Les communications entre le Canada et l’Europe au XVIIIe siècle
Un lecteur nous a posé la question suivante : «Combien de temps prenaient les lettres pour parvenir au Québec depuis l’Europe au XVIIIe siècle ?»
Voici notre réponse :
Dans la Gazette de Montréal, l’édition du 8 octobre 1789, on trouve des extraits d’une lettre qu’un négociant de Bordeaux écrit à son frère qui demeure à Québec :
« Un courrier expédié par un de nos députés nous a annoncé le calme rétabli. Il nous apprend qu’aussitôt qu’on eut connaissance du départ de Mr Necker (ministre d’État aux finances), 200 mille hommes dans Paris s’étaient armés. De plus, ils s’étaient emparés de la Bastille, du Château de Bicêtre et de l’Hôtel des Invalides. Le Prévôt des Marchands qui avait voulu faire feu sur le peuple armé, a été mis en pièce sur le champ ».
Cette lettre a été expédiée le 19 juillet 1789 de Bordeaux.
Donc, quatre-vingt-six jours après l’événement, les Canadiens apprennent les dernières nouvelles de Paris.
C’est un délai normal, compte tenu qu’à l’époque il s’écoule habituellement de six à douze semaines avant que les navires venus d’Europe parviennent dans la vallée du Saint-Laurent.
Notons cependant que cela se passe en été. Au cours de l’hiver, les délais sont plus longs. De plus, il faut rajouter le temps nécessaire pour faire porter la lettre de la ville de Québec à Trois Rivières, ou à Montréal…
Voir aussi :
- La traversée de l’océan
- Les poux de Picardie
- Naufrage de la Renommée
- Le naufrage de L’Auguste
- Communications au XVIIIe siècle
- Le naufrage de l’Empress of Ireland
- Transat Québec/Saint-Malo