Pour combattre une épidémie
Les moyens pour empêcher une épidémie de se répandre étaient plutôt rudimentaires à Québec et dans l’ensemble de la colonie au commencement du dix-huitième siècle. C’était l’Intendant qui concentrait le pouvoir administratif de la colonie, et celui-ci agissait le plus souvent d’après ses propres inspirations. Le médecin du Roi était un simple fonctionnaire sans véritable autorité.
En juillet 1721, la goélette La princesse de Miscou, commandée par le capitaine d’Ailleboust d’Argenteuil, arrivait dans le port de Québec avec à son bord deux matelots atteints de rougeole.
L’intendant Bégon, informé de cette situation, émit le 29 juillet 1721 une ordonnance qui faisait défense au sieur d’Ailleboust d’Argenteuil de laisser débarquer les membres de son équipage avant d’avoir reçu la visite à son bord du médecin du Roi, Michel Sarrazin, ou du chirurgien de l’Hôtel-Dieu, M. Coffigny.
Le rapport du médecin n’a pas été conservé, mais le lendemain une nouvelle ordonnance de l’intendant Bégon défendait aux marins de La Princesse de Miscou de descendre à terre avant que les malades qui se trouvaient à bord ne soient guéris. De plus, le navire et les matelots devaient être traités par la fumée, le goudron et le vinaigre.
Enfin, le 6 août 1721, le chirurgien Coffigny ayant annoncé que les deux matelots de La Princesse de Miscou étaient guéris, une troisième ordonnance de M. Bégon permettait au capitaine d’Ailleboust d’Argenteuil de faire débarquer son équipage « pour vaquer comme bon lui semblera ».
Comme on le voit, tout marchait déjà à grand renfort d’ordonnances.
D’après le Bulletin des Recherches Historiques, 1937, p.188.
Voir aussi :
- Médecine au Québec
- Médecine en Nouvelle-France
- Épidémies au Québec
- Choléra asiatique (typhus) de 1832
- Le typhus de 1847
- Vaccination
- La grippe espagnole
- Gardes de colonie
- Aéroplane combat la rougeole