Diphtérie et poliomyélite en 1939

La diphtérie et poliomyélite au Canada en 1939

La diphtérie menace encore 650 Canadiens

Tel est le nombre de cas qu’on attend, d’ici à janvier 1940

Ottawa. 28 octobre 1939. — Au moins 650 Canadiens, des enfants pour la plupart, vont probablement être atteints de diphtérie, d’ici à la fin de l’année 1939, déclarent les techniciens de la division de l’épidémiologie du ministère des pensions et de la santé nationale. Cette estimation est basée sur les statistiques.

En utilisant le nombre de cas enregistrés annuellement, sur une période de plusieurs années et le total de ceux qui jusqu’à une certaine date, ont été signalés pour l’année courante, l’on parvient, à l’aide des méthodes statistiques, à prédire le nombre approximatif de cas qui surviendront d’ici à la fin de l’année.

Du 1er Janvier au 7 octobre 1939. il y eut 2.088 cas de diphtérie au Canada, la. diphtérie est essentiellement une maladie de l’enfance et les statistiques démontrent que plus de 95 pour 100 des décès qui lui sont attribuables surviennent dans le groupe d’âges d’un an à 14 ans. Elle est surtout mortelle chez les enfants de moins de cinq ans. Ceux qu’elle ne fait pas mourir restent souvent infirmes, avec des lésions au cœur, aux reins et au système nerveux.

Un préventif efficace

Heureusement. ajoutent les médecins du ministère des pensions et de la santé nationale, la science médicale nous offre un remède préventif contre la diphtérie — la toxoïde. Seuls les enfants qui n’ont pas été inoculés par la toxoïde sont exposés à être du nombre des 650 cas additionnels qui se produiront d’ici à la fin de l’année.

Dans tout le Canada, l’on a établi des cliniques ou l’on administre gratuitement la toxoïde, et les parents sont exhortés à faire bénéficier leurs enfants du traitement par la toxoïde avant qu’ils aient atteint l’âge d’entrer à l’école. Les parents devraient se prévaloir des cliniques gratuites ou consulter leur médecin de famille au sujet du traitement. Seul l’emploi généralisé de la toxoïde parviendra à diminuer la mortalité due à la diphtérie.

20 cas de poliomyélite enregistrés depuis août

Une nouvelle de Québec, hier, annonçait que, selon le Dr. Berchmans Paquet, directeur du service d’hygiène de la ville de Québec, huit cas de paralysie infantile avaient été enregistrés dans la capitale de janvier 1939 à date avec une seule mortalité.

Immédiatement, nous avons interrogé le Dr Adélard Groulx, directeur du service d’hygiène de la ville de Montréal, sur les cas de poliomyélite ici depuis janvier 1939. Voici la déclaration qu’il nous a faite: « Vers la mi-août au cours du mois de septembre, on nous a rapporté 19 cas de paralysie infantile qui furent tous hospitalisés. Sur ce nombre 4 venaient de l’étranger. Le 10 octobre, un nouveau cas est venu s’ajouter aux 19 premiers. Un seul décès a été enregistré.

Selon le Dr Groulx, il n’y aucune raison de s’alarmer, la maladie suivant sa forme naturelle, sans vouloir cependant progresser.

Dans la semaine finissant le 21 octobre courant, au chapitre des maladies contagieuses, nous a informé le Dr. Groulx, on a rapporté 197 cas, contre 346, même période, l’an dernier.

Aucun nouveau cas de paralysie infantile depuis cinq jours dans la métropole

Une déclaration du Dr S. Boucher. – Un hôpital obtient l‘autorisation d’expédier du sérum en Ontario. – La Société Saint-Vincent de Paul acculée à une grave situation financière.—Le maire veut fusionner le sous-service de l’assistance – chômage avec le département de l’Assistance Publique.

Aucun cas de paralysie infantile n’a été déclaré depuis cinq jours, nous apprend le Dr S. Boucher, le directeur du Service municipal de Santé. Il a permis à l’hôpital Children’s Memorial d’envoyer en Ontario le sérum que jusqu’à date on conservait en prévision de la propagation de la maladie dans la métropole.

50 nouveaux cas de paralysie en Ontario

On se réjouit, toutefois, à l’annonce que le mercure va tomber – le nombre des morts s’élève à 36

À l’annonce que le mercure va tomber en fin de semaine, les Ontariens se sont réjouis, car les cas de paralysie infantile sont maintenant au nombre de 1,100 et le nombre des morts s’élève à 36. On espère que la vague de chaleur qui sévit actuellement peut finir, on pourra plus facilement enrayer cette épidémie.

À cause de cette épidémie, on a dû remettre, à plusieurs endroits, à une date indéfinie, la rentrée des classes. Par mesure de précaution on a dû aussi interdire l’accès aux enfants à maints endroits publics, expositions, « sunday schools », etc.

On rapporte 50 nouveaux cas de paralysie infantile dans l’espace de 24 heures. Les autorités tentent, par tous les moyens possibles, de combattre cette épidémie, la plus violente du genre dans l’histoire de la province, et invitent à ne pas s’exposer | inutilement et à faire rapport dès qu’on en est atteint.

Nouveaux cas de paralysie

Toronto, 28 août 1937. – L’épidémie de paralysie infantile continue à faire des ravages dans la province d’Ontario, nonobstant tous les efforts que l’on tente pour enrayer sa marche. D’après le dernier rapport émis par les autorités provinciales, le nombre de victimes, presque tous des enfants, s’élève maintenant à quatre cents environ.

Cette épidémie sévit surtout à Toronto et dans l’ouest de la province. Windsor vient de faire rapport de son premier cas tandis que 14 nouveaux cas sont signalés à Toronto même qui en compte 202 depuis juin dernier. A date, 19 personnes ont succombé, dont 9 dans la Ville Reine.

Terrible danger

En fait, certaines régions de l’Ontario sont actuellement infestées par une épidémie de paralysie infantile.

Cette maladie, l’une des plus dangereuses qui puissent menacer l’enfance, pourrait bien s’étendre vers la province de Québec. Nous ne voudrions pas alarmer inutilement nos familles; mais comme il est plus facile de prévenir que de guérir, il serait bon que les mères et les médecins prennent toutes les précautions voulues pour épargner aux enfants d’irréparables infirmités.

À lire également :

“Qui perd la santé perd beaucoup ; Qui perd un ami perd encore plus ; Mais celui qui perd le courage perd tout.” Photo de Megan Jorgensen.
“Qui perd la santé perd beaucoup ; Qui perd un ami perd encore plus ; Mais celui qui perd le courage perd tout.” Photo de Megan Jorgensen.

Laisser un commentaire