Découverte de l’Ouest canadien

Découvert de l’Ouest canadien : Expeditions britanniques

Au milieu du XIXe siècle, après la fin des conflits avec les États-Unis concernant la frontière entre les deux pays dans l’ouest du continent, la Grande-Bretagne veut consolider sa présence dans la région du Pacifique, qui est à l’époque relativement déserte, si l’on excepte quelques rares villes et villages.

Expédition de John Palliser

C’est à ce moment, en 1856, qu’un artilleur et géographe militaire, le capitaine John Palliser, propose à la célèbre Société Royale Géographique de Grande-Bretagne (immortalisée par Jules Verne dans son roman Le tour du monde en 80 jours) l’organisation d’une expédition dans l’ouest canadien afin de cartographier la région et de décrire son relief, sa faune et sa flore.

Palliser avait une bonne expérience des voyages dans l’ouest du continent américain. En effet, il parcourut ces régions en 1847 et il publia même son récit du voyage: Excursion solitaire et aventures d’un chasseur dans les Prairies, en 1853.

Le gouvernement britannique constate avec plaisir qu’en 1857, l’expédition est prête à partir. Le groupe d’explorateurs est composé du capitaine John Palliser, du géologue James Hector, du botaniste Eugène Bourgeau, du lieutenant de l’armée britannique et ornithologue Thomas Blakiston et de John W. Sullivan, secrétaire de l’expédition.

Force est d’admettre que le choix de Palliser ne fut pas des plus judicieux. Les relations entre certains membres du groupe se sont détériorées rapidement. Le lieutenant Blakiston a souvent critiqué les décisions du chef et a même refusé de suivre ses ordres, malgré son appartenance à l’armée. Alors, n’étant pas d’accord avec la stratégie de Palliser, l’officier quitte le groupe au début du mois d’août 1858 et commence à explorer le système fluvial de la Saskatchewan.

Le reste du groupe, cependant, explore pour la première fois de vastes terres inconnues des Européens. Des rapports détaillés sont rédigés sur la faune, la flore, la géologie et le climat. Un grand nombre de rivières, de montagnes, de forêts et de prairies sont décrites, et les zones appartenant aux différents peuples amérindiens sont définies de façon assez exacte.

Pour la première fois, les Britanniques décrivent la rivière White Fish, la rivière Kaministiquia, la rivière Saskatchewan-nord, la rivière Saskatchewan-sud, la rivière Red River, etc.

Le capitaine Palliser réussit à explorer le passage de Kananaskis, qui mène vers la région de l’actuelle Colombie-Britannique.

Au même moment, le lieutenant Thomas Blakiston, agissant pour son propre compte, explore le sud de la future Colombie-Britannique, le territoire de la vallée de Waterton et de vastes étendues de l’État américain du Montana.

En 1961, l’expédition de Palliser prend fin et en 1862, John Palliser présente les résultats au Parlement britannique. Une nouvelle ère de colonisation et de développement du Canada de l’ouest débute.

Aujourd’hui, on voit sur les cartes plusieurs mentions des noms de ces découvreurs, témoignant de leur rôle dans l’exploration de l’ouest canadien.

Expédition de Thomas Blakiston

Thomas Blakiston était un lieutenant de l’armée britannique, envoyé en 1857 dans l’ouest canadien par le gouvernement et la Société Royale géographique. Le lieutenant faisait partie de l’expédition de John Palliser, la toute première expédition qui explora pendant quatre ans de vastes contrées de l’ouest du continent.

Toutefois, en 1858, Blakiston quitte le groupe de Palliser en raison d’une incompatibilité d’humeur avec son chef. Thomas Blakiston estime que les régions du sud méritent plus d’attention, et qu’il faut marquer la présence britannique dans les zones limitrophes avec les États-Unis. Il est certain que c’est dans le sud qu’on peut construire le chemin de fer grâce auquel l’Amérique du Nord britannique s’étendra de l’Atlantique au Pacifique.

En 1858, Blakiston se dirige donc vers le sud. C’est lui qui découvre et décrit pour les Européens de vastes zones de terres dans le sud de la future province de la Colombie-Britannique, ainsi que dans l’état américain du Montana.

C’est lui qui cartographie et décrit les lacs Waterton. Il trace les voies possibles pour le futur chemin de fer transcontinental, tracé qui sera utilisé par les constructeurs. Cependant, il commet une erreur, car il manque le passage de Crowsnest, le plus facile et le plus confortable passage des Rocheuses pour le futur chemin de fer. Son guide aborigène, questionné par Blakiston sur le relief autour du passage, répond qu’il n’y a que des terrains accidentés, difficiles à surmonter. Alors, le lieutenant décide de ne pas explorer cette région. De toute évidence, il y a eu une confusion ou une mauvaise interprétation des dires du guide. Si Blakiston avait découvert ce passage, la carte géographique du Canada serait changée aujourd’hui, les villes des prairies se trouveraient dans d’autres lieux.

Mais Blakiston découvre le passage du Kootenay Nord (North Kootenay Pass), le plateau Tobacco, le passage du Kootenay Sud (South Kootenay Pass), la plaine de Saskatchewan et un grand nombre de vallées, forêts, montagnes et rivières. Il fait la connaissance des peuples autochtones avec lesquels il se lie d’amitié. Étant un bon ornithologue amateur, le lieutenant répertorie des douzaines d’oiseaux, mais aussi d’autres animaux, dont l’ours Grizzly.

C’est lui qui baptise les lacs Waterton en l’honneur du naturaliste britannique Charles Waterton. Il donne aussi le nom de Livingston a une chaîne des Rocheuses, rendant ainsi hommage au grand explorateur de l’Afrique, David Livingstone. Il nomme le sommet le plus élevé de la chaîne Mont Gould, pour honorer John Gould, un grand naturaliste anglais.

Blakiston rentre en Angleterre au cours de l’automne 1858. Il est promu au rang de capitaine et envoyé en Chine, où il sera le premier Européen à parcourir la rivière Yangtze, de l’amont jusqu’aux sources. Notons finalement que ses catalogues d’oiseaux de l’ouest canadien et du Japon ont été des ouvrages de référence pour les ornithologues pendant de longues années.

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