Chronologie des Patriotes

Rébellion des Patriotes, ligne du temps : 1837-1839

1837

Rébellion des Patriotes. 6 mars 1837 : Londres annonce les dix résolutions Russell et rejette les 92 résolutions mises de l’avant par le Parti patriote. L’Assemblée législative perd le droit de voter le budget, soit le seul pouvoir dont elle disposait. Le gouverneur du Bas-Canada obtient le droit de passer outre les députés et d’utiliser les fonds accumulés par la Chambre pour payer la dette du gouvernement.

20 avril 1837 : La Minerve, journal patriote, annonce la convocation d’une vaste assemblée populaire dans le comté de Richelieu afin de dénoncer les Résolutions Russell.

7 mai 1837 : L’Assemblée populaire à Saint-Ours dénonce les résolutions Russell. Adoption de résolutions favorisant les principes républicains et les droits canadiens.

15 mai 1837 : L’Assemblée populaire à Saint-Laurent et à Saint-Marc (dans Verchères) dénoncent les dix résolutions Russell. Adoption de résolutions demandant l’appel d’une convention générale.

28 mai 1837 : L’Assemblée à Québec.

* Rébellion des Patriotes

15 juin 1837 : Proclamation du gouverneur, Lord Gosford, contre les assemblées de protestations que tiennent les Patriotes.

26 juin 1837 : L’Assemblée de Saint-Thomas dans Bellechasse et de L’Islet.

29 juin 1837 : L’Assemblée de Montréal.

4 juillet 1837 : L’Assemblée populaire à Stanbridge dans Missisquoi. Un très grand nombre de sympathisants des Patriotes d’origine américaine participe à l’assemblée.

16 juillet 1837 : L’Assemblée à Deschambault.

26 juillet 1837 : L’Assemblée à Yamachiche dans Saint-Maurice.

29 juillet 1837 : L’Assemblée à L’Assomption.

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6 août 1837 : L’Assemblée de Saint-Constant dans Laprairie. Le ministre plénipotentiaire de la France aux États-Unis y est présent.

18 août 1837 : L’Assemblée législative du Bas-Canada refuse de voter le budget, forçant ainsi le Gouvernement à passer outre, au mépris des élus.

5 septembre 1837 : Naissance de la société secrète patriote Les Fils de la Liberté.

Octobre 1837 : Galvanisés par Louis-Joseph Papineau, des groupes armés s’organisent, mais on consommera vite la défaite militaire.

4 octobre 1837 : Publication par Les Fils de la Liberté d’un manifeste demandant le droit de choisir un gouvernement républicain.

* Rébellion des Patriotes

22 octobre 1837 : Un millier de Fils de la Liberté font des manœuvres dans les faubourgs de Montréal, en préparation de la réunion du lendemain à Saint-Charles.

23-24 octobre 1837 : Assemblée de la Confédération des six comtés à Saint-Charles. Des divergences importantes apparaissent entre les deux chefs patriotes: Louis-Joseph Papineau en faveur de l’agitation constitutionnelle, Wolfred Nelson pour le recours aux armes.

24 octobre 1837 : Mandement de l’Évêque de Montréal, Mgr Lartigue, contre les Patriotes.

2 novembre 1837 : Déclaration de solidarité prononcée par l’Assemblée du comité permanent de Québec à l’endroit de la Confédération des six comtés.

4 novembre 1837 : Les Fils de la Liberté annonce la tenue d’une réunion monstre à Montréal.

5 novembre 1837 :
Les magistrats interdisent les parades à Montréal.

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6 novembre 1837 : Affrontement à Montréal entre les Fils de la Liberté et les membres du Doric Club. Des maisons de patriotes connus sont saccagées.

10 novembre 1837 : Premier échange de coups de feu a lieu à Saint-Jean-sur-Richelieu entre les Patriotes et un détachement de cavalerie. Les Patriotes se retirent après quelques coups de feu échangés.

13 novembre 1837 : Lord Gosford révoque la commission de 71 juges de paix suspects à Montréal.

15-16 novembre 1837 : Le gouvernement émet 26 mandats d’arrêt pour crime de haute trahison, des chefs patriotes sont arrêtés, mais Louis-Joseph Papineau réussit à se rendre aux États-Unis. On arrête cinq personnes à Québec, mais ils seront remis en liberté provisoire trois jours plus tard.

17 novembre 1837 : Bonaventure Viger, à la tête d’une dizaine d’hommes, attaque des soldats de la Montreal Volunteer Cavalry près de Chambly et délivre le notaire Pierre-Paul Desmarais et le docteur Joseph-François D’Avignon.

