Système d’enseignement en Nouvelle-France
Dès les débuts de la colonisation du Canada, les familles qui s’y étaient établies avec l’intention de faire de la colonie leur nouvelle patrie se préoccupèrent de doter la Nouvelle-France d’institutions d’enseignement.
Tout d’abord, les colons s’adressent à l’Église et lui demandent de fonder les écoles dont les habitants ont besoin pour l’instruction de leurs enfants. À l’époque, il ne pouvait pas être question de s’en remettre d’abord à l’État qui ne se reconnaissait alors que des responsabilités très limites dans le domaine de l’enseignement.
En 1635, les Jésuites instituent une école qui deviendra le Collège de Québec où la jeunesse de l’époque coloniale française recevait une formation littéraire et scientifique comparable à celle que donnait la Compagnie de Jésus dans les meilleurs collèges de France.
C’est à la demande expresse des parents que le père jésuite Paul Le Jeune ouvre l’école, parce que, venus en Nouvelle-France dans le but d’évangéliser les Amérindiens, les missionnaires jésuites n’avaient manifesté au début aucun empressement à s’occuper de l’éducation de la jeunesse. Mais les bons pères avaient dû se rendre aux pressions de la bourgeoisie canadienne qui désirait faire instruire ses enfants.
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Un peu plus tard, en 1640, les Ursulines de Québec établissent une école à l’intention des jeunes filles dans la capitale de la colonie. De plus, à Montréal, Marguerite Bourgeoys et l’abbé Souart se dévouent à l’instruction de la jeunesse dès la première génération après la fondation de Ville-Marie.
En 1697, les Ursulines fondent un couvent aux Trois-Rivières. Mgr Laval fonde une école d’arts et métiers à Saint-Joachim. Vers la fin du XVIIe siècle, les religieuses de la Congrégation de Notre-Dame dirigeaient des écoles dans plusieurs villages et villes.
Sous la surveillance de l’Église et avec son aide financière se poursuivait l’œuvre d’enseignement un peu partout dans la colonie. Mais il serait faux de croire ou de soutenir la thèse que l’Église a porté seule le fardeau d’instruire la jeunesse, même si à l’époque de Louis XIV et Louis XV, l’Église était intimement liée à la monarchie et constituait presque un département de l’État.
Le budget de la Nouvelle-France prévoyait même des bourses pour les étudiants pauvres mais doués de talent qui désiraient poursuivre leurs études. De riches citoyens soutenaient aussi les institutions religieuses et quelques bourses d’études étaient distribuées par des fondations privées.