École littéraire de Montréal

École littéraire de Montréal, ses origines et son histoire

Fondée le 7 novembre 1895, l’École littéraire de Montréal a exercé une énorme influence sur le développement de la littérature québécoise.

Le nom École littéraire de Montréal peut paraître trompeur. Luc Lacourcière dans l’introduction à Émile Nelligan, poésies complètes 1896-1899, dit qu’il s’agit d’une école sans devoirs, sans maître, d’un foyer culturel.

Avec l’École littéraire de Montréal, la pratique littéraire, en se centrant sur l’acte poétique, se débarrasse de l’idéologie et d’autres apports externes. En effet, de jeunes poètes passionnés, tels Louis Dantin, Albert Ferland, Albert Lozeau font de la poésie pure leur idéal. Leur poésie se caractérise par la beauté des images et la musicalité des sons. Ils insistent sur la liberté du choix de la thématique. Bien entendu, ce genre littéraire heurte de front l’idéologique du terroir dont les adeptes voient la littérature comme un moyen de prêcher le conservatisme.

Poètes modèles

Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud et Paul Verlaine sont les modèles de ces poètes qui célèbrent le pur art ou l’art pour l’art. En fait, c’est l’expression d’un idéal artistique portant en lui sa propre justification.

On appelle ces poètes les exotistes parce qu’ils puisent leur inspiration ailleurs. Ils refusent de marcher dans les sentiers battus des écrivains régionalistes. Le mot exotiste fait référence au mouvement littéraire, contrairement à exotique qui renvoie à une qualité littéraire. Ce genre littéraire heurte alors de front l’idéologie du terroir dont les adeptes voient la littérature comme un moyen de prêcher le conservatisme. Au fait, les terroiristes, s’inspirant de l’ouvrage Essais sur la littérature canadienne de l’abbé Camille Roy. Cet ouvrage a paru en 1907. Ils prennent position pour une littérature nationale, défendent plutôt le roman de mœurs canadien dont a rêvé Philippe Aubert de Gaspé fils dans son roman L`Influence d’un livre.

L`École bénéficie pendant trois ans du génie d’Émile Nelligan. Sa présence éphémère, mais fulgurante l’a rend célèbre et c’est autour de Nelligan que se crée une poésie nouvelle, jamais lue ni entendue ici, détachée des thèmes nationaux et historiques. Cette poésie rend compte des souffrances d’une âme écartelée entre une réalité écrasante et un idéal évanescent.

Avec Émile Nelligan et l’École littéraire de Montréal, la pratique littéraire, en se centrant sur l’acte poétique, se débarrasse des apports externes comme le milieu ambiant.

L’École littéraire de Montréal connaît, selon le critique littéraire Paul Wyczynski, trois phases :

  • En effervescence de 1895 à 1900. L’école s’affirme sous l’influence des symbolistes et parnassiens français ;
  • De 1907 à 1913, on assiste à une infiltration de l’idéologie du terroir. L`École se réoriente dans la voie des régionalistes, ses membres collaborent à la revue Le Terroir ;
  • Après un temps d’arrêt, l’École littéraire de Montréal reprend ses activités. Elle retourne dans les années vingt à sa première vocation poétique.
monument d'emile nelligan École littéraire de Montréal
Monument d’Émile Nelligan à Saint-Petersbourg, en Russie. Photo : © Pénélope Igorevna.

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