* Rébellion des Patriotes

18 novembre 1837 : Thomas Storrow Brown, général des Fils de la Liberté, s’empare du manoir du seigneur Debarztch à Saint-Charles et y établit un camp. À l’annonce de la nouvelle, un détachement de troupes sous le commandement du lieutenant-colonel George Augustin Wetherall quitte Montréal et se rend à Chambly.

19 novembre 1837 : Les autorités militaires décident de fermer les portes de la ville de Québec à huit heures du soir.

22 novembre 1837 : Le lieutenant-colonel Gore quitte Montréal avec 500 hommes sur le vapeur Saint-Georges pour se rendre à Sorel. Les troupes débarquent et se mettent en marche afin d’opérer une jonction à Saint-Charles avec Wetherall.

22-23 novembre 1837 : Les Patriotes remportent la bataille de Saint-Denis contre six compagnies d’infanterie et détachement d’artillerie, commandées par le lieutenant-colonel Gore. Le combat commence avec l’attaque par Gore des Patriotes retranchés à Saint-Denis sous le commandement de Wolfred Nelson. Après sept heures, Gore se retire laissant 6 tués et 11 blessés ; du côté des Patriotes, il y a 12 tués et 8 blessés. Un officier anglais, fait prisonnier, George Weir, est abattu en essayant de s’échapper.

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24 novembre 1837 : Un camp patriote est établi dans la paroisse de Saint-Benoît, au nord de Montréal, sous le commandement d’Amury Girod qui veut marcher sur Montréal, mais après un conseil de guerre on décide de se tenir sur la défensive.

25 novembre 1837 : Les Patriotes sont défaits à la bataille de Saint-Charles par les troupes du lieutenant-colonel George Augustin Wetherall. Wetherall quitte Saint-Hilaire pour se rendre à Saint-Charles, à trois milles au sud. les Patriotes tentent de lui barrer la route sans succès. Les troupes britanniques attaquent les Patriotes retranchés autour du manoir à Saint-Charles et après deux heures, les Patriotes se rendent. On compte 3 tués et 18 blessés du côté britannique. Du côté des Patriotes, on compte 32 tués (on raconte que quelques blessés furent massacrés sans pitié). Une trentaine de Patriotes furent faits prisonniers.

27 novembre 1837 : Un groupe de Patriotes improvise un procès populaire et exécute Joseph Armand, dit Chartrand à l’Acadie, comme traître.

* Rébellion des Patriotes

28 novembre 1837 : Sur le chemin du retour à Montréal, les troupes de Wetherall sont attaquées par un détachement de Patriotes à Pointe-Olivier (Saint-Matthias). Deux Patriotes sont tués.

30 novembre 1837 : Le lieutenant-colonel Wetherall et ses troupes rentrent triomphalement à Montréal, ramenant une trentaine de prisonniers et, comme trophée, la colonne de la Liberté érigée à Saint-Charles le 23 octobre.

30 novembre 1837 : Les Patriotes occupent Saint-Eustache. AmuryGirod et Chénier accompagnés de 200 hommes vont chercher des armes à Oka.

1er décembre 1837 : Louis-Joseph Papineau se réfugie à Albany aux États-Unis.

2 décembre 1837 :  Le lieutenant-colonel Gore découvre le cadavre de George Weir à Saint-Denis. Il donne l’ordre alors d’incendier le village.

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3 décembre 1837 : Le lieutenant-colonel Gore se rend à Saint-Charles et ensuite à Saint-Hyacinthe.

5 décembre 1837 : La loi martiale est proclamée dans le district de Montréal.

6 décembre 1837 : Des corps de volontaires anglais à Moore’s Corner (Philisburg), près de la frontière américaine repoussent une tentative d’invasion des Patriotes, quand un groupe de 80 Patriotes tente de revenir des États-Unis. Kemp et 300 miliciens les attendent à pied firme. L’engagement dure un quart d’heure et les Patriotes sont obligés de se retirer. Un Patriote est tué et on fait quatre prisonniers.

10 décembre 1837 : Un détachement de soldats britanniques prend ses quartiers à Saint-Martin, afin de garder le pont qui mène à Saint-Eustache et à Saint-Benoît.

13 décembre 1837 : Le général John Colborne, à la tête de 1300 hommes, quitte Montréal à destination de Saint-Eustache.

14 décembre 1837 : Bataille de Saint-Eustache, défait des Patriotes.

15 décembre 1837 : L’armée britannique brûle le village de Saint-Benoît.

