Premier combat des Patriotes

Premier affrontement des Patriotes

Le matin du 17 novembre 1837, le constable Mâlo et un détachement de 18 volontaires de la Royal Montreal Cavalry arrivent au village de Saint-Jean. Ils ont pour mandat d’arrêter le notaire Pierre Paul Demaray et le docteur Joseph Davignon, tous deux accusés d’avoir participé quelques semaines plutôt à l’assemblée de Saint-Charles. Cueillis dans leur lit, les deux hommes sont chargés pieds et mains liées à bord d’un fourgon escorté par la cavalerie, qui reprend aussitôt sa route vers Montréal en empruntant le chemin de Chambly.

En suivant ce trajet, le convoi rallonge d’environ 15 milles la distance qui le sépare de Montréal.

Malgré l’heure matinale, cette arrestation ne passe pas inaperçue. Bientôt, la nouvelle se propage dans les régions voisines du village. Vers 6 heures du matin, une vingtaine d’hommes tentent de barrer la route au convoi à proximité de Chambly. Néanmoins, devant la supériorité de la cavalerie, les hommes se dispersent sans toutefois omettre d’envoyer un messager afin d’avertir des miliciens de Longueuil de l’arrivée du convoi.

Peu de temps après, le capitaine de milice Joseph Vincent, de Longueuil, apprend la nouvelle de l’arrestation et décide d’alerter Bonaventure Viger, de Boucherville, un autre capitaine de milice. Ce dernier rassemble quelques hommes pour intercepter la cavalerie. La troupe armée se cache non loin de Longueuil, sur le chemin de Chambly. Le bourg est alors investit par un détachement du 32e régiment, envoyé par le général John Colborne et le procureur Charles Richard Ogden, probablement conscients du danger qui menace le convoi dans cette région fort agitée.

Vers neuf heures, la cavalerie, arrivée à environ deux milles de Longueuil, tombe dans l’embuscade tendue par Viger et ses hommes. Il est néanmoins difficile de savoir qui a tiré le premier.

Au cours de l’escarmouche, Viger est blessé à la cuisse ainsi qu’à la main. Dans le camp opposé, Ermatinger reçoit une volée de chevrotine à la joue et à l’épaule, cependant que deux cavaliers, Joshua Woodhouse et John P. Ashton sont blessés grièvement par balles. Pour sa part, John Molson échappe de justesse à la mort lorsqu’une balle lui frôle le crâne en emportant sa casquette. Plusieurs chevaux sont également atteints, achevant la déroute de la cavalerie qui se disperse à travers champs. Viger et ses hommes peuvent alors libérer les deux prisonniers du fourgon qui a été renversé lors de l’affrontement. De son côté, Malo se cache dans la ferme d’un certain Trudeau, pendant qu’Ermatinger court à Montréal pour faire le rapport de l’incident.

Le lendemain, Colborne ordonne au lieutenant-colonel George Wethrall, accompagné de quatre compagnies de la Royal Scots, ainsi que d’une quinzaine d’hommes de la Royal Montreal Cavalry, de trouver et d’arrêter les hommes coupables du méfait.

Cette embuscade, fomentée par les Patriotes contre les forces de l’ordre, constitue le premier affrontement armé entre les deux camps lors des Rébellions de l’automne 1837.

(D’après François-Xavier Delorme).

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1837
Patriotes de 1837 au Bas-Canada, peinture de l’époque d’auteur inconnu.

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