Écologie en 1950

Plaidoyer pour la température

(Un texte sur le réchauffement global, daté du 8 février 1950)

Le professeur G.H. T. Kimble, directeur du département de Géographie de l’Université McGill et principal porte-parole de l’Observatoire McGill, a pris la « défense de la température » hier midi devant les membres du Rotary Club.

Humoristique et vigoureux, son plaidoyer a trouvé l’auditoire très attentif ; le voici résumé en quelques points :

  1. La température est aussi tourmentée que la politique ;
  2. Rien ne touche plus l’humanité que la température ;
  3. La température que nous connaissons cette année est explicable scientifiquement : toute la région nord-atlantique se réchauffe depuis 50 ans ; les froids sous zéro sont de moins en moins fréquents et viendront à disparaître complètement. Il y aura de moins en moins de neige. En 1880, il tombait 170 pouces de neige, cette année 70 suffiront largement ;
  4. Ces transformations sont bonnes car notre climat, désormais tempéré (?), favorise la culture et la végétation ;
  5. La Sibérie se réchauffe : excellente occasion donnée aux Russes pour se détendre un peu ;
  6. Des fleuves et des rivières sont maintenant navigables en hiver ; prospérité du commerce ;
  7. Les inconvénients sont inévitables : les hôteliers perdent leur clientèle dans les régions anciennement propices au ski ;
  8. Même si les météorologistes arrivent, dans quelques années, à changer la température à leur guise à l’aide « d’instruments spéciaux », des querelles et des mécontentement surgiront ;
  9. Vaut mieux s’employer à réaliser un accord plus harmonieux entre la terre, l’air et le ciel.

C’est la grâce que M. Kimble a souhaitée aux membres du Rotary.

La ville de Montréal est priée de donner l’exemple, quant à la fumée

On recommandera au comité exécutif de Montréal de voir à ce que la Cité donne l’exemple quant à la fumée et à la pollution de l’atmosphère dans ses limites.

Une telle recommandation sera formulée par le comité créé récemment par le comité exécutif, à la suggestion du conseil, avec mission d’étudier et de reviser (s’il y a lieu) le projet de règlement concernant l’atmosphère et la pollution de l’atmosphère.

Cette décision a été prise hier après-midi au cours de la première assemblée du comité dont le conseiller Marcel Lafaille a été élu président, à la suite d’une motion dont le conseiller Arthur Tremblay, appuyé par le conseiller Roy A. Wagar, s’est fait le parrain.

La Cité et le règlement

Durant le débat, le conseiller Wagar a demandé si la Cité, propriétaire d’incinérateurs et d’autres immeubles, sera tenue de respecter le règlement projeté.

On lui a répondu, à ce sujet, qu’il est impossible de faire comparaître un service municipal devant la Cour du recorder. On a ajouté que les inspecteurs de la fumée devront se faire un devoir de rapporter les infractions commises par la Cité.

En réponse au conseiller Wilfrid E. Lauriault qui demandait ce qu’il adviendrait si une personne proteste contre la fumée ou autres émanations nuisibles provenant d’un incinérateur municipal ou d’un dépotoire, on a souligné que le protestataire pourra toujours poursuivre la Cité “en dommages”.

M. Aimé Cousineau

Au tout début de l’assemblée, M. Aimé Cousineau, directeur du service d’urbanisme, a donné l’historique du projet de règlement à l’étude, projet qui ne concerne aucunement les chemins de fer qui sont sous la juridiction de la Commission des transports du Canada.

Plusieurs amendements ont été apportés au projet de règlement que sera soumis à l’approbation du conseil municipal vraisemblablement au tout début du mois de mars.

Une division du service

Par exemple, le comité d’étude recommend que le bureau de la fumée soit une division du service municipal d’urbanisme et non pas une section de la division de l’inspection des bâtiments du même service, de sorte que l’ingénieur responsable du bureau sera sous la juridiction immédiate du directeur du service en question.

Après avoir siégé de quatre heures à six heures et quart, le comité a ajourné le débat à quatre heures moins quart, lundi après-midi.

Les personnes présentes

Hier, en outre du conseiller Lafaille, assistaient à l’assemblée d’hier après-midi: les conseillers Pierre Simoneau, W.-E. Lauriault, Roy Wagar, Horace Laverdure. Adelme Farly, Hervé Dupuis, E.W. O’Flaherty et Arthur Tremblay, ainsi que M Aimé Cousineau, directeur du service d’urbanisme. M Jacques Laliberté, surintendant de la division de l’inspection des bâtiments, M. Réal Bélanger, du service d’urbanisme, M. F.E. Come, ingénieur consultant. M Arthure Hooper agissait comme secrétaire.

(Texte paru le 8 février 1950).

Voir aussi :

L'art est à l'image de la création. C'est un symbole, tout comme le monde terrestre est un symbole du cosmos. (Paul Klee, artiste peintre et sculpteur, extrait de Théorie de l'art moderne). Photographie de Megan Jorgensen.
L’art est à l’image de la création. C’est un symbole, tout comme le monde terrestre est un symbole du cosmos. (Paul Klee, artiste peintre et sculpteur, extrait de Théorie de l’art moderne). Photographie de Megan Jorgensen.

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