Films parlants

Films parlants au Québec

À partir de 1928, des films parlants sont projetés un peu partout, et le cinéma parlant connaît un succès tel que des salles sont construites dans la plupart des villes.

Tout d’abord, on ne voit au Québec que les films américains (que l’on prend bien soin de traduire), mais même si le marché favorise la production du voisin du sud, le cinéma français retrouve sa popularité des premières années du siècle (plus tard, la Seconde Guerre mondiale vient changer la donne et le Québec se verra coupé de son approvisionnement en films de langue française, puisque ceux-ci étaient essentiellement français).

Très vite, la ferveur populaire facilite la naissance d’une cinématographie nationale : Dans les années 1930, quelques particuliers, ainsi que l’Associated Screen News (fondée en 1920 à Montréal et active jusqu’en 1958) exercent des activités créatrices.

Force est de souligner que l’Église catholique s’oppose à la diffusion du cinéma jusque dans les années 1930 où plusieurs religieux, dont le père Albert Tessier et le père Maurice Proulx, réalisent des documentaires au profit de l’idéologie catholique.

L’Associated Screen News produit deux séries de courts métrages largement diffusées : Kinograms dans les années 1920 et Canadian Cameo de 1932 à 1953. Très inventifs en termes de réalisation, ces films représentent pratiquement à eux seuls le cinéma canadien de l’époque, tant au pays qu’à l’étranger sont produits sous la direction de Gordon Sparling.

La situation change à la fin des années 1930. Au début des années 1940, est créé le Service de cinématographie qui deviendra en 1961, l’Office du film du Québec (OFQ). C’est à cette époque qu’apparaissent les cinémas Odeon en concurrence avec Famous Players.

On porte à l’écran les œuvres qui ont déjà connu du succès : Un homme et son péché de Grignon, La petite Aurore, l’enfant-martyre (1951) de Henri Rollin et Léon Petitjean, ainsi que Tit-Coq de Gratien Gélinas. On dit alors que la radio, la télévision et le cinéma sont en quelque sorte des vases communicants, car les intellectuels qui y travaillent circulent de l’un à l’autre. De la même manière, les œuvres littéraires – pièces de théâtre et surtout romans -, passent du livre à la radio, puis au cinéma, avant d’être adaptées à nouveau pour la télévision : par exemple, en trente ans ou presque, Un homme et son péché passera ainsi d’un média à l’autre sans perdre sa popularité.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Office national du Film (ONF), est fondé par John Grierson, créateur animateur de l’école documentariste anglaise, et grâce au célèbre cinéaste Norman McLaren, les studios montréalais seront déterminants dans la consécration de la renommée mondiale de l’ONF (l’ONF déménagera à Montréal, en 1956). Créée en 1953, la section française d’animation se concentre particulièrement sur le cinéma vérité ou cinéma-direct, tourné sans scénario, ni dialogue écrit.

Plusieurs membres de l’équipe française de l’ONF : Brault, Jutra, Carrière, Jacques Godbout, Groulx, Pierre Perrault, Gilles Carle se démarquent alors pour leurs innovations et leur maîtrise technique avec le cinéma direct. Ils parcourent le Québec pour inventorier les us et coutumes régionaux, ou pour faire le portrait du Québécois type, symbole de la survivance française en Amérique.

Certains d’entre eux expérimentent l’esthétique de la Nouvelle Vague et marqueront l’orientation du cinéma québécois des années 1960 et 1970 autant sur le plan esthétique que sur les thèmes exploités dans les œuvres de l’époque, où le cinéma direct est rattaché à la prise de conscience nationale.

C’est durant ces deux décennies que l’industrie cinématographique se développe pour permettre la production et la distribution de long-métrages. Les années 1980, 1990 et 2000 seront marqués par l’exportation du cinéma québécois à l’étranger et la participation de films québécois à de nombreux festivals internationaux.

Toutefois, lorsque naît la télévision en septembre 1952, le septième art, qui a connu son apogée au sortir de la guerre, perd du succès.

Le cinéma interactif est né en 1993

Dans le premier film parlant dans l’histoire du cinéma, le Chanteur du Jazz, All Johnson prononçait la fameuse phrase : “Vous n’avez encore rien entendu”. Le slogan du premier film interactif de l’histoire du cinéma, Je suis votre homme pourrait bien être le suivant : “Vous n’avez encore rien vu”.C’est en effet une petite révolution apparue vers la fin du 1993 aux Etats-unis, un film de cinéma dont les spectateurs choisissent eux-mêmes le déroulement.

“Pendant les 85 ans les films disaient aux gens de s’asseoir, d’être tranquilles et de regarder. Maintenant, c’est fini, pour la première fois nous disons : ne vous contentez pas de rester assis, dit Bob Bejan, l’un des inventeurs de cette nouvelle technique.

Le principe est simple : les sièges de la salle de cinéma sont munis d’une manette en forme de pistolet ou de souris de jeu électronique, avec trois boutons lumineux (rouge, vert, jaune). Toutes les trois ou quatre minutes, les personnages du film demandent aux spectateurs ce qu’ils doivent faire sauter sur le toit de l’immeuble? Défoncer la porte?

Les spectateurs appuient sur le bouton de leur choix. La majorité l’emporte. Le film continue avec la suite choisie. D’une durée de 20 minutes, Je suis votre homme offre ainsi 68 scénarios possibles.

Depuis la sortie de Je suis votre homme, ce nouveau cinéma interactif est en effet devenu un nouveau jeu : pendant les séances les spectateurs crient et conseillent aux autres quelle solution choisir, certains se précipitent sur les manettes des fauteuils vides pour voter plusieurs fois, le spectacle est dans la salle autant que sur l’écran.

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Le protestantisme est comparable à une bibliothèque, le catholicisme à un cinéma (Régis Debray). Image : © Grandquebec.com.

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