mai et s’est terminée dans la soirée.

Plusieurs Fenians réussissent à s’enfuir au Vermont.

Ces deux invasions témoignent en fait d’un manque de préparation et du peu de sérieux de la part des «révolutionnaires». La courte durée des opérations a signifié la fin du mouvement Fenian. Ils ont entrepris quelques actions en Irlande, mais leurs efforts n’ont jamais abouti.

Selon une légende locale, après avoir occupé le village de Stanbridge en 1860, les Fenians s’arrêtent à l’hôtel American, situé au centre du village, pour manger. Ils laissent leurs fusils à l’entrée de l’hôtel sans aucune sentinelle pour les garder. Pas très sérieux pour des troupes d’invasion…

vue de sherbrooke
Vue sur Sherbrooke vers la seconde moitié du XIXe siècle, photo de l’époque.
History of Fenian Invastion
Publicité d’un bouquin sur l’invasion des Fenians des années 1870.

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