Les différends de l’Algoma Steel Corporation avec ses ouvriers
L’honorable M. McLarty publie les conclusions de la commission d’enquête
Le conflit de travail dans le sein d’Algoma Steel Corporation.
Ottawa, 22 août 1940. (Du correspondant parlementaire du journal Le Canada). — Le ministre du Travail du Canada, l’honorable Norman A. McLarty, a fait connaître aujourd’hui les conclusions de la commission de conciliation et d’enquête chargée de régler les conflits du travail entre l’Algoma Steel Corporation Limited, et trois catégories différentes de ses travailleurs, membres respectivement de l’Algoma Steel Workers’ Union, des Brotherhood of Locomotive Firemen and Enginemon, de la Brotherhood of Railroad Trainmen et du Syndicat 485 de l’International Association of Machinists.
La commission se composait au début de l’honorable juge A.-H. Dowler, de Port-Arthur (Ontario), président; de W.-F. O’Connor, fl. R., d’Ottawa, nommé sur proposition des travailleurs et de L.-B. Spencer, C.R., de Welland (Ontario), nommé sur proposition de I employeur. M. O’Connor démissionna subséquemment et fut remplacé à la commission par M. Charles Beattie, de Toronto, (Ontario). M. G.-B. Bagwell, de Toronto fut proposé par les Brotherhoods et le Syndicat 485 de l’International Association of Machinists pour les représenter à la commission touchant les conflits les intéressant, et remplaça M. Beattie à la commission après que celle-ci eût connu les détails du conflit impliquant l’Algoma Steel-Workers’ Union.
Augmentation recommandée
La commission soumit un rapport unanime touchant le conflit englobant la Corporation et l’Algoma Steel-Workers’ Union. Elle y recommande. au sujet d’ajustements d’exploitations, certaines augmentations de salaire indiquées a une annexe au rapport. Elle conseille d’accorder un relèvement de salaire de deux cents l’heure au personnel d’entretien en vue de réduire l’écart existant entre les taux de rémunération de ce personnel et des travailleurs de la production.
La commission recommande aussi une hausse générale de 8 ½ cents l’heure dans les salaires, avec augmentations proportionnées des taux au tonnage. Elle considère, de plus, que les travailleurs recevant moins de $125 par mois devraient bénéficier d’une augmentation de deux cents l’heure, et ceux à salaire mensuel de $125 à $150, d’une augmentation de 1 cent.
Relativement aux travailleurs ferroviaires, la Commission déclare ne trouver nulle justification d’ingérence de sa part dans le régime actuel de salaires de la corporation et dans sa politique courante en la matière. Elle recommande, toutefois, que ces travailleurs soient considérés membres du personnel d’entretien et bénéficient de l’augmentation de salaire proposée pour ce personnel.
Les machinistes réclamaient un traitement différent des autres travailleurs de la mécanique et de l’entretien. La Commission, toutefois, ne voit nulle rai«on motivant traitement d’exception dans leur ta», et recommande qu’ils reçoivent l’augmentation de salaire mentionnée pour les autres travailleurs de l’entretien.
Le coût de la vie
La Commission recommande pour l’ensemble des travailleurs un boni de guerre en cas de relèvement du coût de la vie de 5 p.c. dans le semestre de la date d’acceptation de cette recommandation par les parties, l’indice (ensemble des articles) publié dans la Gazette du Travail devant déterminer si l’augmentation du coût de la vie a été de 5 p.e. ou plus.
La première révision des salaires s’effectuerait le 1er février 1941. On la fera se baser sûr la comparaison du coût de la vie le 1er août 1940. On ferait des révisions semestriellement par la suite le 1er août et le 1er février. Les bonis seraient sujets à réduction sur la même base, en cas de fléchissement du coût de la vie indiqué par révision semestrielle quelconque. Nulle révision ne devrait cependant avoir pour résultat de porter atteinte au taux de salaire de base.
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M. G. B. Bagwell traite séparément des conflits entre la Corporation et ses travailleurs membres des deux organisations de main-d’œuvre ferroviaire et ceux membres de l‘International Association of Machinists. II conclut relativement aux premiers, après indication de divers motifs à l’appui de sa décision, qu’il n’est que juste et raisonnable que les travailleurs des transports reçoivent le taux normal de salaire tel que réclamé par eux.
Touchant le conflit des machinistes, M. Bagwell déclare que l’Algoma Steel Corporation, d’après statistique fournie par les représentants des machinistes, paie ses machinistes à un taux de salaire considérablement inférieur à celui accordé à la main-d’œuvre de sa propre ville fournissant travail analogue, et plus faible aussi que le taux de salaire payé par ses concurrents. Il considère que les machinistes ont droit a relèvement de leur taux de salaire à 75 cents l’heure.
(C’est arrivé au Québec et au Canada en août 1940).
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