1838

5 janvier 1838 : Le président Martin Van Buren des États-Unis proclame la neutralité de son pays dans le conflit au Canada et menace de poursuivre tous ceux qui la compromettraient.

10 février 1838 : Le Parlement britannique suspend la constitution du Bas-Canada de 1791 et charge John George Lambton, lord Durham, gouverneur général et haut-commissaire d‘enquêter enquêter sur la Rébellion de 1837. La Reine Victoria, couronnée l’année précédente, accepte la recommandation de la Chambre des Communes à l’effet de suspendre temporairement la constitution jusqu’au 1er novembre 1840. Elle autorise la formation d’un conseil spécial.

24 février 1838 : Un vol d’armes est effectué à l’arsenal d’Elizabethtown dans l’État de New-York. Le vol est attribué au Patriotes.

26 février 1838 : Raid des Patriotes à Potton, dans les Cantons-de-l’Est.

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28 février 1838 : Les Patriotes, commandés par Robert Nelson et Cyrille-Hector-Octave Côté, entrent dans la province et s’arrêtent à Week’s House. Robert Nelson y proclame l’indépendance du Bas-Canada. La déclaration de l’indépendance inclut la séparation de l’Église et de l’État, la suppression de la dîme, l’abolition des redevances seigneuriales, la liberté de la presse, le suffrage universel pour hommes, le scrutin secret, la nationalisation des terres de la couronne et celles de la British American Land Co., l’élection d’une Assemblée constituante, l’emploi des deux langues dans les affaires publiques.

Mars 1838 – octobre 1838 : Robert Nelson et C.-H.-O. Côté préparent une armée de libération pour l’invasion.

au pied du courant Rébellion des Patriotes
Ancienne prison Au Pied-du-Courant, où douze Patriotes ont été pendus. Photo : © GrandQuebec.com.

27 mars 1838 : L’Acte constitutionnel est suspendu et un Conseil spécial est constitué.

30 mars 1838 : Lord Durham est nommé Capitaine général et Gouverneur en chef de toutes les colonies britanniques d’Amérique du Nord. Il est en outre nommé Commissaire enquêteur. Il arrivera au Canada le 27 mai prochain et y demeurera 5 mois.

* Rébellion des Patriotes

27 avril 1838 : Révocation de la loi martiale dans le district de Montréal. Au total, on incarcère alors 501 personnes à Montréal pour faits de trahison ou menées séditieuses, de plus incarcération de cinq personnes à Québec.

27 mai 1838 : John George Lambton, comte de Durham, arrive à Québec à bord du vaisseau de guerre Hastings en sa qualité de gouverneur général et avec la responsabilité de décider de la forme et du futur gouvernement des provinces canadiennes.

29 mai 1838 : John Colborne remet ses pouvoirs de gouverneur à Lord Durham.

1er juin 1838 : Le Conseil exécutif remplace le Conseil spécial.

18 juin 1838 : Lord Durham fait proposer aux huit principaux chefs de la première insurrection de 1837, un aveu de culpabilité en échange de la grâce de tous les autres détenus politiques.

* Rébellion des Patriotes

22 juin 1838 : Évasion de Louis Lussier, un des accusés du meurtre d lieutenant George Weir.

26 juin 1838 : Les deux parties acceptent un nouveau projet d’aveu des huit chefs de l’insurrection de 1837..

28 juin 1838 :  Proclamation d’amnistie pour tous les détenus sauf les huit chefs des Patriotes qui ont signé l’aveu comme condition de l’amnistie pour les autres. Les autorités excluent de l’amnistie les 16 Patriotes réfugiés aux États-Unis. De plus les dix accusés du meurtre de George Weir. La Couronne exilera les huit chefs des Patriotes aux Bermudes.

2 juillet 1838 : La Couronne envoie huit chefs du mouvement patriote en exil aux Bermudes : ils montent, enchaînés, à bord du bateau Le Canada qui doit les conduire jusqu’à Québec.

6 juillet 1838 : Huit chefs patriotes quittent Québec sur la frégate de guerre Vestale à destination des Bermudes.

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16 août 1838 : Le Parlement de Londres passe un Bill d’indemnité qui désavoue la politique de Durham.

26 septembre 1838 : Monseigneur Lartigue, évêque de Montréal, fait parvenir aux autorités gouvernementales du Bas-Canada une missive dévoilant les plans de la prise de pouvoir par les Patriotes.

2 novembre 1838 : Lord Durham quitte le Canada et laisse le commandement à Colborne.

