
Les consultations d’Ottawa avec les Indiens ont débuté à Québec dans un climat de contestation
La consultation des Indiens que le gouvernement fédéral a entreprise cet été avant d’apporter à la Loi des Indiens les modifications qui s’imposent a connu hier le début de l’une de ses principales étapes : la consultation des Indiens du Québec.
À cette première séance a assisté le ministre des Affaires indiennes, M. .Jean Chrétien, qui a succédé, on le sait, en juin dernier au ministre Laing, celui-là même qui avait organisé cette série de consultations.
C’est la première journée d’une session qui doit durer jusqu’à vendredi (initialement elle devait débuter lundi, mais le deuil national pour la mort du premier ministre du Québec, a tout retardé d’un jour.)
Elle se tient à la Maison Montmorency devant quelque 44 chefs ou délégués officiels de bandes et elle est présidée conjointement par les chefs André Delisle de Caughnawaga, et Max Gros-Louis, du Village Huron de Lorette. (Elle aurait dû avoir un président indien et un blanc, mais, signe des temps, les Indiens ont obtenu d’avoir les deux coprésidents).
Il semble que les chefs indiens aient également obtenu une modification sérieuse à l’ordre du jour. Ce dernier comportait dès le début des consultations sur les modifications à apporter à la Loi des Indiens. Il a été décidé d’abord que la première journée serait consacrée à l’examen des problèmes les plus criants et les plus immédiats que les chefs de la province ont présentement (ce sont en général des problèmes déjà existants et soulevés lors des précédentes assemblées d e l’Association des Indiens du Québec).
Et seconde victoire intéressante: il a été décidé qu’on ne discuterait pas des modifications à apporter à la Loi des Indiens avant de définir à nouveau ce en quoi consistent les droits des Indiens « Inutile de discuter de ce que contient le « Livre vert », la fameuse brochure contenant les 34 « questions-propositions du gouvernement fédéral, a déclaré par téléphone le chef Delisle au reporter de la La Tresse, puisqu’il n’y est nullement question de ces droits »…
On ne sait quelles étaient les intentions primitives de M. Jean Chrétien, un fait est certain, il a quitté la séance dès 3 heures de l’après-midi.
Engagées dans ce climat de libre contestation, il est possible que cette consultation serve à quelque chose. Il était en effet à craindre que comme trop souvent par le passé, le gouvernement n’ait comme interlocuteurs que ceux qu’il s’était choisis comme enclins à l’avance à lui donner raison.
Du fait des conditions mêmes dans lesquelles sont élus et sont obligés d’agir les « chefs élus » des bandes indiennes du Canada il était jusqu’à présent fatal que ces chefs n’aient pas la liberté morale ou économique nécessaire pour exprimer le fond réel de leur pensée.
Or on assiste depuis doux ans, et à un rythme accéléré à un véritable réveil nationaliste parmi les Indiens, qui prennent ou plutôt reprennent de plus en plus conscience de leurs droits et de leur héritage culturel.
Par contre, comme le suggère une lecture sérieuse des 34 fameuses questions-propositions du ministre Laing (voir La Presse des 23, 24 et 25 avril), Ottawa qui y exprime officiellement le désir de savoir ce que veulent les Indiens, n’hésite pas suggérer ce qu’il aimerait que les Indiens « désirent ».
Et ce qu’il aimerait, évidemment, c’est soit rejeter le fardeau d’un problème à la fois complexe et difficile sur les provinces, soit l’éliminer complètement, si possible, par l’assimilation.
L’opposition nationaliste
Quant à l’opposition nationaliste, ici au Québec, elle s’est manifestée sous deux formes. D’abord, par le truchement de son porte-parole féminin le plus célèbre, Mlle Kahn Tineta Horn, qui a réussi à se faire entendre par le ministre sans portefeuille chargé de superviser les consultations, M. Robert Andras, lors d’une assemblée de l’Association Indiens-Esquimaux, à Toronto. Elle lui a remis un mémoire sur la question des droits indiens et le génocide et demandé que tous les Indiens soient entendus à ces consultations.
Il était en effet clair que le gouvernement fédéral entendait restreindre les consultations aux chefs ou conseillers élus, ou à des représentants désignés par les conseils élus.
Tout au plus admet-il que le groupe ainsi consulté, prenne collectivement et sur place la décision d’admettre qui bon lui semblerait.
L’autre forme de contestation nationaliste amérindienne, au Québec, c’est celle de la contestation constitutionnelle et légale, qui provient des chefs traditionalistes ou « héréditaires » (en réalité ils sont désignés par le conseil des matrones de clan) – les chefs de la Longue-Maison.
Nos lecteurs trouveront dans des colonnes voisines de cet article nos informations sur la nouvelle protestation officielle élevée ces jours-ci par les héritiers de la célèbre « Confédération des Cinq – puis Six – Nations », qui se considèrent toujours comme les détenteurs légaux des titres de propriété sur les terres habitées par leurs ancêtres. qui identifie le véritable fromage fondu gruyère d’origine Suisse.
La contestation des chefs élus ne se situe pas bien entendu sur ce plan – puisqu’ils ont accepté d’être élus en vertu d’une loi Imposée par les Blancs – mais c’est un signe des temps qu’elle prenne depuis quelques mois un ton de plus en plus décidé: il est probable qu’il s’agit là d’une tendance irréversible, et destinée à s’accentuer ; ces chefs risquent sans cela de se trouver dépassés par les aspirations de plus en plus précises des nouvelles générations; et l’accusation d’être des fantoches maniés par les Blancs n’est plus de celles qu’ils peuvent se permettre d’ignorer.
C’est ce qui fait l’intérêt spécial de ces sessions québécoises de consultation: même du point de vue des Indiens, le Québec n’est pas une province comme les autres…
Nouvelles preuves d’un établissement viking à l’Anse-aux-Meadows
OSLO (PA) – Helge Ingstad, l’explorateur et ethnologue norvégien, aurait déclaré qu’il a retrouvé d’autres preuves de la présence d’établissements nordiques pré colombiens à l’Anse-aux-Meadows, en Terre-Neuve.
C’est un journal d’Oslo, le « Aftenroseten », qui l’a annoncé. Les nouvelles preuves consistent en une broche en forme d’anneau du temps des Vikings, en bronze, et dans les vestiges d’une longue maison de type nordique, de 88 pieds de long.
Ingstad aurait déclaré qu’il avait trouvé ces preuves Tannée dernière quand lui-même et son épouse archéologue, découvrirent un petit outil en pierre à savon, de type norvégien.
Les experts norvégiens estiment que les dernières découvertes sont les plus importantes depuis la découverte du site de l’Anse aux Meadows en 1963.
On sait d’autre part que les archéologues canadiens ont relaté la découverte cette année d’un établissement norvégien à Belle-Isle, soit à quelque 60 milles de l’Anse-aux-Meadows.

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