La grippe espagnole – Pour enrayer le fléau plus efficacement
Le Bureau d’hygiène décide de former un comité spécial des hôpitaux – Division de la vile en deux grands districts – Lors du prochain emprunt de la Victoire – De la prudence !
Afin de donner de plus en plus d’efficacité à la campagne entreprise contre l’épidémie d’influenza, le bureau d’hygiène vient de décider de former un comité spécial qui sera chargé de voir au bon fonctionnement des divers hôpitaux, sous la juridiction du service de la Santé. Ce comité se divisera la ville en deux parties : la linge de démarcation sera la rue Bleury; il est tout probable que le Dr Harwood sera chargé de la surveillance de la division est et le Dr Evans, de la division ouest.
Plusieurs autres innovations seront faites sous peu par le bureau d’hygiène. Pour empêcher la propagation du fléau, la direction songe en effet à faire imprimer des petits sceaux rouges qui seront mis dans les portes des maisons où il y aura des cas de maladie, ceci en vue du prochain emprunt de la Victoire.
Le bureau s’est d’ores et déjà entendu d’autre part avec le directeur de la Sûreté pour que les membres du personnel de la brigade des incendies aillent porter les premiers soins à certains familles pauvres. Ainsi, au cours de la journée d’hier, des pompiers sont allés dans sept familles, qui pour faire des pansements, qui pour porter du feu, qui pour y accomplir d’autres œuvres de charité : des instructions spéciales leurs sont données depuis quelques jours par des médecins du service d’hygiène.
Le bureau a encore décidé d’ouvrir deux nouveaux hôpitaux, l’un à l’académie Saint-Joseph, rue Richmond, l’autre à l’académie Saint-Arsène, rue Christophe-Colomb, près de Bélanger.
À midi, il s’est de plus réuni d’urgence pour prendre de nouvelles mesures. Un de ces membres a profité de l’occasion pour suggérer aux courriéristes municipaux de faire un nouvel appel aux citoyens.
« Nous leur demandons de ne pas s’énerver et de dépenser toute leur activité à respecter de plus en plus fidèlement les règlements de l’hygiène, ainsi que les règlements que nous avons publiés dès l’apparition du fléau à Montréal.
Mort du Dr Poisson
Saint-Boniface de Shawinigan, 21 octobre. M. le Dr Poisson vient de mourir ici, victime de son dévouement auprès de ses patients. Malgré une température élevée, on le vit visiter ses malades atteints de la grippe. Sans intervention du prêtre, il se fut sans doute prodigué jusqu’au dernier jour.
M le Dr Poisson naquit le 22 septembre 1890 à Gentilly, comté de Nicolet. Il fut reçu médecin en 1916, après un cours solide à l’Université Laval de Montréal. Il pratiqua onze mois à la Rivière-Ouelle et trois mois dans sa paroisse natale, qu’il quitta pour venir s’établir définitivement à St-Boniface. Il était ici estimé de tous, comme citoyens et comme médecin. Son épouse, née Fontaine (Annie-Belle) est une fillette âgée à peine d’une année lui survivent.
Mort du Dr. E.M. Lambert
Ottawa, 21 – Le Dr E.M. Lambert, l’un des médecins les plus réputés d’Ottawa, a succombé à la pneumonie dans la nuit de samedi. Il était âgé de 51 ans. Il avait étudié plusieurs années en Europe et avait pris des diplômes aux cliniques à Paris, Londres, Vienne et Berilin. Son père, M. F.C. Lambert, lui servit ainsi que trois frères et quatre sœurs, dont l’une est Mme L.F. Pinault, veuve de l’ancien sous-ministre de la milice du Canada. Les funérailles auront lieu demain matin, à neuf heures à l’Église du Sacré-Cœur d’Ottawa.
La Biphosphate de Chaux pour prévenir la grippe
Comme préventif de la grippe, le biphosphate de chaux des Frères Maristes, grâce à ses vertus antiseptiques et reconstituantes des voies respiratoires, est un remède inestimable. Employé dès les débuts d’un rhume, d’une bronchite, d’un mal de gorge, il aseptise les voies respiratoires, les tonifie et empêche le microbe de la grippe de s’y installer et de faire ses ravages.
Employé dans les premières périodes de la consomption, il sert à recalcifier les tubercules, à reminéraliser tout le système et à enrayer le progrès de la maladie. Des milliers de personnes prédisposées à la tuberculose lui doivent la santé.
(Journal Le Devoir, 21 octobre 1918, lundi).
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