La Conquête de la Nouvelle-France
Conquête de la Nouvelle-France : Le traité de Paris, signé en 1763, reconnaît la victoire britannique et transfère toute la Nouvelle-France sous contrôle britannique. C’est le dénouement du conflit franco-anglais en Amérique du Nord, aussi vieux que l’existence même des communautés française et anglaise en Amérique.
Cette grande victoire fut pour les Britanniques le résultat de presque 100 ans d’efforts déterminés en Amérique du Nord. En fait, la Grande Bretagne est entrée dans la course aux colonies un peu plus tard que la France et l’Espagne, mais progressivement, au cours du XVIIe siècle, les Britannique reculent les limites de leur zone de colonisation le long de la côte atlantique, de la Nouvelle-Angleterre vers la Caroline du Sud et au-delà des Appalaches.
Les relations entre la Nouvelle-France et cette région, connue sous le nom des 13 colonies, n’étaient pas bonnes. En effet, les différents conflits, en Europe, entre la France et l’Angleterre se répercutaient souvent en Amérique du Nord, d’autant plus que la plupart des colons américains étaient protestants. Plusieurs de ces colons avaient fui l’Europe pour échapper aux persécutions des gouvernements catholiques romains et étaient préoccupés par la forte influence catholique en Nouvelle-France. De son côté, la France considérait l’avance des Américains vers le cœur du continent comme une violation de ses territoires et comme une menace directe sur le commerce de la fourrure.
Après la Conquête, quelques hommes d’affaires canadiens français acceptent l’offre britannique d’un transport de retour en sécurité, vers la France et partent (plusieurs d’entre eux mourront dans les eaux glacées de l’Atlantique lors du naufrage de l’Auguste). La plupart des résidents décident cependant de rester. Après tout, un grand nombre de ces habitants représente la troisième génération de Canadiens (toute leur vie, plusieurs éprouveront un profond ressentiment contre la France, qui selon eux, les avait abandonnés).
*
Ayant conquis la nouvelle colonie, la Grande-Bretagne est confrontée au problème de ce qu’elle doit en faire. Bien que quelques marchands écossais et anglais sont arrivés rapidement pour profiter des nouvelles possibilités commerciales, la population demeure en grande majorité française et, en général, hostile au nouveau pouvoir. Plusieurs Canadiens français éprouvent de la haine et de la méfiance envers les Britanniques, entre les mains desquels leur sort repose.
La Couronne dévoile les plans britanniques pour le Québec dans la proclamation royale de 1763. (Le nouveau nom officiel de la Nouvelle-France à cette époque. Pourtant la Couronne rebaptisera la colonie Bas-Canada en 1791). Ce document établit un gouvernement dirigé par un gouverneur britannique nommé par le roi. Le document fixe de nouvelles frontières qui confinent le Québec dans une région relativement petite.
La Nouvelle-Angleterre avait une population de près de 2 millions d’habitants, au moment de la conquête de la Nouvelle-France, tandis qu’au Québec on ne compte que 60 mille habitants. Londres rêve ainsi de détourner la vague de colonisation américaine vers le nord. Cependant, le Québec, avec son climat rude et la population catholique et francophone n’attire guerre les colons anglais, ceux des 13 colonies comme ceux de la Grande-Bretagne.
Les trois premiers gouverneurs anglais nommés en poste après la Conquête furent Jeffrey Amherst, gouverneur sous le régime militaire, James Murray, qui installa une administration civile avec le titre de gouverneur en chef et Guy Carleton, qui remplit cette fonction, d’abord pendant 10 ans. Il revint plus tard avec le titre de baron Dorchester. Il sera le premier gouverneur général à avoir autorité sur les lieutenants – gouverneurs des provinces de Québec, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard.
Voir aussi :
- Après la Conquête
- Acteurs de la Conquête
- La vie vers 1760
- Naufrage de l’Auguste
- Faim au Québec en 1788