3 novembre 1838 : Les Frères chasseurs se mobilisent dans différents points de la Montérégie : à Beauharnois ; dans la paroisse de Sainte-Martine, au camp Baker (on compte 500 hommes le 7 novembre, après le regroupement de ces deux camps). À Châteauguay, se regroupent une centaine de Frères Chasseurs, à la Pointe-Olivier (Saint-Matthias) on en compte quelque dizaines, à la Rivière-à-la-Tortue, dans Saint-Constant, deux cents, à Boucherville, au camp de la montagne, un millier, entre le 6 et le 10 novembre ; à Napierville, au grand camp, 3 000 hommes sous le commandement du général en chef Robert Nelson, président de la  République du Bas-Canada.

* Rébellion des Patriotes

4 novembre 1838 : Une centaine de Patriotes à Châteauguay, sous le commandement de Cardinal et Duquette, se rendent à Caughnawaga (Kahnawake) dans l’intention d’obtenir des armes, mais ils tombent dans une embuscade. Cardinal et Duquette tombent prisonniers. À Terrebonne, la police arrête un Patriote. À Napierville, Robert Nelson proclame de nouveau l’indépendance du Bas-Canada devant 700 Patriotes en rang. Une patrouille des Patriotes à Saint-Constant désarme les loyalistes.

4 novembre 1838 : Nouvelle proclamation de la Loi martiale par Colborne.

5 novembre 1838 : Les Patriotes de Beauharnois s’emparent du bateau à vapeur Henry Brougham. Ils le rendent inutilisable pour le transport des troupes ennemies.

6 novembre 1838 : À Terrebonne, la police cerne la maison de Charles Bouc, mais après une fusillade se retire. Une centaine d’hommes quittent Napierville afin de se rendre aux frontières chercher des renforts à Rouse’s Point (New York).

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7 novembre 1838 : Six cents Frères chasseurs, commandés par le Dr Côté, affrontent des corps volontaires à Lacolle. Les insurgés sont défaits et se dispersent.

9 novembre 1838 : Les Frères chasseurs attaquent des Loyalistes retranchés à Odelltown, mais ils doivent se retirer au bout de deux heures de combat. L’armée de Colborne forte de 6 000 hommes, met en déroute les Patriotes au nombre de mille. Robert Nelson s’enfuit aux États-Unis.

27 novembre 1838 : Institution d’une cour martiale afin de juger 108 Patriotes accusés de la sédition et haute trahison.

1839

11 février 1839 : Dépôt du rapport Durham recommandant, entre autres, l’assimilation des Canadiens français. Dans son rapport, le gouverneur général dit que la lutte en est une lutte de race. Deux nations se faisant alors la guerre au sein d’un même État. Il propose alors l’assimilation de ce peuple sans histoire et sans littérature. Cela par le biais de l’union du Haut et du Bas-Canada, où les Canadiens français seraient minoritaires. Ce qui assurerait donc aux anglophones la majorité des deux chambres unifiées.

Février 1839 : Pendaison de douze personnes à Montréal, dans la prison du Pied-du-courant (actuelle Maison du Gouverneur. Elle se situe à l’angle de la rue Notre-Dame et la rue De Lorimier).

Joseph Narcisse Cardinal (notaire 30 ans, marié, 5 enfants). Joseph Duquette (étudiant en loi, célibataire, 22 ans). Pierre-Théophile Decoigne (notaire, 27 ans, marié, 2 enfants). François-Xavier Hamelin (cultivateur, lieutenant de Milice, 23 ans, célibataire), Joseph Robert (cultivateur, capitaine de Milice, 54 ans, marié, 5 enfants). Ambroise Sanguinet (frère de Charles Sanguinet, cultivateur, 35 ans, marié, 2 enfants) et Charles Sanguinet (frère d’Ambroise, cultivateur, 36 ans, marié, 2 enfants). François-Marie Thomas Chevalier de Lorimier (notaire, 35 ans, marié, 3 enfants), Pierre-Rémi Narbonne (peintre-huissier, 36 ans, marié, 2 enfants).

François Nicolas (instituteur, 44 ans), Amable Daunais (cultivateur, 21 ans, célibataire), Charles Hindenlang (Français, militaire, 29 ans, célibataire). La Cour condamne cinquante-huit à la déportation dans une colonie pénitentiaire d’Australie.

Sans date exacte :

1837 : Le comité central permanent des Patriotes sanctionne la fondation. Par Mme Girouard, de l’Association des dames patriotes du comté des Deux-Montagnes. Ces femmes se réunissent pour «concourir, autant que la faiblesse de leur sexe peut le leur permettre. À faire réussir la cause patriotique».

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