Le commerce triangulaire France – Nouvelle-France – Antilles
En 1669, alors qu’il est de passage en France, Jean Talon réussit à convaincre Colbert de contourner certains des principes du mercantilisme. Il met sur pied un système d’échanges entre la Nouvelle-France, la France et les colonies françaises des Antilles : le commerce triangulaire. Cela permet notamment aux colonies de vendre leurs surplus, tout en fournissant à la métropole les matières premières dont elle a besoin.
Jusqu’au début du 18e siècle le commerce est angulaire c’est développe lentement. La Nouvelle-France ne produit pas autant de surplus que prévu. Le commerce triangulaire est également à la merci de compagnies d’État. Celle-ci contrôlent en effet les échanges et transportent les marchandises.
À l’époque, ces compagnies ont tendance à négliger la Nouvelle-France à cause des glaces qui empêchent la navigation d’hiver. Mais aussi parce que elles font beaucoup plus de profit avec les colonies des Antilles, en raison de la traite des esclaves africains. Les esclaves d’origine africaine constituent la principale main-d’œuvre dans les plantations de canne à sucre et de tabac.
C’est en 1713 que le commerce triangulaire prend un nouvel essor grâce à la fondation de Louisbourg, à la pointe de l’île Royale (actuelle île du Cap-Breton), Contrairement à Québec et à Montréal, les navires peuvent accéder à ce grand port marchand 12 mois par an. Le gouvernement Royal y installe une forteresse et d’immenses entrepôts. En 1740, Louisbourg abrite une population d’environ 3000 habitants. C’est l’un des ports les plus fréquentes de l’Amérique du Nord.
Qu’est-ce que le commerce triangulaire ?
Le commerce triangulaire est un système d’échanges maritimes organisé entre trois pôles :
- La France (métropole)
- Les Antilles (colonies tropicales)
- La Nouvelle-France (Canada colonial)
Ce réseau permettait à chaque région d’exporter ses surplus et d’importer ce dont elle avait besoin, tout en respectant les principes du mercantilisme, selon lesquels les colonies devaient enrichir la métropole.
Les trajets et les marchandises échangées
| Origine | Destination | Produits transportés |
|---|---|---|
| Nouvelle-France | Antilles | Poisson (morue), bois, farine, huile de loup marin, cuir |
| Antilles | France / Nouvelle-France | Sucre, rhum (tafia), tabac, mélasse |
| France | Antilles / Nouvelle-France | Produits manufacturés : vin, tissus, métal, sel, vitre |
Les navires partaient chargés à chaque étape, ce qui rendait ce commerce très rentable.
Objectifs et enjeux
- Renforcer l’économie coloniale : en intégrant la Nouvelle-France dans un réseau commercial dynamique.
- Servir les intérêts de la France : en limitant les échanges à l’intérieur de l’empire colonial.
- Développer l’autonomie locale : Jean Talon et Gilles Hocquart ont encouragé la production locale pour alimenter ce commerce.
Le port de Louisbourg, libre de glace toute l’année, jouait un rôle stratégique en servant d’entrepôt pour les marchandises.
Déclin du système
Ce commerce a connu un ralentissement à partir de la Guerre de la Conquête (1756–1763), qui a bouleversé les équilibres coloniaux et marqué la fin de la Nouvelle-France.
Illustration : La carte du commerce triangulaire entre la France et la Nouvelle-France et les Antilles : Grâce au commerce triangulaire Jean Talon souhaite assurer le développement économique de la Nouvelle-France nouvelle France.
Nouvelle-France : Bleu, bois, fourrures, poisson – Antilles : maïs, rhum, sucre, tabac. France : armes à feu, tissus meubles, objet en fer, vaisselle, etc.