Élites en Nouvelle-France

L’élite urbaine en Nouvelle-France

Dans la Nouvelle-France du XVIIIe siècle, l’élite urbaine est constituée d’officiers civils ou militaires et de membres du clergé. Du fait de leurs obligations respectives (rédiger des rapports, tenir les registres des paroisses, etc.), ils savent lire et écrire.

Dans chaque ville il y a des magistrats, des commissaires de la marine, des contrôleurs, des procureurs du roi, des greffiers, des huissiers, des notaires et d’autres fonctionnaires, ainsi que des officiers de l’armée.

Ce groupe est relativement fermé. En 1720, l’historien jésuite François-Xavier Charlevoix, envoyé en Nouvelle-France pour décrire la situation de la colonie au roi de France, écrit ce qui suit concernant ces institutions:

«On y trouve un petit monde choisi où il ne manque rien de ce qui peut former une société agréable.

Un gouverneur général avec un état-major, de la noblesse, des officiers et des troupes. Un intendant avec un conseil supérieur et les juridictions subalternes; un commissaire de Marine, un grand prévôt, un grand-voyer et un grand-maître des eaux et forêts dont la juridiction est assurément la plus étendue de l’univers; des marchands aisés ou qui vivent comme s’ils l’étaient; un évêque et un séminaire nombreux; des Récollets et des Jésuites; trois communautés de filles bien composées; des cercles aussi brillants qu’il y en ait ailleurs, chez la gouvernante et chez l’intendante. Voilà, cela me semble, pour toutes sortes de personnes, de quoi passer le temps fort agréablement.

Les représentants de l’élite sont identifiés facilement par leurs uniformes et leurs perruques bouclées et poudrées.

Les normes sociales exigent d’ailleurs que ces gens fassent étalage de leurs moyens financiers. C’est pourquoi certains n’hésitent pas à s’endetter pour organiser une réception ou une soirée spéciale.

L’élite gravite autour du gouverneur et de l’intendant de la colonie, qui organisent aussi régulièrement des bals, des dîners et diverses réceptions, où il est bon de montrer, par différents moyens, que l’on dispose d’une belle fortune.

Le clergé constitue une catégorie particulière. Les gens d’Église viennent de milieux sociaux divers, mais ils jouissent d’un prestige inégalable en tant que représentants de Dieu.

Certains marchands, armateurs et autres membres de la bourgeoisie sont aussi acceptés dans l’élite en raison de leur fortune, qui peut parfois égaler ou même dépasser largement celle d’un aristocrate.

Pour en apprendre plus :

élites au Québec
Bas-relief au Château Ramezay, siège du gouverneur de Montréal sous le régime français. Photo : © GrandQuebec.com.

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