Érotisme au Québec
Depuis les temps de la Nouvelle-France et jusqu’au début du XXe siècle, le Québec est perçu comme une société traditionnelle, la culture dite « du terroir » où rien ne bouge du point de vue de la modernisation des mœurs. Les transformations majeures viennent à partir de la Première guerre mondiale (même si aller au cinéma le dimanche demeure interdit jusqu’aux années 1940). En partie grâce à la Prohibition en Amérique, dans l’entre-deux-guerres, la province devient un important centre de divertissement qui attire de plus en plus d’intéressés d’un peu partout de l’Amérique du Nord. L’alcool, la vie nocturne, le jeu sont de plus en plus accessibles et l’érotisme, dans toutes ses manifestations s’associe désormais avec la Belle Province.
Le traditionalisme rigide recule devant la nouvelle réalité de la société québécoise, et le Québec se présente sous les traits d’une société marquée par la culture de consommation et l’influence de la culture américaine. C’est vrai que l’Église fait front à ces tendances – on interdit aux enfants et adolescents d’aller au cinéma et certains romans qui osent parler de ces nouvelles réalités, sont mis à l’index. Mais les cabarets, les spectacles frivoles, les clubs nocturnes avec des danseuses nues prolifèrent et rien ne peut freiner l’avance de la nudité.
La Deuxième Guerre mondiale, loin de renverser le processus, est marquée par l’accélération du changement des mœurs. Les années 1950 voient une attaque formidable sur les traditions, avec la parution du bikini, la prolifération des plages publiques et la parution des revues « pour les hommes seulement ». Même dans la littérature québécoise, des œuvres audacieuses et de qualité témoignent du progrès (ou du recul de la société, cela dépend du point de vue de la personne) – il suffira de mentionner en guise des exemples la poésie de Gaston Miron, les romans d’Anne Hébert ou de Roger Lemelin.
Les années 1960 créent un climat propice à une véritable explosion de l’érotisme, avec la Révolution tranquille qui attire la consolidation de la prospérité économique, l’urbanisation, l’augmentation du temps de loisir et le réveil de toute une génération qui rejette les modèles et les mœurs traditionnels.
À l’époque, à Montréal, une centaine de salons et cabarets de danseuses nues et de bordels s’ouvrent. Tous ces établissements ou presque sont situés dans une zone relativement vaste bornée par les rues Craig (aujourd’hui, rue Saint-Antoine), Saint-Laurent (La Main), Saint-Denis et Sherbrooke. Ce quartier divent le Quartier rouge ou encore le Red Light.
C’est à ce moment que la Révolution sexuelle triomphe, la sexualité acquiert tous ses droits au Québec et le Québec clérical représenté par un fort et rigoureux moral catholique, disparait de la scène sociale.
Les années 1970, avec leurs expériences sexuelles, le rejet général des prohibitions et de la censure ne font que consolider la victoire de l’érotisme, même si le phénomène demeure au cœur de la politique publique touchant les questions de la sexualité, des « perversions », de la prostitution, des journaux jaunes, de l’affichage érotique, des feuilles de chou dans les musées, des brassières sur la scène pour les groupes de la danse africaine, etc.
Une décennie plus tard, avec l’avènement du féminisme militant actif, les tabous tombent et la société accepte de parler des rapports sexuels en détail, d’applaudir les performances érotiques dans les théâtres traditionnels et aux expositions du art moderne. L’érotisme devient donc une partie intégrale de la vie de la société québécoise.
Aujourd’hui, curieusement, le nombre de boutiques et cabarets érotiques tombe. En partie, parce à cette heure de grands changements, l’Internet est venu prendre leur place. En effet, l’Internet permet d’accéder aux jeux érotiques beaucoup plus facilement qu’avant, ainsi que d’atteindre un niveau d’anonymat jamais vu pour des milliers de personnes qui trouvent les outils de leurs rêves en magasinant sur une boutique en ligne spécialisée dans les jouets érotiques, pour s’offrir quelques moments inoubliables.

Satyriasis
Le satyriasis répond à l’état d’érotisme morbide masculin, mais avec une nuance indiquant la tendance à réaliser en actes la pulsion instinctuelle. Le satyre (ou satyrisiaque dans la terminologie archaïque) est non seulement stimulé dans ses désirs, mais ses possibilités physiques sont généralement exaltées au point de pouvoir répéter la copulation d’une façon insolite : il recherche à la fois sa femme, ses maitresses, ses employées, ses propres filles.
Il ne se borne pas toujours à des rapports naturels, mais verse facilement dans les perversions mineures et la masturbation. On ne confond plus actuellement le satyriasis, état psychique bien défini, avec le priapisme qui désigne l’érection prolongée ou permanente et généralement douloureuse d’origine neurologique (centrale, périphérique ou réflexe).