Histoire du Québec

Cinéma muet

Cinéma muet

Le cinéma muet au Québec

C’est à l’automne 1897 que sont tournés les premiers films canadiens, soit un peu plus d’un an après la première projection cinématographique publique, le 27 juin 1896, à Montréal.

Le premier réalisateur canadien, un fermier manitobain nommé James Freer, décrit dans ses productions la vie quotidienne dans les Prairies et en 1898-1899, le Canadien Pacifique en organise la présentation dans tout le Royaume-Uni afin de promouvoir l’immigration au Canada. Ces premiers films et à la fois premiers matériaux publicitaires rapportent un tel succès que le gouvernement fédéral subventionne une seconde tournée des film encourageant l’immigration qui sera effectuée par James Freer en 1902.

Cette fois, c’est le CP qui finance directement la production. La compagnie charge une entreprise britannique de mettre sur pied une équipe de cinéastes, pour produire Living Canada, une série de 35 films décrivant la vie canadienne. Cette première équipe de cinéastes canadiens, connue comme Bioscope Company of Canada, tournera d’ailleurs un film de fiction de 15 minutes (le premier film de fiction au Canada) intitulé Hiawatha, the Messiah of the Ojibway. Ce film paraitra en 1903.

Au Québec, Léo-Ernest Ouimet présente ses premières œuvres tournés grâce à son cinétoscope, dans le premier cinéma de la province, le Ouimetoscope, en janvier 1906.

Quelques années plus tard, en 1910, le Canadien Pacifique confie à l’Edison Company la production de treize films de fiction sur la vie des colons de l’Ouest canadien.

En fait, ces films de propagande sont représentatifs de la production cinématographique canadienne de l’époque : ils sont financés par des Canadiens, mais réalisés par des étrangers ayant comme objectif de promouvoir le pays ou les produits canadiens à l’étranger. Le trois cinéastes canadiens qui travaillent dans le cinéma – Léo-Ernest Ouimet de Montréal, Henry Winter de Terre-Neuve et James Scott de Toronto – ne produisent que des films sur les voyages ou sur l’actualité quotidienne. Ils travaillent de leur propre initiative et n’utilisent que leurs propres moyens financiers ou des crédits qu’ils obtiennent. Cependant, plusieurs maisons de production américaines commencent déjà à utiliser les paysages canadiens dans leurs films de fiction.

C’est en 1912 qu’a lieu l’éclosion de compagnies canadiennes qui produisent aussi bien des films de fiction que des documentaires. De nombreuses compagnies éphémères voient le jour dans les villes les plus grandes.

En 1913, la Canadian Bioscope Company produit le premier long métrage canadien, Évangéline, d’après le poème de Longfellow sur la déportation des Acadiens. Le film est tourné à Halifax, en Acadie et c’est un succès, tant sur le plan financier que du point de vue de la critique. La Canadian Bioscope Company tourne ensuite d’autres films, mais ces productions obtiennent beaucoup moins de succès et la compagnie ferme ses portes en 1915.

La British American Film Company de Montréal produit Dollard des Ormeaux (The Battle of the Long Sault) en 1913. À Toronto, la Conness Till Film Company tourne des comédies et des films d’aventure et à Windsor, la All Red Feature Company produit The War Pigeon, drame portant sur la guerre de 1812.

Pendant la Première Guerre mondiale, les premières actualités sont largement diffusées. Parmi les chefs de file de cette période de croissance Ernest Ouimet, producteur, distributeur et propriétaire de salles (celui qui avait ouvert la première salle de cinéma à Montréal),

Mais la fin de la Grande guerre marque la fin d’une courte période d’activité cinématographique. On ne tourne que neuf long métrages en 1922 et deux en 1923. Même la production de courts métrages accuse un net recul.

Par contre, les films hollywoodiens dont l’intrigue se déroule au Canada se multiplient. C’est à cette époque que les recettes des distributeurs canadiens commencent à faire partie intégrante du marché intérieur américain.

La production canadienne reprend en 1927, mais c’est la production hollywoodienne qui dictera désormais ses conditions et à partir de 1928, des films parlants seront projetés dans toutes les salles.

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Cinéma muet. Image : © Megan Jorgensen.

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