Contexte historique de la acceptation de la Confédération canadienne
Deux événements mettent en doute la pleine acceptation de la Confédération canadienne de part des Canadiens français.
D’abord, c’est la pendaison de Louis Riel à Régina, le 16 novembre 1885. Ce jour-là, les Canadiens français se sont identifiés à ce métis qui parlait leur langue. Il était vu comme l’un des leurs, descendant des coureurs des bois. Ils se sont unis à des Amérindiens dans les lointaines plaines du Manitoba qui défendait son territoire contre le pouvoir anglais. Les Canadiens français vivent à cette occasion un grand moment d’unité nationale. Grosso modo, ils jugent qu’il a en fait deux gouvernements : celui d’Ottawa auquel ils participent et celui de Québec qui leur appartient.
Le second événement est la violation par la province du Manitoba, des lois de 1870. En effet, en 1890, vingt ans après son entrée dans la Confédération canadienne, le Manitoba se déclare officiellement province anglaise unilingue. La nouvelle province supprime toutes les subventions accordées aux écoles confessionnelles françaises sur son territoire.
Triomphe électoral
C’est dans ce contexte historique que le Québec se développe et le triomphe électoral de Wilfrid Laurier en 1896. Il est le tout premier francophone élu premier ministre du Canada. Il ne faut pas oublier le goût amer laissé par ces deux événements, même si le développement naturel du pays favorise le rapprochement entre Canadiens français et Canadiens anglais.
La nomination de Wilfrid Laurier au rang du premier ministre du Canada est fêtée comme une grande victoire des Québécois. Cependant les différences culturelles, sociales et linguistiques se consolident, même si ce processus de différenciation est camouflé et maquillé par une société traditionaliste dominée par l’Église.
En tout cas, le XXe siècle s’annonce comme une période de rodage au cours de laquelle Ottawa teste ses pouvoirs par rapport aux gouvernements provinciaux nouvellement établis. Le gouvernement du Québec, à son tour, teste le pouvoir fédéral. La province de Québec conteste farouchement l’intrusion du fédéral dans son champ politique, lors de la destitution du lieutenant-gouverneur Luc Letellier de Saint-Just.
Premier ministre
Nommé premier ministre de la province le 29 janvier 1887, Honoré Mercier défend l’autonomie du Québec. Il s’appuie sur le rapport du juge Loranger qui soutient que le gouvernement fédéral est le résultat d’un pacte signé entre le Parlement canadien et les provinces.
Même le Statut de Westminster, entré en vigueur en 1931. Ce statut établit une égalité législative entre le Parlement canadiens et celui du Royaume-Uni et proclame l’indépendance politique du Canada, ne change aucunement les rapportes de force qui existent entre les provinces et Ottawa.
Cette crise se combine avec la crise de la conscription durant la première guerre mondiale et avec la Grande Dépression. Alors des programmes sociaux (pensions de vieillesse, assurance-chômage, etc.) voient le jour grâce au gouvernement central.
Voir aussi :
- Différences sociales, linguistiques…
- Pouvoir provincial et pouvoir fédéral au XIXe siècle
- Conscription au Québec
- Crosse – arme mortelle
- La fierté nationale est née à Vimy
- Le soldat canadien-français